A JANITOR (ある用務員) de Sakamoto Yugo (2021)

A JANITOR

Titre Original : ある用務員
2021 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h26
Réalisation : Sakamoto Yugo
Scénario : Sakamoto Yugo

Avec Fukushi Seiji, Imou Haruka, Yamaji Kazuhiro, Maeno Tomoya, Hannya, Ichinose Wataru, Namioka Kazuki, Akari Takaishi et Izawa Saori

Synopsis : Fukami est concierge dans un lycée, mais en réalité, c’est un tueur professionnel élevé par Majima, surveillant la fille de ce dernier. Mais lorsque Majima meurt, neuf tueurs sont aux trousses de la jeune femme.

Sakamoto Yugo est un réalisateur qui a envie de bosser, envie de filmer, quitte à utiliser encore et toujours les mêmes tics, les mêmes enjeux, voire les mêmes personnages, films après films. Tournant à la vitesse de l’éclair, on pourrait dire que 2021 fut l’année de la consécration pour lui, l’année où il trouva sa voie. Il signe ce A Janitor, film policier très classique mâtiné d’action, généreux malgré son très bas budget. Mais à côté, toujours dans des conditions dérisoires, il livre le mélange de genre plutôt convaincant Yellow Dragon’s Village, entre l’horreur et l’action. Et surtout, il livre Baby Assassins, qui lui ouvre les portes à l’international, avec une sortie en Amérique, en France prochainement, et donc un certain succès d’estime qui lui permet de mettre en boite une suite deux ans plus tard, en 2023 (puis encore une nouvelle suite en 2024 ainsi qu’une série TV, rien n’arrête les bébés assassins). Mais revenons à A Janitor, puisque finalement, tout ramène à ça. Ici, le classique film policier, avec tueur hyper doué et peu bavard qui bosse comme concierge dans un lycée pour surveiller en réalité la fille de son patron, son père spirituel, qui l’a élevé après la mort de son véritable père. Sauf que forcément, ça tourne mal, et à la mort du père, voilà qu’on lance une série de tueurs après la fille, et notre concierge tueur va devoir la protéger. Rien de bien neuf à l’horizon oui, Sakamoto semble ici tout simplement livrer une note d’intention, envers les métrages qui l’on bercés. De l’image du tueur solitaire et silencieux, à celle des yakuzas, des organisations de tueurs qui se disputent un contrat, tout y est. Mais si je disais que tout ramène à A Janitor, ce n’est pas pour rien, puisque les deux tueuses de Baby Assassins y font leurs premiers pas, pour une poignée de scènes. A ce niveau d’ailleurs, surtout découvert après les deux Baby Assassins, c’est une petite déception.

L’une des deux tueuses, déjà plus enjouée dans les trois métrages qui vont suivre, semble ici plus nunuche, et beaucoup moins douée. Et de toute façon, l’ensemble ne durant qu’une poignée de minutes, c’est au final en réalité assez anecdotique. A Janitor de toute façon, dans les faits, surtout découvert après donc, est une petite déception, pas désagréable pour autant quand on se penche dessus, car pour une fois, oui, le budget est connu, approximativement. Et converti en dollars (puisque bon, soyons honnête, on visualise bien plus rapidement le budget d’un film avec le dollar que le yen), et bien, on pourrait estimer le budget entre 250 et 280 000 dollars, approximativement. Ce qui est peu pour livrer un polar mâtiné de scènes d’action, aux flingues mais aussi à mains nues, avec donc chorégraphies, répétitions, et forcément, un tournage moins éclair. Certains gros défauts du film, on peut les expliquer par ça. Car 250 000 dollars, pour aller de l’autre côté du monde, c’est le budget d’Hellraiser Judgment, soit un film bourré d’idées, mais souvent vide, semblant fauché et pas toujours visuellement travaillé. Ici c’est l’inverse, c’est visuellement assez propre, ambitieux, mais ironiquement, on retrouve facilement un défaut qui vient dans les deux cas mettre à mal l’immersion dans l’univers. Si Hellraiser Judgment présentait un commissariat qui se limitait à un bureau désespérément vide et trois inspecteurs à l’écran, et bien là, c’est la même chose avec un lycée désespérément vide. Que les couloirs soient vides de professeurs et d’élèves, on pourrait l’excuser par, par exemple, des heures de cours, et donc, des élèves en train d’étudier dans les salles de classes. Mais dés lors que l’on sort des flingues et tire dans ses couloirs, le vide total devient alors plus gênant, sauf s’il s’agît d’une école pour sourds et malentendants, mais on me dit que non.

Pour le reste, A Janitor, malgré pas mal de petits défauts, n’est pas un mauvais film. Il est très correctement emballé, il est visuellement propre, les acteurs font le boulot (on reconnaîtra quelques têtes connues d’ailleurs), même si certains en font des tonnes, volontairement. Les combats à mains nues sont déjà de bonnes factures, même si cet aspect là du cinéma de Sakamoto va s’améliorer rapidement par la suite, mais les fusillades elles manquent d’impact, sans doute la faute à un aspect un peu plus faux (détonations et impacts rajoutés en post-production). Le rythme, sans jamais être ennuyeux, apparaît aussi un peu étrange, avec une longue première heure quasi servant d’introduction, aux personnages, à l’univers, aux enjeux, avant une dernière demi-heure qui elle mise tout sur l’action et les différents tueurs qui débarquent. Pas parfait, mais pas déshonorant donc. Ce qui paraît plus étrange au final, c’est le mixage audio de cette dernière demi-heure. Là où la première heure se faisait très sobre, limite très silencieuse, avare en musiques, et bien le final met le paquet, sauf que la musique est beaucoup plus forte que le reste. On a presque l’impression que le reste des sons sont étouffés même. Un choix de mixage étrange… ou un défaut de prise de son en tournage que le réalisateur a tenté de corriger avec une musique bien trop envahissante, faute de pouvoir réenregistrer intégralement une ambiance sonore ? Le débat est lancé ! Sympathique donc, des bons débuts pour le réalisateur et ses tueurs, mais en dessous du reste, clairement.

Les plus

Pour son budget, impressionnant
De bonnes chorégraphies
Ça se regarde clairement, sans ennui

Les moins

Des gros soucis de mixage sur la fin
Un rythme parfois étrange, ou mal géré
Pleins de petits défauts, notamment la faute au budget

En bref : A Janitor est une belle note d’intention de la part du réalisateur vu le budget étriqué du film. Ça a beau avoir pleins de défauts, être bancal et avoir quelques ratés, le spectacle proposé est sympathique et parsemé de quelques bons moments.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Pretty impressive for such a small budget
♥ Good choreography
♥ Not boring, easy to watch
⊗ The sound mix is so weird
⊗ The pacing is weird too
⊗ Lots of flaws, because of the small budget
A Janitor is clearly an introduction to the world of the director, but with such a small budget. There are a lot of flaws, but the show is nice to watch and has its moments.

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