TRUCKS : LES CAMIONS DE L’ENFER
Titre Original : Trucks
1997 – Canada
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Chris Thomson
Musique : Michael Richard Plowman
Scénario : Brian Taggert d’après Stephen King
Avec Timothy Busfield, Brenda Bakke, Aidan Devine, Roman Podhora, Jay Brazeau, Brendan Fletcher et Amy Stewart
Synopsis : Dans une petite ville Américaine paumée où les résidents tentent d’oublier les soucis de la vie dans les grandes villes, les camions commencent à prendre vie. Pourquoi ? Complot gouvernemental, liquide toxique déversé, aliens, qui sait…
Retournons en cette glorieuse année 1986. Non pas car c’est mon année de naissance (c’est le cas) ou parce que c’est l’année où Lynch a fait Blue Velvet (c’est le cas). Déçu des adaptations de ces romans et nouvelles, Stephen King décide qu’il peut faire mieux lui-même. Ben oui, c’est sûr, quand on n’a jamais touché une caméra et qu’on est sous coke, on peut toujours espérer faire mieux que Brian De Palma, Stanley Kubrick, David Cronenberg ou John Carpenter hein. C’est beau de rêver. Le résultat, ce fut Maximum Overdrive, adaptation de sa courte nouvelle Trucks. Un mauvais film, ridicule, mal joué malgré la présence d’Emilio Estevez, et même longuet mi-parcours. Mais encore aujourd’hui, tout le monde se souvient de Maximum Overdrive. Pourquoi ? Simple, avoir ACDC pour faire la bande son du film, ça aide, ça lui donne déjà un côté punchy. Et puis, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir des enfants se faire rouler dessus par une voiture aplatissant le goudron, sur du ACDC. Maximum Overdrive est donc pour beaucoup un plaisir coupable. Perso, je le trouve chiant, mais j’aime beaucoup le début, pour son côté rock et décomplexé justement. Et bien en 1997, voilà que Chris Thomson décide qu’il est temps de réaliser une adaptation de Trucks. Bon, il n’aura pas beaucoup d’argent, ni un grand casting, la production est Canadienne, c’est un téléfilm, il n’y a plus ACDC, ça se prend affreusement au sérieux et c’est chiant ce coup-ci de bout en bout, vous voilà prévenus. Et si en plus vous avez la chance de tomber sur le film dans notre doux pays qu’est la France, vous avez droit à un titre hyper vendeur : Trucks les Camions de l’Enfer. Ça ne sent pas du tout la série Z à plein nez.
On ne va pas mentir, sur le papier, c’est un peu la même chose que le film de 1986. Un coin paumé, une station service, des camions qui pour une raison quelconque prennent vie et en veulent plutôt affreusement à tous les humains qu’ils croisent, et plusieurs survivants qui se retrouvent bloqués dans le bar de la dite station service. Et ces survivants, pour ne pas du tout aller vers les clichés, vont devoir apprendre à se faire confiance pour espérer survivre et déjouer la menace qui rugit dehors. Dès le début, ça ne sent pas spécialement bon, ou du moins, ça sent le téléfilm tourné à l’arrache pour jouer encore sur la notoriété de l’auteur et surtout sur la vague de (longs) téléfilms basés sur son œuvre débarquant durant les années 90, les premiers bien reçus par le public (Le Fléau), les autres beaucoup moins (The Shining, les Tommyknockers, Les Langoliers). Mise en scène peu voire pas du tout inspirée, scénario qui accumule les petites erreurs, casting pas plus incompétent qu’ailleurs mais soit pas du tout dirigé soit absolument pas content d’être là tant tout le monde semble fournir le strict minimum, bande son oubliable. Alors il reste bien quelques effets sanglants (apparemment, Trucks a été censuré pour ses diffusions tv… Heureusement, j’ai vu la version Uncut). Mais là aussi, rien d’aussi « mémorable » que dans le film. On aura par contre un pauvre facteur qui va se faire attaquer par un… camion… télécommandé. Oui, un jouet pour enfant. Qui fera un son clairement abusé pour un jouet, et qui va s’amuser à lui foncer dans la tête plusieurs fois. Ça saigne pas mal, mais rien de marquant.
Par contre par moment, Trucks, en faisant le choix de ne jamais expliquer la menace, se fait plaisir dans le n’importe quoi. Le film original indiquait clairement dés l’ouverture qu’une comète était en orbite autour de la terre pendant une semaine, et que c’était l’origine du déréglage de tous nos systèmes électriques, électroniques et j’en passe. D’où des attaques de camions, de couteaux électriques, de distributeurs de soda et j’en passe. Oui c’est con, mais au moins, c’est clairement exposé dés le début, les règles sont claires. Rien de tout ça ici, et à part les camions, rien d’autre ne semble être une menace pour nos personnages, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la station service. Alors qu’avec l’évolution des technologies, il y avait un coup à jouer là. Et tout à coup, sans prévenir, voilà qu’un petit jouet télécommandé prend vie, un camion bien entendu. Ok, donc ce qui est électrique, on comprend. Mais sans prévenir encore une fois, nous voilà devant un camion qui remplit d’air une tenue radioactive, la faisant prendre la forme d’un humain (pratique pour tourner et mettre un homme dedans hein), avant qu’elle n’attaque avec une pioche deux humains. Mais attendez, une fois décrochée du camion, c’est finalement juste une tenue avec de l’air dedans, rien pour l’alimenter… C’est con, c’est débile, ça nous fait lever un sourcil car du coup on ne comprend rien aux règles du film, et ça se termine bien entendu par le meurtre sauvage et sanglant de deux humains. Puis on se rendort jusque la fin, pas mémorable, et se terminant, attention, sur un retournement de situation, wooooo tension. Ah non, ennui pardon.
Les plus
Il y a un grand potentiel de n’importe quoi dans cette histoire
Parfois bien sanglant
Les moins
Fauché
Pas très bien réalisé
Ennuyeux au possible du début à la fin
Des passages qui font lever des sourcils
En bref : Trucks, c’est comme Maximum Overdrive. Mais en plus fauché, sans ACDC en bande son, sans ses passages débiles amusants. Il ne reste donc que l’ennui et des passages qui débarquent sans prévenir.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ There is some potentiel in crazy situations ♥ Sometimes, very bloody |
⊗ No money ⊗ Not very well directed ⊗ Boring from start to finish ⊗ Sometimes it’s so stupid |
Trucks, it’s like Maximum Overdrive. But with no money, no ACDC for the soundtrack, without the crazy and fun moments. There is just boredom and some crazy little moments out of nowhere. |