Sortie : 4 Octobre 2023
Genre : Pas tout à fait Dino Crisis
Studio : Dead Drop Studios LLC
Editeur : Dead Drop Studios LLC
Existe sur : PC, PlayStation 5, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series X and Series S
Joué et testé sur : Playstation 5
Synopsis : Du jour au lendemain, des œufs de dinosaures apparaissent et la ville est à feu et à sang. Il va falloir trouver le moyen de s’échapper.
Comme pas mal de fans de la licence Dino Crisis, je suis de ceux qui espèrent, depuis des années, que Capcom se décide à relancer la franchise. Car oui, Dino Crisis est mort, depuis le désastreux troisième opus, qui en plus d’être très mauvais, très dur, d’avoir une caméra totalement à la ramasse, faisait le choix de ne pas continuer l’histoire des deux premiers, et donc, de nous laisser sans savoir ce qui arrivait véritablement à Regina et Dylan. Cela fait déjà 20 ans. Parfois, on a espoir, comme lorsq’une bannière avec Dino Crisis fit son apparition pour promouvoir les prochains titres du PS Plus Premium (ou Extra, je ne sais plus), mais non, même pas les jeux originaux sur les nouvelles consoles, pour y jouer, il faut toujours avoir son CD et sa Playstation 1 (ou 2), ou bien les avoir en digital sur Playstation 3. Ce qui est mon cas. Puis il y avait l’annonce d’un projet avec des dinosaures de la part de Capcom, mais ça a donné Exoprimal, un jeu multijoueur. Encore récemment, voilà que Capcom lança un questionnaire pour les fans, et Dino Crisis figurait dans la liste des possibles réponses à la question « quelle saga voudriez-vous voir revenir par un remake ou un nouvel opus ? ». Est-ce que Capcom va nous écouter ? Après tout, ce n’est pas comme si on ne demandait que ça depuis des années. Le développeur indépendant Dead Drop Studios, lui, a entendu les fans, et a balancé en Octobre 2023 ce que l’on demandait, un survival horror avec des dinosaures, le tout pour environ 20 euros. De quoi patienter en espérant un jour un vrai quatrième opus, voire un remake avec le moteur des récents Resident Evil ? C’est ce que l’on va voir. Mais déjà, Dead Drop Studios, qu’est-ce que c’est ?
Tout petit studio totalement indépendant, depuis 2017, ils abreuvent les différentes plateformes de petits jeux, souvent vendus à bas prix, et qui sont là pour nous donner notre dose de nostalgie, notamment avec la saga Outbreak. En gros, des jeux de zombies, façon Resident Evil, souvent assez courts, avec un style rétro, et qui ont la bonne idée de laisser le choix au joueur de la vue qu’il veut adopter. Les jeux du studio bénéficient en effet des trois vues connues du genre. La vue avec des angles précalculés, la vue à la troisième personne, et la vue subjective, même si celle-ci paraît la moins « efficace ». Bref, leur truc, c’est les zombies, dans un style qui pourrait rappeler le meilleur de l’ère Playstation 2. Mais, petit studio et petits jeux oblige, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Surtout que depuis 2017, les sorties se sont multipliées. Ainsi, de jeu en jeu, les mêmes défauts sont présents, et graphiquement, l’on retrouve très souvent des assets déjà présents dans les jeux précédents. Des zombies similaires, des décors en commun, des armes en commun, et donc, une visée maladroite, une maniabilité rigide à son maximum, une gestion de la lumière bancale, une IA inexistante, des énigmes souvent redondantes. Bref, ce que l’on pardonne facilement pour un premier jeu développé seul, on le pardonne moins quand, de jeu en jeu, il n’y a aucune amélioration, toujours les mêmes défauts, et donc, dans un sens, que l’on a l’impression de toujours jouer au même jeu, mais en sortant malgré tout le portefeuille à chaque fois. Par contre, voir un tel studio se lancer dans un clone de Dino Crisis, ça a du sens. Dino Crisis après tout, c’était un clone de Resident Evil par la même équipe (Mikami aux commandes en plus), les dinosaures remplaçant les zombies.
Et avec Dinobreak, c’est exactement la même chose. La formule habituelle du studio Dead Drop Studio, les zombies étant remplacés par des dinosaures. Toujours aussi court (entre 2 et 3 heures), toujours le même prix (vers les 20 euros neuf), toujours les mêmes défauts, les mêmes décors, les mêmes assets, les même trois caméras, les mêmes égarements de gameplay et les mêmes énigmes répétitives à base de mots de passe à trouver en lisant des notes. Est-ce que malgré tout, on peut y trouver une certaine satisfaction lorsque, comme moi, on prie tous les jours pour un nouveau Dino Crisis ? Pas vraiment au final. Peut-être si vous n’avez jamais touché à un jeu du studio. Mais si vous connaissez les Outbreak, et bien là, en l’état, Dinobreak ne passionne pas. Toujours la même chose, toujours les mêmes caméras, toujours les mêmes décors si bien que pour le coup, on a vraiment l’impression d’être dans un hommage à Resident Evil 2 (personnage principal féminin avec tenue rouge, ville dévastée à traverser, hélicoptère pour s’enfuir à la fin), avec le skin des zombies remplacés par des dinosaures. Et au final c’est exactement ça, tant tout le reste semble clairement venir des jeux Outbreak, que ce soit les lieux traversés, les cadavres mutilés au sol, les armes à ramasser qui sont toujours les mêmes, les menus et options qui sont eux aussi exactement les mêmes. Capcom avait fait ça avec Dino Crisis, reprenant une formule et changeant les ennemis, mais avait su malgré tout, et c’est sans doute pour cela que le jeu a autant marqué les esprits, ajouter des éléments, de la modernité, une caméra plus dynamique, un danger constant, se servant des dinosaures pour donner du fil à retordre aux joueurs, puisque la mort guettait à chaque rencontre.
Rien de tout ça dans Dinobreak, les dinosaures sont souvent dans des œufs, une fois éclots, on ne fait que tirer quelques coups, la bête tombe, et au suivant. Ils ne font tous que bêtement nous foncer dessus, et ne représentent donc jamais une menace, sauf lorsqu’ils débarquent alors que l’on recharge, mais l’aspect survival horror est faible, puisque les herbes pour se soigner sont présentes en grand nombre, les dinosaures attaquent souvent les uns après les autres, attendant leur tour au loin, et les munitions sont elles aussi très présentes, entre celles que l’on ramasse, et la possibilité d’en créer avec de la poudre, comme dans Resident Evil aussi tiens. Si en plus, on ajoute peu de variété dans les dinosaures, et que manette en mains, ça se joue de manière toujours aussi maladroite que le premier Outbreak en 2017, et il y a de quoi crier. On est souvent bloqués dans le décor, et chaque angle de caméra possible arrive avec ses défauts. La vue subjective paraît peu adaptée à l’aventure, les angles précalculés nous ramènent à la bonne époque mais parfois nous font passer à côté de certains objets, tandis que la vue à la troisième personne semble mieux adaptée, mais rend le tout encore plus rigide dans les lieux exigus. Comme toujours dans les jeux du studio, l’histoire est prétexte est très en arrière-plan, les notes que l’on trouve ne sont souvent que là pour nous aider pour les énigmes et ne donnent pas plus de profondeur à l’univers, et les quelques survivants que l’on rencontre ne sont pas toujours intéressants, surtout que dans mon cas, le jeu a décidé de tout simplement…. Couper toutes les voix du jeu. Sacré bug.
Que dire d’autre sur ce petit jeu qui se termine en 2h30 ? Que les énigmes, au départ bien fichues (un indice dans une note, des chiffres à trouver sur des statues), deviennent vite redondantes, au bout du 7ème ou 8ème mot de passe à trouver pour débloquer une porte ou une valise, surtout sur une durée totale de jeu aussi courte. Que la visée est assez aléatoire, parfois on tire à côté mais non, le dinosaure tombe malgré tout. Pour ne rien arranger, il faut aussi préciser que même sur Playstation 5, les temps de chargements sont présents à chaque zone, derrière chaque porte, et que cela casse quelque peu le rythme, à l’heure où les chargements sont de plus en plus rares et rapides. Surtout que Dinobreak est un petit jeu (6go environ), et que graphiquement, en faisait le choix du rétro, ce n’est pas toujours la folie, malgré des effets de flammes un peu partout et la présence d’une lampe torche, par ailleurs totalement inutile. Suis-je déçu ? Bien évidemment. Aurais-je dû m’en douter ? Oui aussi, et ça je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Il ne me reste plus, dès que cela sera possible, qu’à ressortir la Playstation 3 et de relancer Dino Crisis 1 et 2. Maigre consolation, on pourra toujours se dire que dans le fond, Dinobreak est moins pire que Dino Crisis 3. Oui c’est maigre, j’avais prévenu.
Les plus
Le côté old school de l’aventure
Les musiques, pas si mauvaises
Les moins
Court et ultra répétitif
Les énigmes, toujours les mêmes
Des dinosaures peu dangereux souvent
Les mêmes bugs et approximations que les autres jeux du studio
Jamais vraiment passionnant
En bref : Dinobreak ne va pas nous aider à faire le deuil de Dino Crisis. C’est court, bancal, approximatif, buggé, pas très passionnant, les dinosaures sont inoffensifs pour la plupart et 2h30 après, c’est plié.