CRIMSON SNOUT (Quỷ Cẩu) de Lưu Thành Luân (2023)

CRIMSON SNOUT

Titre Original : Quỷ Cẩu
2023 – Vietnam
Genre : Horreur canine
Durée : 1h39
Réalisation : Lưu Thành Luân
Musique : Dang Tra Xuan Minh
Scénario : –

Avec Ngô Quang Tuấn, Kim Xuân, Vân Dung et Nam Thư

Synopsis : Après le décès suspect de son père, Nam revient dans son petit village auprès de sa famille, amenant par la même occasion sa petite amie Xuan qu’il compte épouser. Seulement les malheurs ne comptent pas s’arrêter là pour cette famille dont le business est la vente de viande de chien…

Sorti au Vietnam le 29 Décembre 2023, Crimson Snout m’a attiré pour son synopsis qui semblait annoncer quelque chose sortant des sentiers battus, et se déroulant dans un environnement qui, si dans les grandes lignes, est bien connu de ceux regardant un minimum des films d’horreur Asiatiques (que cela vienne du Japon, d’Indonésie ou que sais-je encore), avec son petit village perdu avec ses traditions bien à lui, et bien, met surtout en avant un village dont le fond de commerce est la viande de chien. Et moi, j’aime les animaux, mais pas pour les manger. C’est donc avec l’espoir de voir quelque chose de différent que je me suis lancé dans Crimson Snout, ou Quỷ Cẩu dans sa langue natale, oubliant par la même occasion que horreur et Vietnam, autant parfois ça donne de belles surprises (le récent The Soul Reaper), autant souvent, c’est catastrophique (The Ancestral, The Unborn Soul). Et Crimson Snout, c’est un peu entre les deux, mais en penchant quand même beaucoup plus du côté négatif. Car des bonnes choses, il y en a. Le côté dépaysant, il est bel et bien là. Les acteurs ne sont pas plus mauvais qu’ailleurs, la photographie est professionnelle. Certains passages tant qu’ils restent suggestifs sont convaincants. Mais il y a tout le reste à côté. Le côté prévisible de la chose dans son ensemble, déjà. Mais ça aussi, si le reste suivait à côté, on le pardonnerait. Parfois, un film prévisible mais hyper efficace et bien fait, on se prend au jeu, alors qu’un film totalement original mais bancal à tous les niveaux, on pardonne moins. Crimson Snout, passé l’originalité de son cadre, reste prévisible dans les grandes lignes, tant il récite ce que le genre nous a déjà donné par le passé, à base de malédiction familiale, de magie noire et j’en passe.

Mais son plus gros souci, qui arrive très tôt dans le récit, c’est lorsqu’il se décide à nous donner de l’horreur, de manière clairement beaucoup trop frontale. Plus d’une fois à la frontière du grotesque, souvent beaucoup trop frontal et clairement en faisant trop, ne parvenant pas à camoufler des CGI clairement ratés. Pourtant, avec son concept même, il y avait moyen de mettre mal à l’aise, sans même en faire des caisses. Après tout, pour la majeure partie de la Terre, manger du Chien, c’est non. Le chien, c’est le meilleur ami de l’homme, la petite ou grosse bête poilue qui remue la queue et qui est contente lorsque son maître rentre à la fin de la journée. Imaginer donc un élevage de chien, spécialement pour être tué, découpé, cuisiné et mangé, ça ne met pas forcément à l’aise. Et lorsque le film reste terre à terre, ça fonctionne d’ailleurs, et on se met clairement à la place de Xuan, la future femme de notre héros, qui découvre donc, en même temps que le spectateur, la famille et l’environnement familial de son futur mari. Là, c’est très bien. Mais lorsque la nuit tombe et que la vengeance canine se met en place, avec un esprit mi-homme mi-chien, offrant des visions surréalistes assez WTF aux spectateurs et aux personnages, on a immédiatement plus de mal à prendre tout ça au sérieux. Imaginez par exemple une vision d’horreur où tout à coup, vous entrez dans votre cuisine, et voyez votre famille, en train de manger, sauf que le corps de certains est devenu le corps d’un chien (avec une tête humaine donc), ou inversement. Le tout avec des CGI pas au point, et moi, ça me fait sourire immédiatement, et je n’arrive plus à prendre tout ça au sérieux.

Cela empire par la suite lorsque l’esprit vengeur en lui-même apparaîtra devant nos yeux. On pourrait presque le comparer à un certain rat dans les tortues ninja, la même démarche, un chien se tenant sur ses pattes arrière, avec un petit chapeau, et avançant en tenant une petite canne, marchant même parfois sur les toits, éclairé par la lueur de la lune en arrière-plan. Non, là, c’était beaucoup trop pour moi. Surtout qu’encore une fois, le film révèle ses cartes assez tôt. Du coup même lorsque plus tard, le film verse vers la magie noire, il n’est plus efficace, plus vraiment crédible non plus, surtout qu’il reste encore une fois assez prévisible dans les grandes lignes, avec sa famille dysfonctionnelle dès le début du métrage, qui se doit, dans la grande tradition du genre, de cacher de lourds secrets. Dommage encore une fois, quand on trouve quelques séquences, souvent des hallucinations, un peu plus maitrisées et prenantes à côté, même si la symbolique de ces scènes reste un peu trop facile, notamment cette hallucination où, au lieu de voir des chiens en cage, un personnage y verra des humains. Facile, mais dans les faits, efficace. Dommage que ces quelques moments, tout comme d’autres en apparence très simple, soient beaucoup trop éparpillés dans un récit qui lui a du mal à choisir sa voie, et du coup, décide le plus souvent d’en faire des caisses. Le potentiel était là. Sans doute aurait-il fallu un réalisateur plus à l’aise avec l’imagerie numérique, ou justement avec la suggestion pour que l’ensemble marche vraiment. Car le but n’était pas de faire rire ou sourire le spectateur, et par moment, c’est ce qui arrive.

Les plus

Quand le film suggère l’horreur
Un environnement différent

Les moins

Des CGI un poil risibles
Quand l’horreur est frontale
Parfois bien trop grotesque
Prévisible dans les grandes lignes

En bref : Crimson Snout partait avec des atouts, et même de base une certaine originalité. Si tout n’est pas à jeter, autant dire que souvent, il en fait trop et sombre dans le grotesque ridicule pas forcément volontaire, et devient donc extrêmement bancal.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ When the horror is off screen
♥ A different setting
⊗ The digital effects are not good
⊗ When the horror is straight in your face
⊗ Often too grotesque
⊗ Predictable
Crimson Snout had some assets, and was original at first. If some things are still good, the film wants to do too much, and becomes too grotesque and laughable.

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