NO WAY UP de Claudio Fäh (2024)

NO WAY UP

Titre Original : No Way Up
2024 – Angleterre
Genre : Film catastrophe + Film de requin
Durée : 1h30
Réalisation : Claudio Fäh
Musique : Andy Gray
Scénario : Andy Mayson

Avec Sophie McIntosh, Will Attensborough, Jeremias Amoore, Phyllis Logan, Grace Nettle, Cold Meaney, James Carroll Jordan et Manuel Pacific

Synopsis : Des personnages d’horizons différents sont réunis lorsque l’avion à bord duquel ils voyagent s’écrase dans l’océan Pacifique. Un combat cauchemardesque pour la survie s’engage alors que l’oxygène vient à manquer et que des requins rodent autour de la carcasse de l’avion.

Réunir en un seul film les ingrédients du classique film catastrophe avec un avion qui s’écrase et du film de requin, c’est du génie ! Enfin, du génie, non, mais ça attire l’œil, même si l’on se demande d’entrée de jeu vers quels horizons le métrage va naviguer. Le film sérieux à toute épreuve ou le gros nanar conscient de sa bêtise et qui ne recule devant rien ? No Way Up, c’est une production Anglaise, et déjà, de base, ça nous indique bien quelque chose. Que nous sommes bien loin d’une production à la Asylum ou Syfy. Et tant mieux. Sinon, je ne vous en parlerais pas d’ailleurs. Bon, ça ne veut malheureusement pas dire que le métrage sera forcément un grand film, mais bon, il faut le signaler dès le départ. Modeste production Anglaise de 2024, No Way Up a au moins pour lui un postulat de départ qui pour le coup a de quoi attirer le regard du curieux. Enfin une intrigue qui change. Pas de maire qui refuse de fermer sa plage. Pas de jeunes abrutis qui se retrouvent face au danger après une décision stupide de leur part. Et encore heureux, pas de scientifique fou venu faire des expériences sur des pauvres requins. Alors, niveau personnages, ça ne va pas forcément voler haut, puisqu’on retrouve forcément certains clichés. L’héroïne qui a ses peurs et va devoir les surmonter pour survivre, le garde du corps qui sait tout mieux que tout le monde et qui du coup forcément va périr dans la première partie pour bien faire comprendre que la menace les dépasse, le petit rigolo de service, le petit ami, sans oublier dans le lot une gamine et ses grands-parents. Du grand classique. Mais pour autant, ça ne veut pas dire que ça ne fonctionne pas. Des inconnus donc, à bord d’un avion, qui après l’explosion d’un des moteurs, va s’écraser et se retrouver au fond de l’océan.

L’eau monte, l’oxygène commence à manquer, la coque de l’avion menace de se briser, et en prime, celui-ci menace de chuter encore plus profond. Une situation déjà catastrophique, à laquelle on pourra ajouter donc quelques requins qui se baladent dans le coin et qui aimeraient bien un petit snack également. Menace à l’extérieur, à l’intérieur, quasi huis clos dans l’avion, No Way Up a des atouts pour être un divertissement potable, et même un film à suspense efficace. Surtout que par moment, il y arrive, à être efficace. Le crash de l’avion par exemple est plutôt impressionnant, et certains plans rappelleront par exemple Destination Finale. La première apparition des squales fonctionne également plutôt bien, et on sera ravis de voir qu’à plusieurs occasions, le film préfère les effets pratiques aux CGI. Et qu’il ne recule pas devant quelques membres tranchés et des blessures qui saignent un max. De plus, contrairement à beaucoup de films du genre, le film ne va pas attendre une demi-heure avant de plonger dans l’action, non, ça commence assez rapidement, juste après nous avoir présenté les personnages qui feront office de survivants au crash initial. Rajoutons que visuellement, et bien, ce n’est pas dégueulasse en plus, avec une photographie appliquée, quelques beaux plans sous-marins. Mais à côté, il y a quelques éléments qui coincent, et surtout, qui viennent quelque peu foutre tout le reste en l’air, notamment vers la fin. Que le film utilise les clichés, et donc soit quelque peu prévisible, dans par exemple l’ordre des morts, passe encore.

Même si là aussi, on aurait clairement aimé un peu plus de surprises, tant l’on sait déjà à l’avance qui survivra, et qui périra. Mais là n’est pas le plus grand défaut du titre. Là où il échoue le plus, ce sera dans ses tentatives dramatiques, sortant presque les violons, en faisant des caisses, en s’éternisant en plus sur ces personnages, dont certains qui ne sont pas forcément appréciables (le pote qui passe toute la première partie à faire des blagues et à rabaisser les autres, lui on voudrait le voir crever plus vite). Un peu comme si le film était persuadé que ces personnages étaient si bons que l’on se sentirait concerné par leur sort, ce qui n’est pas vraiment le cas, même si on a vu bien pire dans le genre. Mais en s’appuyant beaucoup trop sur l’aspect dramatique, ça plombe quelque peu le film, surtout dans sa dernière partie. Et l’on pourrait rajouter que si visuellement, le film tient la route, et que le mélange de CGI et d’effets pratiques fonctionne, les attaques de requins, en soit, manquent de mordant. Elles sont expéditives, peu marquantes, montées un peu n’importe comment, si bien que parfois, l’on essaye plus de deviner ce qu’il se passe à l’écran… ou que l’on attend la scène suivante pour voir si le requin a réussi à chopper son repas, ou pas. Venant d’un réalisateur qui a œuvré sur des DTV d’action avec des vikings, ou des snipers (oui, il passe du coq à l’âne), cette science du montage laisse songeur. Mais pour quelqu’un qui aura également signé Hollow Man 2, on se dit dans le fond que c’est pas si mal.