CLASH (Bẫy Rồng) de Lê Thanh Sơn (2009)

CLASH

Titre Original : Bẫy Rồng
2009 – Vietnam
Genre : Action
Durée : 1h29
Réalisation : Lê Thanh Sơn
Musique : –
Scénario : Johnny Nguyen et Lê Thanh Sơn

Avec Johnny Nguyen, Veronica Ngo, Hiếu Hiền, Hoàng Phúc et Lâm Minh Thắng

Synopsis : Trinh, une femme sous l’emprise d’un Parrain de la mafia vietnamienne, est obligée de mener à bien plusieurs missions criminelles si elle veut revoir sa fille qu’il a kidnappée. Dans ce but, elle constitue autour d’elle une équipe de mercenaires, parmi lesquels se trouve Quan dont elle va s’éprendre. Leur relation se complique rapidement quand il devient évident que leurs motivations ne sont pas du tout les mêmes.

Lê Thanh Sơn n’est pas le réalisateur Vietnamien le plus actif du monde, mais pourtant, il est intéressant dans le sens où au fur des années, il est touche à tout. On le retrouve dans tous les genres. Sur des drames (The White Silk Dress en 2006), la comédie (Jailbait en 2017) ou même le premier film animalier Vietnamien en 2024 avec Claws. Et donc, dans l’action en 2009 avec ce Clash, film que tout le monde semble avoir vu bien des années avant moi, puisque c’était la réunion à l’écran du casting de l’excellent The Rebel, à une époque où l’action pure et dure n’était pas forcément monnaie courante au Vietnam. Et en effet, comment ne pas être séduit d’office par ces têtes d’affiche, avec le charismatique Johnny Nguyen et la sublime Veronica Ngo. Quand au reste, Clash n’est pas un film qui brille par son originalité, ou sa subtilité. Mais il a plus d’un tour dans son sac pour plaire à l’amateur, même si dans les faits, on pourra bien dire qu’on a déjà l’impression d’avoir vu ce film. Oui, une mercenaire, travaillant pour un parrain qui a kidnappé sa fille, et qui va recruter une équipe et leur donner des noms, façon Reservoir Dogs, pour accomplir un dernier boulot qui va s’annoncer bien plus compliqué que prévu. Forcément, avec tout ça, on peut s’attendre à tous les poncifs du genre, et ce sera bel et bien le cas, avec flashback larmoyants, dialogues plus ou moins inspirés, un traitre dans l’équipe, un flic infiltré, et bien entendu, une romance entre nos deux personnages principaux, rien de surprenant. Ce n’est pas via son scénario que le film va marquer des points. Son côté déjà-vu qui accepte tous les poncifs du genre, il ne s’en cache pas.

En fait, on a presque l’impression qu’il l’accepte et le fait volontairement, comme pour être en réalité une démo technique de ce que le Vietnam peut faire dans le domaine de l’action hard-boiled, encore une fois, un genre pas vraiment exploité auparavant au Vietnam. Surtout que dans le cas présent, et bien en effet, ce que le film propose à côté, ça fonctionne. Avant même de parler de l’action, on peut parler du côté visuel du film, car si tout n’est pas parfait (un peu trop de filtres sur l’image à mon goût par moment), le réalisateur soigne malgré tout l’emballage et délivre des plans travaillés avec de belles compositions, et tente de poser une ambiance. Le montage fait du bon boulot, que ce soit dans l’action, découpée certes mais toujours lisible, que pour le reste, en parvenant à mettre de la tension quand il faut même si tout est prévisible. Bref, ça en fait parfois un peu trop, mais c’est du plutôt bon boulot et ça donne une identité visuelle au film. Un mot sur le casting, réussi lui aussi. Il y a bien entendu les deux têtes d’affiche, Johnny Nguyen et Veronica Ngo, très convaincants, et qui se montrent rapidement être le moteur de l’intrigue. Bien plus que cette fameuse mallette que l’équipe formée doit récupérer, et qui s’avère, au final, bien anecdotique. Le reste du casting fonctionne très bien, que ce soit Hoàng Phúc en chef de triade, détestable à souhait, où les autres membres de l’équipe formée par notre super héroïne. Comme on dit, surtout pour un tel scénario, ça fait plus qu’honorablement le genre, même si ses flashbacks larmoyants, on s’en serait souvent bien passé.

Et on arrive donc à l’action ! Alors, à l’époque, on aurait pu se dire que cette frêle jeune femme qui étale un paquet de mecs, ce n’est pas crédible. Aujourd’hui, on sait bien que Veronica Ngo, il ne faut pas la chercher, tant elle a multiplié les apparitions dans les films d’action, et que Hong Kong nous avait en réalité déjà prouvé à l’époque qu’il ne faut pas se fier au gabarit de ces dames. Le film semble en avoir conscience en tout cas, n’hésitant pas à salir l’actrice, la blesser, abimer son visage. Cela donne un côté réaliste, car oui, de l’action, que ce soit des gunfights ou des combats à mains nues, il y en a, des tas. Le métrage est assez rythmé et hyper généreux dans le domaine, et les chorégraphies sont bien bonnes dans l’ensemble, pour un rendu fluide, vif et quelques coups qui font vraiment mal. Supérieur aux fusillades, bonnes, mais parfois manquant un poil de peps. Les combats, que ce soit en un contre un ou un contre plusieurs, c’est du tout bon par contre. On pourra toujours trouver mieux ailleurs, chez les meilleurs de Hong Kong, ou quelques années plus tard en Indonésie, mais le film n’a pas à rougir, il fait le job, plus qu’honorablement, et c’est tout ce qu’on lui demandait. Ça cogne dur, ça virevolte, ça casse des os, ça se veut parfois bien sombre (même si prévisible), et au final, et bien on en sort satisfait, ayant trouvé pile ce que le film nous vendait. Et puis, avec Veronica Ngo en prime, donc forcément, ça mérite le coup d’œil.