DABBE 5 : CURSE OF THE JINN (Dabbe 5: Zehr-i Cin) de Hasan Karacadag (2014)

DABBE 5 : CURSE OF THE JINN

Titre Original : Dabbe 5: Zehr-i Cin
2014 – Turquie
Genre : Fantastique
Durée : 2h13
Réalisation : Hasan Karacadag
Musique : Harun Iyicil et Ferit Özgüner
Scénario : Hasan Karacadag

Avec Nil Günal, Ümit Bulent Dincer, Sultan Köroglu Kilic, Özbek Yidiz, Pelin Acar, Murat Sevis, Kubra Bayraktar, Elçin Atamgüc et Ömer Duran

Synopsis : Dilek est mariée à Omer, et tout pourrait aller pour le mieux si elle ne ressentait pas une présence dans leur maison. Omer évidemment refuse l’évidence, mais la situation empire. Il s’avère qu’en réalité, une créature paranormale, un Djinn, en a après Dilek pour d’obscures raisons.

Le cinéma Turc, on le connait peu, ce n’est pas ce qui s’exporte le mieux, ce n’est sans doute pas assez exotique d’ailleurs pour ça. Mais depuis quelques années, leur cinéma horrifique semble exploser. La saga Dabbe, ou D@bbe le prouve, puisqu’il y a tout de même six opus, et un septième, pas encore sorti, est sur les rails. Et cette saga, née en 2006, c’est le bébé de Hasan Karacadag, réalisateur des six opus tout de même. Pourquoi commencer par le cinquième opus ? Car on commence par ce que l’on trouve, déjà, et car les premiers opus, qui semblent être réalisés à la manière de found footage, n’ont pas forcément des avis bien glorieux dès que l’on cherche un peu à se renseigner. Par contre, à partir du quatrième opus, sans doute avec l’abandon de la caméra qui filme n’importe comment, les avis glanés un peu partout sont déjà bien plus positifs. Alors du coup, on se lance, même si un rapide coup d’œil sur la bête s’annonce terrifiant dès le départ. Pourquoi ? La durée des métrages. Dabbe 4, tout comme le 5, dépasse les deux heures. Ici, on parle de 2h12 pour un film qui, en lisant simplement le scénario, rappelle un peu trop ce qui se fait en Amérique, avec les Conjuring et autres Paranormal Activity. Bon, sauf que l’habituel démon est un Djinn, et donc un peu plus ancré dans la culture Turc, mais dans les faits, ça ne va pas changer grand-chose aux grandes lignes du métrage. Mais bon, nous sommes loin de Dabbe 6, qui malgré de bons avis aussi en cherchant, dure tout de même 2h33. Oui, on a beau être motivé, ça fait un peu peur au départ. Mais on se lance. Dans ce cinquième opus, qui ne nécessite heureusement pas d’avoir vu les quatre précédents, nous faisons la connaissance de Dilek, une jeune femme mariée comme les autres, et de son mari moustachu Omer. Et d’entrée de jeu, si on se prend justement au jeu, certains éléments viennent énerver. Un en particulier.

Et ce même si le scénario va tenter de justifier cet élément dans sa dernière ligne droite, et bien, ça reste malgré tout un gros défaut, surtout dans un film de 2h12. Ce gros défaut, c’est simple, c’est Omer. Il est fréquent dans le cinéma horrifique que l’entourage de l’héroïne persécutée, que ce soit par un esprit ou un tueur, ne croit pas justement les faits. Mais là, on a quand même le pire personnage dans ce genre, qui va du coup faire patiner l’intrigue la plupart du temps. Sa femme est terrorisée, elle voit des choses étranges, elle lui annonce que quelqu’un est rentré dans la maison, mais qu’importe, aucun objet n’a été volé donc tout va bien. On annonce plus tard que Dilek est poursuivie par un Djinn et on propose de l’amener voir quelqu’un de spécialisé dans ce domaine, mais non, Omer, lui, il ne croit en rien, donc il veut l’amener à l’hôpital et on n’en parle plus. En plus de nous montrer constamment sa magnifique moustache, Omer n’attire pas la sympathie, est rationnel plus que de raison, ralenti l’intrigue, et on aimerait parfois le baffer. Pas étonnant du coup que le métrage dure 2h12, et que des longueurs pointent le bout de leur nez de temps en temps. Malgré le reste à côté, car oui, Dabbe 5 a indéniablement des qualités aussi. Car de manière assez étonnante, surtout lorsque l’on sait comment la saga a débutée (le found footage donc), le réalisateur semble ici totalement à l’aise et surtout semble vouloir expérimenter, dès qu’il se passe quelque chose de surnaturel, et donc, assez souvent. Images déformées, effets de montage, énormément de jeux sur les reflets avec parfois des miroirs partout, des cadrages inhabituels et donc plutôt déstabilisants. Oui, visuellement, c’est soigné, même si là encore, la faute à la grosse durée du métrage, on peut par moment trouver les effets un brin répétitifs.

Ce qui fonctionne une ou deux fois fonctionnera forcément moins quand cela revient pendant 2h12. Un peu comme si c’était l’ambition du film en réalité qui jouait contre lui. Sans pour autant que le film ne soit, ironiquement, ennuyeux ou quoi que ce soit, ça se suit plutôt bien, le tout est rythmé même quand ça tourne un peu en rond. Le gros souci, c’est sans doute ça, le film en voulant être trop généreux gonfle sa durée et se mords la queue. Un peu comme le cinéma Indien qui n’ose que rarement aller sous la barre des 2h30 même lorsque l’histoire tient sur un post-it. Du coup, toute la première heure, aussi sympathique soit-elle, ne fait que multiplier les tourments de Dilek, et il faut bien attendre la moitié de la durée du métrage pour que celle-ci se bouge et ne voit une professionnelle sur les conseils d’un ami. Avec tout ça, on pourrait même dire que c’est tout le final qui est rushé, comme s’il n’y avait plus assez de temps pour étirer cette partie (heureusement sinon le film aurait duré 3h en même temps), et du coup, pendant 20 minutes, on enchaîne les révélations, les flashbacks, les morts aussi, les moments surnaturels. Bon point par contre pour ce final, il ose aller jusqu’au bout de ses idées, se finissant donc sur une note assez pessimiste qui fait plaisir… mais contrebalancée par un point négatif qui fait mal. À savoir donc que si jusque-là le film était plutôt efficace et convaincant dans sa représentation horrifique, les derniers instants se lâchent dans un déluge d’effets visuels qui manquent clairement la plupart du temps de naturel, ou de finition, et qui viennent alors décrédibiliser une poignée de scènes pourtant bien pensées à la base. Dommage oui. Mais la découverte de la saga Dabbe par cet opus fut néanmoins plutôt sympathique. Jamais renversant ni original (dans le texte, visuellement il y a de l’idée), mais sympathique et rythmé.

Les plus

Beaucoup d’idées visuelles sympathiques
Malgré la durée, plutôt rythmé et généreux
Le scénario peu original mais bien rodé

Les moins

Omer, le personnage qui ralentit le film
2h12 malgré tout, trop long
Les rares CGI, pas bons

En bref : Dabbe 5, bien qu’empruntant dans sa structure et son côté horrifique pas mal au cinéma Américain, a de bonnes choses pour lui, notamment visuellement. Malgré sa bien trop longue durée, l’aventure est prenante et se suit facilement.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A lot of nice visual ideas
♥ Despite the runtime, good pacing and generous
♥ The script is not original but easy to follow
⊗ Omer, what a bad character, always slowing things down
⊗ 132 minutes, too long
⊗ The CGI, rare, but so bad
Dabbe 5, even if borrowing its structure and horrific imagery to the American’s cinema, has some good things, like nice visuals. Despite being too long, the adventure is interesting.

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