DUNE DEUXIÈME PARTIE (Dune Part 2) de Denis Villeneuve (2024)

DUNE DEUXIÈME PARTIE

Titre Original : Dune Part 2
2024 – Etats Unis
Genre : Enfin la suite
Durée : 2h46
Réalisation : Denis Villeneuve
Musique : Hans Zimmer
Scénario : Denis Villeneuve et Jon Spaihts

Avec Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Ferguson, Javier Bardem, Josh Brolin, Austin Butler, Florence Pugh, Dave Bautista, Christopher Walken, Léa Seydoux, Stellan Skarsgård et Charlotte Rampling

Synopsis : Paul Atréides, seul survivant avec sa mère de la Maison Atréides, se joint au peuple autochtone et réprouvé d’Arrakis, les Fremen, tout en fomentant sa revanche contre ceux qui ont assassiné son père et détruit sa famille. Alors qu’il doit faire un choix entre son amour pour la Fremen Chani et l’accomplissement de sa vengeance, il essaiera de tout faire pour reconquérir le pouvoir sans déclencher une abominable guerre sainte que ses visions du futur lui révèlent.

On l’aura attendu cette deuxième partie de Dune. Trois ans tout de même. Trois années compliquées, vu qu’en adaptant le roman Dune en deux films, forcément, il fallait avoir ce second film pour juger de la qualité globale de l’adaptation, et du travail effectué par Villeneuve. Bon, le premier film, bien qu’imparfait, réussissait son pari, donc il n’y avait pas de raisons qu’il se plante sur ce second film. Même si la première partie de Dune donc, elle paraissait parfois timide. Sur plusieurs aspects. Déjà car Villeneuve semblait avoir peur de s’éloigner du roman. Et ensuite car malgré un travail phénoménal sur le son et l’image, le tout paraissait malgré tout trop propre. On ne ressentait pas par exemple l’intense chaleur d’Arrakis avec cette photographie très jolie mais un peu grisâtre. Musicalement, Zimmer signait une bonne OST, mais très loin d’être ce qu’il a fait du mieux, allant parfois un peu trop dans le bruit, constant. Mais bon, j’avais hâte. Enfin, Dune allait pouvoir se savourer comme une grande œuvre, en deux films, mais racontant une seule histoire. Et à ma grande surprise, pour le coup, Villeneuve m’a déjà un poil plus surpris que sur le premier opus, sans corriger tous les défauts du film. Forcément, en racontant la même histoire, il fallait rester raccord malgré tout, visuellement et au niveau sonore, et ne pas partir dans des directions opposées, c’était logique. Donc oui, la bande son signée Zimmer fait toujours beaucoup (trop) de bruits. Et oui, souvent, l’image est grise. Mais, car il y a toujours un mais, on sent malgré tout Villeneuve plus à l’aise et prendre plus de risques sur pas mal de points. Et tant mieux.

Avec 2h46 pour raconter la seconde partie, et après avoir posé les bases sur le premier film, Villeneuve peut donc aller plus loin. Et enfin insérer quelques personnages attendus dans son intrigue, comme l’Empeur (Christopher Walker), sa fille (Florence Pugh), Feyd-Rautha (Austin Butler) et même Lady Margot (Léa Seydoux). Ce qui est plus surprenant par contre, malgré la durée de son métrage, c’est qu’il délaisse totalement certains personnages, présents dans la première partie, et qui ne sont juste plus du tout dans le récit, comme Thufir Hawat, absent, coupé au montage. Est-ce que tout cela trahirait le fait que bien que ne racontant qu’une seule et même histoire, les films ont, eux, étaient préparés et filmés comme deux films distincts ? Possible. Heureusement, malgré tout ça, Villeneuve se fait plaisir, narrativement et visuellement. Visuellement déjà, il tente un peu plus de choses, comme cette scène en noir et blanc mi-parcours, dans l’arène, introduisant alors pleinement le personnage de Feyd-Rautha. Un très beau noir et blanc qui plus est, mais bon, visuellement, Villeneuve sait ce qu’il fait et surtout sait s’entourer, là n’a jamais été un souci. De même, si les teintes de grises sont toujours largement présentes, la photographie se montre malgré tout un poil plus lumineuse, les scènes plus orangées, et ça fait plaisir, ça rapproche le tout clairement de l’idée que l’on se ferait d’une planète recouverte de sable et avec une chaleur étouffante et constante. Pareil, Dune Partie 2 m’aura semblé plus violent visuellement que la première partie, même si ironiquement, on y retrouve un côté très clean. On sent qu’il faut un beau casting derrière pour vendre le projet, que la Warner surveille un minimum (surtout que bon, la Warner depuis quelques temps, à un ou deux succès près, ils sont en galère), et du coup, qu’on ne peut pas vraiment salir Timothée Chalamet ou Zendaya. Mais à côté, certaines scènes se montrent souvent plus violentes, plus viscérales, et ce dès l’ouverture montrant des fremmens se débarrasser de soldats de l’empereur par dizaines.

Narrativement, si le film suit plutôt bien le roman de Frank Herbert, il se permet quelques petites nouveautés et écarts, notamment dans sa dernière partie, et c’est tout à son honneur, surtout que cela amène des pistes intéressantes pour la suite. Sans aller jusqu’aux ajouts de la version de Lynch, ces quelques moments montrent un travail d’adaptation un poil plus poussé que sur le premier métrage. Mais par contre, au jeu de la comparaison avec la précédente adaptation de 1984, autant Villeneuve, avec un budget confortable et une certaine liberté livre un film qui tient la route dans tous les domaines, là où le film de Lynch, charcuté au montage, se montrait vite incompréhensible pour beaucoup, et kitch, autant sur une poignée de scènes, le réalisateur redevient très timide. On pensera par exemple à la scène où Paul boit l’eau de la vie. Certes, la scène telle qu’écrite dans le roman s’avèrerais compliquée à filmer, certes la symbolique dans le film de Lynch était facile, mais délivrait au moins des images inoubliables, une véritable ambiance et un point de vue de la part du réalisateur. Ici, la scène déçoit, presque survolée en quelques secondes comme si Villeneuve ne savait pas véritablement comment l’aborder, et préférait dès lors s’en débarrasser pour revenir sur les enjeux plus globaux du métrage. Sur ce point précis, oui, Villeneuve m’a déçu, surtout que j’attendais justement cette scène au tournant. Alors, globalement, ce n’est pas non plus très grave, puisque ce second Dune est néanmoins une grande réussite, à une époque où la science-fiction à gros budget a bien du mal à proposer des choses convaincantes (le premier qui me parle de Star Wars ou Star Trek il s’en prend une). Et puis, rien n’est parfait, que l’on apprécie ou pas.

Les plus

Le film ose plus de choses que la partie 1
Une histoire fidèle
Un casting encore plus gros
Quelques scènes très réussies

Les moins

Trop timide sur certains points
La scène de l’eau de la vie, survolée

En bref : Cette seconde partie est dans la continuité de la première, peut-être même un poil supérieure. On peut toujours trouver à redire sur certaines choses, mais le grand spectacle est là, pour un film de science-fiction adulte, et ça, ça fait plaisir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The film dares more things than part 1
♥ The story is faithful
♥ A cast even bigger
♥ A few very good scenes
⊗ Still too shy on some parts
⊗ The scene with the water of life, too simple, too fast
This part 2 is like the first one, maybe even a bit better. There are still some flaws, but the entertainment is here, and for an adult science fiction’s story, it’s amazing.

5 réflexions sur « DUNE DEUXIÈME PARTIE (Dune Part 2) de Denis Villeneuve (2024) »

  1. Ça me soûle, je ne peux plus commenter à partir de l’appli WordPress…
    Bref, restons sur Arrakis puisque je l’ai quittée pas plus tard qu’hier soir en revoyant ce second volet (après m’être rafraîchi les idées en revoyant le premier il y a trois jours). Une nouvelle claque en ce qui me concerne. On peut bien chicaner ici ou là et se foutre de la tronche de Stilgar qui perd de sa superbe en fanatique religieux, ça reste grand, très grand : les scènes sur Geidi Prime, l’attaque foireuse de Rabban dans le désert, les retrouvailles entre Paul et Gurney, la prise de parole de Muad’Dib au conseil des chefs, Jessica dans toutes ses scènes,… Je pourrai en ajouter des tas d’autres qui se cumulent à celles du premier volet. Le tout donne l’œuvre de SF la plus aboutie au ciné depuis… Comme tu l’as dit, très longtemps. Manque Thufir, en effet, qui normalement travaille pour l’ennemi Harkonnen. On aurait pu voir Rabban passer ses nerfs sur lui dans la salle des opérations. D’autres prendront pour lui, surtout quand Feyd prend le relais, lui qui a la fâcheuse manie de trancher tout ce qui lui déplaît.
    Tu as raison, pas mal de changements dans la physionomie du scénario à la fin. Le troisième volet va devoir trouver un moyen de récupérer Chani (normalement déjà mère d’un petit Leto massacré par les Sardaukars dans le bouquin), puisqu’elle est la mère des jumeaux pré-nés. Et puis surtout, que faire de cette étrange invention : l’enfant que porte Lady Fenrig (qui n’est qu’une figurante dans le livre, son mari de Comte étant censé être le meilleur combattant de l’Empereur, bien qu’ayant renoncé à être son champion dans le duel final, où est-il passé ?)
    Bref, de quoi donner envie de revoir la mini-série qui avait poussé l’adaptation jusqu’aux « enfants de Dune ». Et en attendant la nouvelle série sur les Bene Gesserit avec Emily Watson.

    1. Je ne suis donc pas le seul avec un souci, moi je n’ai plus de notifications pour les commentaires justement, je dois aller voir manuellement sur l’application ou mon ordi… Et comme je suis peu devant l’ordi… bref, c’est chiant !

      J’ai donc en tout cas choisi le bon jour pour poster mon avis sur le film, vu que tu en ressors de nouveau. Toutes les scènes que tu mentionnes, je les aime beaucoup, et Jessica, comme pour le premier film, est un des meilleurs personnages. Pour Thufir, je crois que Villeneuve l’avait mentionné, ça a été coupé (mais je ne sais pas si ça a été coupé au montage, ou carrément du scénario lors de la préproduction). Ça fait bizarre du coup de voir un premier film sans apparition de quelques personnages, et ce second sans les autres.
      Mais bon, je chipote sur pas mal de détails, mais en effet, en terme de SF, d’une telle ampleur, avec un tel budget, et avec la Warner derrière, c’est déjà un gros miracle que les films existent, et ai cette gueule là ! Elle doit débarquer quand la série ? Pas sûr de me laisser tenter, sauf si les retours sont plus que positifs.

      1. La série ne devrait pas tarder, des Teaser circulent déjà. Elle est basée sur la Maison des Mères écrit par le fils Herbert (je l’ai mais pas lu encore). La série est produite par Villeneuve, ce qui l’inclut dans le « Duneverse » (je ne sais pas si le terme existe mais ça ne devrait pas tarder).

        1. Bon, visuellement ça a l’air d’avoir de la gueule, c’est cool. Après, si ça adapte les écrits du fils Herbert, que je n’ai pas lu, j’ai entendu dire qu’il y avait à boire et à manger dedans. Enfin, on verra au moment de sa sortie, si je suis motivé ou pas pour tenter tout ça.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *