Titre Original : Lời Nguyền Huyết Ngải
2012 – Vietnam
Genre : Horreur
Durée : 1h33
Réalisation : Bùi Thạc Chuyên
Scénario : Kim Quy Bui et Bui Thac Chuyên
Avec Thành Lộc, Đỗ Văn Hoàng, Trịnh Minh Huy, Phan Anh, Yu Dương et Nhu Quynh
Synopsis : Trois étudiants en médecine trouvent accidentellement une plante qui semble se nourrir de sang humain. Cette plante serait issue d’un arbre de sang, un élément médicinal du peuple Sang La, bien des années auparavant.
En continuant d’explorer le cinéma Vietnamien, on plonge forcément au bout d’un moment des années en arrière, vu le peu s’exportant en dehors de leurs terres. Et c’est intéressant, de pouvoir donc juger de l’évolution de leur cinéma sur une si courte période. Un peu comme pour le cinéma Indonésien, qui avec l’arrivée dans les années 2000 d’une poignée de réalisateurs, aura évolué à vitesse grand V en seulement quelques années. Blood Curse donc, c’est un tout petit film horrifique Vietnamien de 2012. Oui, il y a seulement 13 petites années. Forcément, pour mettre la main dessus, il ne faut pas espérer une copie 1080p ou même 4K, ce sera un simple dvd en 480p, et donc forcément, sur une grande télé, le confort en prend un coup, et nous renvois des années arrière, à la grande époque où l’on découvrait dans des copies dégueulasses en dvd ou vcd des films HK, parfois recadrés pour un confort encore moins grand. Mais Blood Curse au moins se trouve dans un format original respecté, et une copie certes 480p mais plutôt propre. Nous y suivons trois étudiants en médecine qui vont alors trouver dans les affaires de leur professeur une branche étrange dans une boite en bois. Une branche qui semble se nourrir de sang humain, et qui va rapidement les faire basculer dans l’horreur et la folie, avec malédiction, mythes, apparition de possibles spectres, et bien entendu, la mort au bout du tunnel. Puisque la fameuse branche, elle vient d’un arbre, un arbre de sang pour être exact, et tout ceci aurait un lien avec une vieille légende parlant de résurrection, et qui aurait besoin, aussi, accessoirement, de 108 morts.
Et très rapidement dans le récit, voilà qu’un des personnages, après avoir agit étrangement et aperçu une petite fille (oui, à cheveux longs et noirs, comme toujours en Asie), perd la vie, laissant sur le rebord de la fenêtre d’où il se serait suicidé un message : 106. Il ne faut pas avoir fait Bac +2 pour comprendre qu’il s’agît là du décompte du nombre de morts, et qu’il n’en manque alors plus que deux. Et ça tombe bien tiens puisqu’il ne reste alors plus que deux personnages principaux, trois si l’on ajoute le professeur. Alors, est-ce que Blood Curse tient ces promesses, autant dans ce qu’il raconte que pour ce qu’il représente, à savoir un film horrifique Vietnamien de 2012 ? Et bien c’était loin, très loin d’être parfait, mais ça tient étonnement plutôt bien la route. Là où le cinéma horrifique Vietnamien a souvent tendance à vouloir tout dédramatiser avec de l’humour (c’est aussi souvent le cas de leur cinéma d’action d’ailleurs), rien de tout ça ici, et Blood Curse reste un métrage sérieux du début à la fin, qui veut énormément miser sur son ambiance plutôt que sur une accumulation d’apparitions, ou une accumulation d’éléments chocs. Et il s’en sort plutôt bien à ce niveau. L’ambiance est réussie, le doute plane sur le métrage très rapidement, et le film se fait visuellement plutôt soigné pour rester dans le ton voulu par le métrage. Ça se déroule souvent de nuit, la photographie est sombre et contrastée sans pour autant rendre les scènes illisibles, et le film sait ménager ses effets pour ne pas en faire des caisses, ce qui est, aussi, un excellent point. Le métrage prend son temps avant de dévoiler réellement ses différents éléments narratifs, si bien que l’on pourra, au départ, tout simplement penser à une plante d’origine inconnue qui infecte les gens dont elle suce le sang.
Dans un premier temps, oui, on pensera par exemple aux espèces de plantes de L’Invasion des Profanateurs (l’excellente version de 1978) ou encore à Les Ruines et ses plantes carnivores. Du coup, le mélange de cet aspect avec un autre bien plus ancré dans la culture Asiatique, avec ses mythes et esprits, puis forcément plus tard, de la magie noire, fonctionne plutôt bien et parvient à tenir le spectateur en haleine. Ce qui est dommage du coup, c’est ce qui cloche un peu à côté. Notamment au niveau de l’interprétation, parfois bancale, aléatoire en fonction des acteurs, et quelques petits défauts d’écriture. Autant au niveau des personnages que de la narration même, avec un dernier acte qui s’accélère tout un coup, ce qui est logique, le dénouement approchant, mais qui en fait se fait parfois tellement vite que l’on a l’impression qu’il manque parfois des scènes pour nous emmener du point A au point B. Ca ne rend pas la vision désagréable, mais ça fragilise le film dans son ensemble lors de sa plongée dans le monde de l’occulte. Quand aux acteurs, c’est assez paradoxal, mais si certains sont bien moins crédibles que d’autres, ils évitent tous le surjeu que l’on peut habituellement voir dans ce genre de métrages, et c’est appréciable pour garder le ton sombre et sérieux voulu. Pas mémorable donc, mais agréable et avec des intentions louables. Par contre, on comprend aisément pourquoi beaucoup semblent parler du film et de sa découverte à l’époque de manière très positive, puisqu’au Vietnam, en 2012, dans le milieu horrifique, un film aussi sérieux et bien rodé, c’était sans doute bien moins fréquent qu’aujourd’hui.
Les plus
Un film sérieux
Une ambiance bien rodée
Un mystère intéressant
Les moins
Des acteurs inégaux
Une dernière partie parfois rushée
En bref : Blood Curse, pour un film purement horrifique Vietnamien de 2012, et bien c’est pas mal du tout. Un peu bancal, pas vraiment terrifiant, mais intriguant, intéressant et assez bien rodé pour intéresser durant un peu plus de 1h30.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A serious film made seriously ♥ Good atmosphere ♥ An interesting mystery |
⊗ All actors are not good ⊗ The last part seems too fast |
Blood Curse, for a Vietnamese horror film of 2012, it’s not bad at all. Not perfect, not really terrifying, but intriguing, interesting and well made for you to stay interested during 90 minutes. |