Titre Original : Smile 2
2024 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 2h12
Réalisation : Parker Finn
Musique : Cristobal Tapia de Veer
Scénario : Parker Finn
Avec Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Miles Gutierrez-Riley, Dylan Gelula, Paul Castillo, Peter Jacobson, Ray Nicholson, Lukas Gage, Kyle Gallner et Drew Barrymore
Synopsis : À l’aube d’une nouvelle tournée mondiale, la star de la pop Skye Riley se met à vivre des événements aussi terrifiants qu’inexplicables. Submergée par la pression de la célébrité et devant un quotidien qui bascule de plus en plus dans l’horreur, Skye est forcée de se confronter à son passé obscur pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie avant qu’il ne soit trop tard.
Oui, comme je suis un peu con, j’ai vu Smile 2 avant le premier. Après tout, la lecture du synopsis ne laissait pas présager une suite directe. Ma tête dû être comique à voir lorsqu’apparut la première image du film, affublée en bas de l’écran d’un « six jours plus tard ». Oups, c’est donc une suite directe, ai-je pensé, avant d’être interpelé par autre chose en découvrant donc à l’écran Kyle Gallner, survivant du premier film, dans une voiture, et tirant une gueule pas possible. Oui, je me suis dit « mensonge, ça s’appelle Smile, et même pas de sourire dans le premier plan ! ». Trêve de plaisanterie, oui, j’ai découvert Smile 2 avant de voir le premier opus, et certains éléments, surtout cette ouverture, m’auront laissé totalement perplexe, mais comme je suis quelqu’un qui aime faire les choses bien, j’ai donc enchainé sur le premier film, revu des bouts des deux dans le bon ordre, et ainsi avoir l’esprit clair sur Smile et sa suite, sur leur possible impact, ou que sais-je. Smile 2 en tout cas a tout de la suite comme la Paramount aimait en produire dans les années 80. Si si, rappelez-vous, Paramount et les années 80, c’était la saga Vendredi 13, à coup d’un opus par an, qui reprenait la formule à l’identique avec de nouveaux personnages, et hop c’est parti, pourquoi se prendre la tête. Smile 2 donc, c’est un peu ça dans l’esprit, sauf que Parker Finn revient au scénario et à la mise en scène, et donc du coup, forcément, Smile 2 c’est un peu plus que ça. Toujours autant de liberté pour le réalisateur vu le carton du premier, plus gros budget, plus d’ambitions, un visuel affiné, et un côté qui va plus loin, dans tous les domaines, même ceux qui n’étaient pas nécessaires.
C’est tout le paradoxe de Smile 2. En soit, c’est un film beaucoup plus abouti que le premier, dans son visuel, dans son montage. C’est aussi un film qui prend chaque domaine et va plus loin. Les quelques élans gore avaient marqué ? Ici ça va bien plus loin. Le final et la révélation de la créature avaient marqué ? Pareil, ici tous les éléments sont poussés à fond. Jusqu’à la durée du film, qui n’est pas loin des 2h10. Donc, après Rose la psychiatrique du premier film, nous suivons Skye. On passe donc d’un milieu relativement intimiste, avec cette docteur vivant avec son fiancé, ayant un trauma familial, et menant son enquête pour comprendre ce qu’il se passe, au milieu bien plus coloré, bruyant, tape-à-l’œil d’une star de la musique faisant son grand retour. D’un docteur et son patient, on passe à une star étant sans arrêt en contact avec agents, producteurs, fans, foule en folie, et passant son temps à des événements, concerts, sur des tournages, à des rencontres de fans. Parker Finn a très bien joué son coup sur ça, pour prendre son concept et le faire passer au niveau supérieur. Bon, il est dommage que ce changement d’environnement ne change pratiquement que son approche visuelle de son sujet et non pas sa narration par contre. Car visuellement, c’est un sans-faute. Entre des longs plans travaillés assez virtuoses (et ce dès le plan d’ouverture), la recherche de ses plans inhabituels qui viennent déstabiliser le spectateur, l’usage de différentes focales venant réellement rendre flippant certains sourires, bref visuellement, c’est très bon, et ça s’adapte au milieu qui est en avant, avec un montage parfois plus proche du clip vidéo lorsque le sujet filmé le demande (les répétitions, les clips). Mais en plus, ça déborde de bonnes idées pour rendre son univers cohérent. Skye est une star bien établie ? On la découvre sur le plateau de la vraie émission tenue par Drew Barrymore aux Etats Unis. Même au niveau de sa menace, Smile 2, quand on analyse les choses deux secondes, fait bien les choses pour rendre le tout cohérent, et ce malgré quelques défauts.
Le premier étant que si le métrage est en effet bien plus maitrisé que le premier, plus cohérent, et intéressant dans les faits à décortiquer, il n’en reste pas moins un film très proche du film original, juste dans un univers différent. Du coup les surprises ne sont pas si nombreuses, la narration dans sa globalité reste assez identique, et ce jusqu’au final, qui bien qu’étant bien plus fort, gore et puissant, surtout dans ce qu’il sous-entend, n’en reste pas moins une simple copie du précédent. Le second défaut, c’est que malgré toutes les qualités du monde, Smile 2 est trop long, et aurait facilement pu se débarrasser d’une demi-heure pour être, pour le coup, le film d’horreur de studio hyper efficace de cette fin d’années 2024. Tout ça, c’est con, car en soit, le métrage est en effet meilleur que le précédent. Il se débarrasse de certains clichés du genre (pas de maison délabrée pour le final, pas de jeu de piste et d’enquête sur la malédiction), il est plus soigné visuellement, il est plus gore, plus bruyant, certains diront plus hystérique aussi. Pour pleinement l’apprécier, mieux vaut ne pas enchainer les deux métrages à la suite en tout cas, car l’impression de voir un (bon) brouillon puis sa version plus aboutie en sera décuplée. Pour autant, oui, Smile 2 est une bonne suite, plus ambitieuse, plus aboutie, avec une poignée de scènes réellement excellentes (le final, les danseurs dans l’appartement, l’ouverture, le premier suicide), plus gore, mais aussi malheureusement plus longue.
Les plus
Visuellement plus abouti encore
Plus gore, plus bruyant, plus osé
Que de sourires flippants
Un final qui y va à fond
Les moins
Trop long
Une structure malheureusement trop identique au premier
En bref : Smile 2 n’est pas exempts de défauts, et se fait sur pas mal d’aspects trop similaire au premier film. Mais ce qu’il améliore niveau visuel ou amplifie niveau concept (le gore, la folie), il le fait tellement bien qu’au final, il est très proche mais aussi supérieur au premier.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Visually even better than the first ♥ Gorier, noisier, daring more ♥ Some creepy smiles ♥ The finale goes all the way |
⊗ Too long ⊗ The structure is identical to the one of the first film |
Smile 2 isn’t perfect, and by some ways, it’s really similar to the first film. But it gets better visually, and the concept goes further (the gore, the madness). It does it so well that in the end, it’s really close to the first film, but also better. |
Ça fait plaisir de savoir que la suite est plutôt réussie. J’avais bien aimé le 1er film, très sympa dans la catégorie « horreur grand public ».
Alors tu devrais également apprécier cette suite, plus grande, plus sanglante, visuellement plus folle (je maintiens, le réalisateur sait ce qu’il fait avec une caméra et sait créer des ambiances, et ça fait plaisir aussi dans l’horreur grand public), mais aussi très proche du premier, donc si tu l’as vu à l’époque, c’est très bien pour ne pas trop voir les points similaires, surtout dans sa narration.
Ceci dit, j’ai découvert les deux, d’affilé, le même jour, et c’est passé car j’ai aimé l’univers, l’ambiance, le concept. Et comme je n’en attendais au départ rien du tout, très bonne surprise.