Titre Original : Abigail
2024 – Etats Unis
Genre : Une enfant pas comme les autres
Durée : 1h49
Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Musique : Brian Tyler
Scénario : Stephen Shields et Guy Busick
Avec Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, William Catlett, Kevin Durand, Kathryn Newton, Angus Cloud et Giancario Esposito
Synopsis : Après avoir enlevé la fille ballerine d’un puissant personnage de la pègre, un groupe de criminels se réfugie dans un manoir isolé, ignorant qu’ils y sont enfermés avec une petite fille de 12 ans loin d’être aussi normale qu’elle n’y paraît…
Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, ce sont deux réalisateurs travaillant ensemble et formant le duo connu sous le nom de Radio Silence. Et comme pas mal depuis quelques années, ils se seront fait remarquer en bossant sur des films à sketchs à la qualité variable, comme les films V/H/S, hyper bancals, ou le très sympathique Southbound. Puis après un premier long métrage pas forcément apprécié de la critique et du public (The Baby), et un Wedding Nightmare qui passé son concept fun était, au final, plutôt inoffensif et décevant, les voilà à la tête de la saga Scream pour le cinquième, puis le sixième film. Pourquoi ? Que sais-je ? Pourquoi la vie hein ? Après avoir quitté le navire, en même temps que l’actrice Melissa Barrera, ils ne perdent pas une seconde pourtant, et on les retrouve déjà sur un nouveau film horrifique, Abigail. Qui pour le coup, m’inspirait déjà plus confiance. Pourquoi ? Des braqueurs qui kidnappent une enfant pour une rançon, qui s’avère être une vampire ça annonce un mix de genre plutôt sympathique, et ça offre en réalité énormément de possibilités, plus qu’un simple slasher coincé dans une franchise mourante. Et justement, c’était aussi l’occasion de voir si, en retournant à un film simple, sans franchise, sans héritage, et donc, dans le fond, sans grosse attente de producteur derrière, ça relèverait le niveau. Alors oui, Abigail est bien meilleur que Scream 5 et 6. Voire meilleur que les deux films réunis. Pourtant, il y a encore du travail, puisqu’on est plus proche, en termes de qualité, d’un Wedding Nightmare que d’un Southbound. Pas désagréable, avec quelques bons tours dans son sac, mais finalement, se cassant la gueule en cours de route, notamment avec une dernière partie totalement foirée et risible, et une première partie assez lente qui me fait penser que le marketing du film a révélé au final ce qu’il ne fallait pas.
Ici, un groupe qui ne se connait pas et qui va devoir faire un simple boulot ensemble : kidnapper une gamine, ballerine, et la surveiller dans un grand manoir pendant 24 heures, en attendant le possible paiement d’une rançon de la part du père. Bon point, avec un lieu quasi unique et un nombre de personnages assez réduit, et qui vont devoir apprendre à se connaître un poil, le film se permet de développer ses personnages sans faire de l’exposition forcée. Bon, ça ne va pas forcément voler haut, mais ça donne à chacun un minimum de background. Et puis, outre Melissa Barrera que l’on retrouve dans le rôle principal, on pourra également reconnaître Kevin Durand dans l’un des rôles principaux. Oui, tout le monde s’en fou, mais je venais tout juste de revoir Cosmopolis, coïncidence. Bref, peu de personnages, un lieu unique que l’on nous fait rapidement visiter dans les grandes largeurs, et le spectacle peut alors commencer. Et pendant une bonne heure, ça fonctionne, car ça n’en fait pas trop, et ça arrive à jongler habilement entre le sérieux et le grotesque. On aura quelques mises à morts, violentes mais jamais vraiment gore (une décapitation par-ci, un corps qui explose par-là), le rythme est plutôt bien géré, les personnages ne sont pas trop stupides. Bref, on passe un bon moment, et si les réalisateurs ne sont toujours pas des génies derrière la caméra, ça fait plutôt bien le boulot. Ils révèlent finalement la nature de la menace au bout de 45 minutes (soit la moitié du métrage, d’où le marketing révélant sans doute trop), et surtout, que la jeune kidnappée EST la menace, mais avec un lieu aussi grand qu’un manoir et encore assez de personnages à tuer, ça fonctionne bien. La jeune Alisha Weir dans le rôle d’Abigail fait d’ailleurs un plutôt bon boulot. Elle n’est jamais effrayante, mais est convaincante.
Ce qui est plutôt dommage, et ce qui joue justement sur le facteur effrayant, c’est que le personnage aurait pu, ou aurait dû se montrer bien plus sadique, pour augmenter son côté dangereux, outre les caractéristiques habituelles des vampires. On aurait aimé par exemple la voir torturer sa nourriture avant de l’achever, au lieu de juste jouer avec en les pourchassant, doucement. Mais ce qui abaisse véritablement le verdict du film au final, ce sera son dernier acte, qui en faisant revenir un personnage et en multipliant les menaces, tente alors d’en faire des caisses. Plus de litres de sang qui giclent partout, plus de grotesque, plus de concepts peu crédibles, et Abigail, le film, se casse alors la gueule et perd son statut de très honnête série B pour devenir un simple petit film, amusant et pas désagréable, mais que l’on oubliera malheureusement assez vite. Et ça pour le coup, on le doit clairement aux deux scénaristes, qui n’ont pas vraiment fait les bons choix pour injecter un peu de nouveauté dans leur dernier acte et ainsi relancer la machine pour le final. Rien d’étonnant dans le fond à voir que l’un d’eux était déjà à l’œuvre sur Wedding Nightmare et sur les Scream. On retrouve presque ce côté qui se veut malin sur la fin alors que c’est juste risible. Mais vu l’accueil du film, plutôt solide, pas sûr qu’ils changent de sitôt leur fusil d’épaule malheureusement. Dommage. Reste que le métrage, dans son ensemble, est divertissant, et c’est pas si mal dans le fond.
Les plus
Une première heure qui se tient
Un casting solide en soit
Des effets sanglants à l’ancienne
Parfois amusant
Les moins
Très grotesque voire risible sur la fin
Ça veut souvent en faire trop
Sanglant, mais malgré tout assez timide
En bref : Abigail, ça s’épuise dans sa dernière ligne droite, ça ne fait pas toujours les bons choix, et c’est dommage car sans être génial, la première heure était franchement très sympathique.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The first hour is pretty good actually ♥ A good cast ♥ Some old school bloody effects ♥ Sometimes fun |
⊗ Too grotesque, even ridiculous near the end ⊗ It wants to do too much ⊗ Bloody, but still a bit shy |
Abigail, even if the end is very disappointing, because it doesn’t really do the right choices, it’s not that bad. The first hour is pretty nice, the cast is good, there are some nice effects. It remains entertaining, but not as good as it could have been. |
Tes deux gars, on dirait qu’ils ont réinventé la poudre. En lisant la description je dis que c’est une Nuit en Enfer au pays de Black Swan. Tu sembles assez indulgent, c’est que ça doit se regarder sans ennui. De là à me jeter dessus comme un vampire assoiffé de sang…
Sinon ça va toi ? Tes amis, tes amours, tes emmerdes ? 😉
Ah ben si tu écoutes le grand public actuel, c’est absolument génial et tout ça. Alors que la structure oui, c’est un peu du UNE NUIT EN ENFER, et le côté huis clos est très semblable à WEDDING NIGHTMARE qu’ils avaient déjà fait il y a quelques années. Ça se regarde en effet, c’est pas dégueu, mais pas accroché.
Ahlala faudra que je t’envois un mail explicatif, pour les amis, les non amours, les emmerdes, et tout le reste.