FPS de Nagae Jirô (2024)

FPS

Titre Original : FPS
2024 – Japon
Genre : First Person Scares ?
Durée : 1h
Réalisation : Nagae Jirô
Musique : –
Scénario : Nagae Jirô

Avec Michimoto Narumi, Izumi Tomochica, Yonezawa Narumi, Minamihisamatsu Mana et Iwanaga Hihio

Synopsis : Sato Suzu visite un appartement à Tokyo pour s’y installer et fuir son quotidien auprès de sa mère. L’appartement est grand, parfait, même si le précédent locataire a disparu. Mais la jeune femme se retrouve plongée dans une réalité différente, se retrouvant dans un bâtiment abandonné où erre de curieux esprits…

Nagae Jirô continue son petit bonhomme de chemin dans le cinéma horrifique à tout petit budget depuis plus de 10 ans, alternant légendes connues, adaptations, films surfant sur l’actualité ou sur de supposées légendes entretenues sur 4chan. Sur ce dernier exercice, il avait livré Kisaragi Station et Nightmare Resort par exemple. Avec FPS débarquant fraichement en 2024, il tente l’expérience du film intégralement filmé depuis les yeux de son actrice principale. Un genre de found footage donc, sans caméra ceci dit, ce qui fait toujours peur, vu que le genre, il est désormais mort et enterré. Enfin, sauf par Shiraishi Kôji qui continue contre vents et marées dans le genre, et tourne donc un peu en rond, malgré sa technique affutée dans le genre. Nagae Jirô par contre, il a la bonne idée de ne pas tirer sur la corde, et ainsi, son métrage, sobrement intitulé FPS (mais il n’y a pas de flingues hein), il ne dure qu’une petite heure. Et au départ, on ne va pas se mentir, et bien ça surprend. Une petite introduction plaçant l’enjeux cinématographique de manière très simple avec notre héroïne prenant le train et le spectateur voyant son reflet dans la fenêtre, expliquant donc sobrement le concept, le tout sur une musique qui fonctionne très bien (je le redirais toujours, mais le V-Cinéma a toujours soigné les bandes sons), avant de rentrer dans le vif de sujet. Suzu donc visite un appartement. Ascenseur avec l’agent immobilier, visite de chaque pièce, du petit balcon donnant une bien belle vue sur Tokyo, et quelques jumpscares pas trop envahissants puisque tout commence doucement… Oui, FPS commence très bien.

Surtout que contrairement à beaucoup de films du genre, le film ne cède pas à la tentation de la caméra tremblant dans tous les sens, même quand l’intrigue se bouge, et servant la plupart du temps à camoufler un manque de budget évident, et parfois un manque de talent également. Non, pas de ça dans FPS, c’est le plus souvent stable, et ça, on le doit au tournage même, révélé rapidement lors du générique de fin via quelques petites photos de l’équipe, et de la petite caméra, attachée sur le front de l’actrice. Du coup, oui, à moins que l’actrice ne fasse une attaque tout à coup sur le tournage, c’était la bonne solution, et ça rend bien. La première partie du métrage, la plus calme, fonctionne donc très bien, même si l’on se rends déjà compte, furtivement, du principal souci. Et tout ça, du moins la raison, elle reste mystérieuse. La prise de son vient-elle majoritairement de la caméra elle-même pour éviter à un preneur de son de courir partout avec l’actrice ? Possible, les micros des caméras ayant fait de gros progrès récemment, ça ne pose pas forcément de soucis pour un petit film. Sauf qu’ici du coup, on se retrouve avec une actrice principale invisible à l’écran, à l’exception de ses bras, et parfois de ses reflets, mais qui est bien trop présente de manière auditive. Elle respire fort, elle crie, elle gémis, tout le temps. Comme si le film tentait de nous rappeler que même si on ne la voit pas constamment, elle est présente, tout le temps. Alors, il est normal, en situation de stress, de respirer plus fort, de reprendre son souffle après un marathon dans un long couloir, mais pendant une heure, c’est un peu trop.

Sauf qu’en réalité, c’est plus le mixage sonore qui est ainsi, puisque les bruits de pas sont également le plus souvent exagérés. Je chipote ? Peut-être, mais moi je l’ai vu le film, avec un casque sur les oreilles, et donc, le mixage audio, je l’ai bien ressenti. En réalité, il est presque épuisant ce mixage audio. Ce qui est dommage, car techniquement, FPS tient la route, Nagae Jirô sait ce qu’il fait avec sa caméra, et les lieux de tournage trouvés pour la seconde partie du métrage ont de la gueule. Même si là aussi, niveau frousse et ambiance, Nagae Jirô a déjà fait mieux par le passé (et pire, car il a fait Curse of Twitter, je ne lui pardonne toujours pas). Ça se laisse suivre sans souci, mais on a plus l’impression d’être dans un petit train fantôme se reposant trop sur son concept plutôt qu’un véritable film. Le concept de FPS se heurte donc à sa propre limite. Et son esprit, il n’est pas des plus convaincants au final. Enfin… sauf si l’on ne regarde que le haut de son corps. Mauvais donc ? Encore une fois, pas véritablement non plus, puisque le public visé saura profiter de l’expérience, et surtout, y trouvera un film appliqué qui n’utilise pas son budget en livrant n’importe quoi filmé n’importe comment (coucou Koshizaka). C’est juste un peu bancal, oubliable. Dommage car en soit, les trois précédents métrages du réalisateur étaient, dans leur genre, bons.

Les plus

Une caméra stable
La première partie, solide
Une heure au compteur seulement

Les moins

Un mixage audio abusif
Un esprit peu marquant, et pas flippant
Pas grand-chose au-delà de son concept

En bref : FPS est un film bancal. Passé son concept, mit en image de manière solide d’ailleurs, il ne reste qu’un petit métrage, certes sans prétention et plaisant, mais pas toujours convaincant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The camera doesn’t move all the time, it’s good!
♥ The first part is quite strong
♥ Only one hour
⊗ The sound mix is horrible
⊗ The spirit of the film, not scary
⊗ Not much else except the concept of the film
FPS is not the best. The concept is here, it’s nicely filmed, but it’s only a little film, entertaining yes, but not always convincing.

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