Titre Original : Apartment 7A
2024 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h47
Réalisation : Natalie Erika James
Musique : Peter Gregson et Adam Price
Scénario : Natalie Erika James, Christian White et Skylar James
Avec Julia Garner, Dianne Wiest, Kevin McNally, Jim Sturgess, Marli Slu, Rosy McEwen, Andrew Buchan, Anton Blake Horowitz et Raphael Sowole
Synopsis : New York, 1965. Que s’est-il passé dans l’appartement avant que Rosemary n’y emménage ? Une danseuse en difficulté se trouve entraînée dans des forces obscures par un couple singulier qui lui promet la gloire.
Alors certes, je suis souvent peu au courant de l’actualité des plateformes de streaming, alors que je suis plutôt assidument les sorties Blu-Ray, mais je n’avais jamais entendu parler de cet Appartement 7A avant sa sortie. Faire une préquelle, c’est souvent, dans une saga, un aveu de faiblesse. Mais dans le cas présent, peut-on parler de saga ? Car si l’original signé Roman Polanski avait en effet eu droit à une suite tardive avec un téléfilm en 1976 (à bien mauvaise réputation, et je n’ai jamais cherché à le voir), le public connait principalement l’opus initial, le seul et unique. Vouloir faire une préquelle en 2024 sonne plus comme une envie d’alimenter un catalogue de SVOD qu’autre chose. Pour autant, j’étais curieux, les premiers retours n’étant pas catastrophiques non plus, et que le métrage s’inscrivant comme une préquelle au film de Polanski, il y avait encore pas mal de choses à dire (contrairement à lorsque l’on signe la préquelle d’une saga de 10 films). Et bien voilà, je l’ai vu, et si la vision ne fut jamais désagréable, possédant d’indéniables atouts techniques et même devant la caméra avec la présence de Julia Garner, qui brille à l’écran, et bien pour le reste, c’est bien plus mitigé, la faute à un manque de prise de risque. Un peu comme pour Alien Romulus, qui lui au moins bénéficiait de quelques scènes sanglantes et marquantes, et du fait qu’il passait après des préquelles justement qui ont fortement divisées le public, mais aussi la critique. Apartment 7A donc va nous raconter, dans les faits, ce qu’il s’est passé dans l’appartement du titre juste avant les événements du film original. Occasion donc d’en apprendre plus sur le fameux couple de personnages âgées qui ne nous veulent pas que du bien, sur le culte, tout ça tout ça. Dans les faits…
Car avant de parler du principal souci du métrage, parlons du reste. Et en particulier, de ce qui fonctionne. Apartment 7A affiche déjà une technique bien rodée. Bien filmé, bien éclairé, bien monté, avec une très belle reconstitution d’époque, et en prime, le film récupère Julia Garner donc dans le rôle principal de cette jeune danseuse qui ne demande qu’à monter dans un monde qui ne lui fait pas de cadeaux. Et elle excellente, investie, crédible. Bref, du très bon boulot. Apartment 7A affiche une narration fluide, et en prime, à la bonne idée de durer moins de 2h, se faisant pour le coup plus court que le film original. Toujours appréciable également à une époque où les films sont souvent de plus en plus longs. Car la longueur, il faut la justifier. En gros, on peut facilement dire que la réalisatrice, ainsi que son actrice principale, ont fait du très bon boulot pour nous fournir un film qui tient la route, intéresse, ne soit pas trop long, ni trop court, et fonctionne avec une première heure faisant office de thriller psychologique, et une seconde basculant dans le fantastique, et ça de toute façon, on s’en doutait dès le départ. Seulement là où plus tôt dans l’année, la préquelle de La Malédiction avait su créer dans un sens la surprise en étant vraiment bon, en ayant des choses à dire, quitte à se planter uniquement sur sa scène de fin en voulant à tout prix se raccorder au film original de Richard Donner, Apartment 7A fait un choix différent, et sans doute beaucoup moins bon, et du moins beaucoup moins intéressant pour le public.
Car ce que l’on nous vend comme une préquelle n’est en réalité, dans les grandes lignes jusqu’à l’arrivée attendue de certains événements qu’un remake déguisé en tant que préquelle. Evidemment, les événements se déroulent avant Rosemary’s Baby, évidemment là aussi, le final va venir raccorder le film de Natalie Erika James avec celui de Roman Polanski. Mais alors qu’il y aurait pu y avoir tant de choses à raconter, le scénario fait le choix de la redite. Encore une cérémonie, encore une fécondation non volontaire avec le fils du diable, encore des doutes sur la grossesse, encore des événements étranges et quelques apparitions. On est en terrain connu, bien trop rapidement, malgré les quelques éléments qui eux sont intéressants, comme la reconstitution d’époque, réussie, où le fait qu’avec l’obsession du personnage de percer dans le show business, le film se permet d’égratigner le milieu, en particulier ceux en haut de l’échelle, majoritairement des hommes à cette époque-là. Seul moment parvenant à surprendre, ce sera finalement le final, qui, alors qu’il était au départ attendu quand on connait le film original, mais nous était totalement sorti de la tête à force de vouloir refaire la même chose. Apartment 7A s’inscrit donc malheureusement dans la lignée d’Alien Romulus. Un film pas mauvais en soit, mais trop timide, trop référentiel pour pleinement convaincre.
Les plus
En soit, bien filmé
Un casting plus que convaincant
La reconstitution d’époque
Le final
Les moins
Un remake déguisé en préquelle
Du coup, très peu de surprises
Le film s’adresse donc surtout à un nouveau public
En bref : Apartment 7A aurait pu partir dans pas mal de directions différentes, et si au final le film n’est techniquement pas mauvais, loin de là, il n’ose jamais trop s’éloigner du film de Polanski, et du coup, devient prévisible.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Yes, it’s well filmed ♥ A good cast ♥ You easily believe it’s in the 60s ♥ The finale |
⊗ But let’s face it, it’s a remake ⊗ Not many surprises ⊗ The film is only for a new audience |
Apartment 7A could have been much more, but in the end, even if it’s technically not bad, far from it, it never dares go far from the original from Polanski, and it becomes predictable. It’s just a remake marketed as a prequel. |