Titre Original : 天空の城ラピュタ – Tenkū no shiro Rapyuta
1986 – Japon
Genre : Animation
Durée : 2h04
Réalisation : Miyazaki Hayao
Musique : Hisaishi Joe
Scénario : Miyazaki Hayao
Avec les voix de Tanaka Mayumi, Yokozawa Keiko, Hatsui Kotoe, Terada Minori, Tokita Fujio, Nagai Uchuro, Kamiyama Takuzô et Yasuhara Yashito
Synopsis : Des pirates du ciel, la « bande de Dora », attaquent une forteresse volante ; ils recherchent une « pierre volante » appartenant à une jeune fille, Shiita, retenue prisonnière. Cette dernière arrive à s’enfuir pour atterrir chez Pazu, un garçon de son âge. Tous deux découvrent qu’ils ont un point commun : Laputa, une île légendaire flottant dans le ciel. Le père de Pazu l’avait vue de ses propres yeux mais personne ne l’avait cru, le laissant mourir de chagrin ; mais Shiita a cette « pierre volante » qui conduit jusqu’à l’île. Poursuivis par les pirates et par Muska, un agent des services secrets épaulé par la flotte de l’armée, les deux enfants s’entraident pour y arriver avant eux. Muska veut se servir de la jeune fille pour parvenir à régner sur ces terres…
Si j’avais pu découvrir Le Château dans le Ciel lors de sa sortie Française en 2003, il ne faut pas oublier malgré tout que le métrage lui date de 1986, et aura donc eu besoin de 17 petites années avant de quitter le Japon, grandement aidé par le succès des productions suivantes de Miyazaki et du studio Ghibli, notamment Le Voyage de Chihiro et Princesse Mononoké. Mieux vaut tard que jamais comme on dit si souvent. Ce qui est certain, c’est que dans mes lointains souvenirs, Le Château dans le Ciel était un film mineur dans la carrière de son réalisateur, et que de ses métrages des années 80, il m’avait beaucoup moins marqué que le précédent du réalisateur, Nausicaä, qui pour le coup reste encore aujourd’hui un de mes préférés de son auteur. La perspective de revoir presque 20 ans après le film, n’en gardant que peu de souvenirs, c’était un petit plaisir non dissimulable. Et après deux heures, le verdict tombe, ça a beau rester une œuvre mineure pour son auteur, ou pour l’animation Japonaise de manière générale, Le Château dans le Ciel, ça a tout du film qui se déguste tranquillement, sans se prendre la tête, avec un récit d’aventures certes assez prévisible dans les grandes lignes, mais rythmé, enchanteur, le tout doublé d’un petit sous-texte écologique et technologique, lui aussi assez classique, surtout revu avec un œil moderne, mais qui lui ajoute de la substance. L’aventure proposée, elle débute fort, puisque d’entrée de jeu, le film décide d’en mettre plein la vue avec l’attaque d’un vaisseau volant (comme souvent chez Miyazaki) par des pirates, et l’évasion d’une petite fille, Shiita, en possession d’une pierre aux pouvoirs magiques, qui va d’ailleurs lui sauver la vie, et qui permettrait de trouver la route menant à Laputa, une citée volante cachée dans les nuages.
Survivant grâce à la pierre à une chute normalement fatale pour le commun des mortels, Shiita va être recueillie par Pazu, un jeune garçon, passionné et serviable, au grand cœur évidemment, et qui compte bien un jour découvrir Laputa, château dans les nuages aperçu des années auparavant par son père. Alors oui, encore plus avec un regard moderne, dans ses grandes lignes, Le Château dans le Ciel est assez prévisible, et met très rapidement en place des éléments qu’il n’est pas bien difficile de relier, encore plus évidemment lorsque l’on a connaissance des thématiques récurrentes de son auteur. Le périple de deux enfants qui se ressemblent, tous les deux orphelins, la jeune fille qui détient une pierre unique lui conférant un étrange pouvoir et qui permettrait de trouver une cité dans le ciel, cité comme par hasard que Pazu veut également trouver, pendant qu’en toile de fond, l’armée et des pirates en ont après la pierre et les deux enfants pour des raisons au départ évidentes (une cité cachée, des trésors) et parfois moins évidentes, même si également plutôt prévisibles. La quête de nos deux jeunes héros qui vont devoir quitter tout ce qu’ils connaissent et apprendre à grandir par eux-mêmes afin de s’en sortir, c’est une mécanique bien huilée qui n’est pas nouvelle. Mais le métrage de Miyazaki s’en sort néanmoins très bien, par sa générosité, et sa maitrise formelle. Visuellement déjà, si ce n’est forcément pas aussi abouti que ses œuvres suivantes, c’est souvent enchanteur, coloré, fluide. Musicalement, c’est encore Hisaishi Joe qui s’y colle, devenant par la même occasion le compositeur attitré du réalisateur (avant de devenir également le compositeur attitré de Kitano quelques années plus tard, et ce pendant une dizaine d’années).
Thématiquement, on retrouve déjà tout ce qui fait le sel du cinéma de Miyazaki, avec cette fascination pour les machines volantes, des influences notamment littéraires plutôt bien digérées, la quête initiatique des enfants, ce côté fantaisiste, et ce mélange entre écologie et technologie. Mélange qui donne d’ailleurs une poignée de scènes très réussies dans le métrage, comme le réveil d’un robot semblant indestructible et qui donnera aux humains du fil à retordre, ou dans les moments les plus contemplatifs, les premiers pas sur la fameuse cité volante. Miyazaki met clairement en avant la beauté des choses naturelles simples, et une certaine crainte de la technologie, notamment de ce que les hommes en font, des hommes avides de pouvoirs et de contrôles, et par extension, de destruction. Encore une fois, les différents messages et éléments clés du Château dans le Ciel sont relativement simples et prévisibles, mais Miyazaki maitrise le tout, livrant un métrage d’aventures rythmé et fort plaisant, sans aucun réel temps mort, qui alterne moments plus contemplatifs et simples (cette discussion entre Shiita et Pazu dans le vaisseau pirate) avec d’autres plus musclés et héroïques. Si son film est loin d’être son plus touchant ou son plus sensible, il demeure malgré tout une excellente pioche, et littéralement une excellente porte d’entrée vers son cinéma, avec une histoire simple pouvant séduire petits et grands. Un très bon moment d’animation donc.
Les plus
Visuellement enchanteur
Rythme maitrisé
Des personnages attachants
Les thèmes, simples mais efficaces
Un beau récit d’aventures
Les moins
Assez prévisible, en narration et thèmes
Miyazaki fera forcément mieux ensuite
En bref : Le Château dans le Ciel est un beau moment, une fable d’aventures pleine de péripéties, de moments enchanteurs et de personnages attachants, qui reste prévisible mais malgré tout palpitante.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Visually enchanting ♥ The pacing ♥ Engaging characters ♥ The themes, simple but effective ♥ A beautiful adventure story |
⊗ Quite predictable, in narration and themes ⊗ Miyazaki will inevitably do better next |
Castle in the Sky is a beautiful moment, an adventure full of twists and turns, enchanting moments and endearing characters, which remains predictable but nevertheless thrilling. |