EXORSISTER : L’ECOLE MAUDITE (うらつき童子) de Nakao Takano (1994)

EXORSISTER : L’ECOLE MAUDITE

Titre Original : Chô-yôma densetsu Uratsuki-dôji: Makai gakuen-hen – うらつき童子
1994 – Japon
Genre : Erotisme barré
Durée : 57 minutes
Réalisation : Nakao Takano
Musique : Yabu
Scénario : Nakao Takao

Avec Bang Ippongi, Tsujigiri Karin, Nishida Kaoru, Taniguchi Kazuko, Natsu Mikan, Katagiri Kahoru, Hiraga Kan’ichi et Nimura Hitoshi

Synopsis : Après s’être fait sauvagement agressée par 2 loubardes, Karine, une jolie étudiante, devient possédée par une mystérieuse force démoniaque… Karine va découvrir la petite vicieuse qui dormait en elle. Heureusement, Exorsister va venir à son secours pour la libérer d’une horde de monstres plus horribles et pervers les uns que les autres.

Lorsque l’on ouvre un document Word avec l’audace en tête d’écrire sur Exorsister, la première question qui se pose n’est pas de savoir si le film est bon ou pas (plot twist : non) mais bel et bien de savoir comment l’on va bien pouvoir organiser un tant soit peu ses idées afin de livrer un texte cohérent. Car regarder Exorsister, c’est une expérience du septième art, une expérience qui m’aura hanté depuis ma plus tendre jeunesse, alors que le film sortait chez l’éditeur vidéo Haxan dans les années 90 chez nous, en France, le seul pays au monde en plus du Japon a avoir eu droit à cette pépite aujourd’hui disparue. Alors que je n’avais techniquement pas l’âge « légal » de regarder ça, voilà que la pochette me hantait, me faisant de l’œil dans certaines boutiques Parisiennes spécialisées. Il aura fallu plus de 20 ans pour assouvir cette curiosité malsaine que représentait cette jeune Japonaise nue sur la pochette, le corps entouré de… tuyaux en plastiques. Mais avant toute chose, il faut néanmoins bien réussir à placer quelques mots sur Nakao Takano, le réalisateur et scénariste de la bête, habitué des micro budgets risibles à qui l’on doit des titres aussi poétiques que Sexual Parasite Killer Pussy, Big Tits Zombie ou encore Maneater Museum. Un monsieur dont les métrages, si l’on devait chercher une comparaison avec le bon cinéma du terroir, me ferait penser à un Norbert Moutier. C’est fauché, c’est clairement amateur, ça semble parfois même tourné dans des caves et avec des potes qui sont là pour rire un bon coup, les effets spéciaux sont rudimentaires, et pourtant, l’on sent derrière une envie sincère, et devant un tel spectacle, deux réactions contradictoires. La première sera de regarder tout ça avec un œil attendrissant, de pousser un « ooooh » et de vouloir lui faire une petite tape sur l’épaule en guise d’encouragements. La seconde sera de lancer le même regard, le même petit « ooooh », et de se pencher sur lui pour lui briser la nuque et abréger les souffrances de la bête.

Au programme donc de ce Exorsister ? Des tentacules, du plastique, des Japonaises nues, un scénario un brin débile, une fille parlant avec des arbres, une exorciste tout en cuir sur une moto, avec un crucifix orné de lames de couteau et facturant 2 millions de yens la mission car son eau bénite vient de Rome et se baladant avec un Necronomicon du pauvre, le tout avec des scènes porno non simulées et les bonnes vieilles mosaïques des familles, des effets spéciaux très spéciaux (mention spéciale à la tête tournant sur elle-même comme dans l’Exorciste, qui ferait rougir Friedkin), le quartier de Kabukichô et une bande de démons qui semblent aimer le cosplay et se réunir dans l’arrière-boutique d’un bar à hôtesse, ce qui expliquerait l’éclairage psychédélique. Et fort heureusement, un spectacle tel que celui-ci a la bonne idée de ne même pas dépasser une heure, se battant pour atteindre 57 minutes même. Ouf ! 57 minutes assez hallucinantes, amusantes même parfois quand le réalisateur cite ou rends hommage à ce qu’il aime, mais qui ne changent pas la qualité du produit final, c’est clairement amateur. Aucun doute en tout cas, Nakao Takano aime Evil Dead, pour placer devant sa caméra une reproduction cheap du Necronomicon et copier le plan subjectif des démons si iconique à la saga de Sam Raimi. Il y est donc question ici d’une fille pouvant parler aux arbres (pourquoi pas), qui va dans une école privée, et est martyrisée (donc, abus sexuels) par ses camarades de classes délinquantes. Elle va donc vouloir se venger, faire appel à des démons, et cela va réveiller la salope qui dormait en elle (c’est elle qui le dit à son père). Père qui va donc faire appel à Exorsister, qui va se dépêcher d’enfourcher sa moto, ou son fond vert au choix pour venir faire son travail. Mais rien n’est simple, car plusieurs intermittents du spectacle… ah non attendez. Plusieurs démons voilà sont derrière tout ça, dont un gros démon en plastique, un vampire, un loup-garou et même un démon étrange qui en fait, ne porte qu’un costume, ce qui lui permet en milieu de film une scène de cul tout en mosaïque, ce qui n’empêche aucunement de comprendre… les tenants et aboutissants de la chose !

D’ailleurs, ce qui est amusant, c’est que les scènes de sexe de ce premier Exorsister débarquent souvent sans prévenir, avec un personnage souvent arrivant lors de la scène précédente. Un démon se fait engueuler et hop, la scène suivante il va abuser d’une jeune femme. Une jeune femme vole des capotes dans un supermarché, et hop, la scène suivante, elle se retrouve au lit avec celui qui l’a choppé. Aussi simple que ça. Au moins, on notera que les scènes ne sont pas bien longues et que l’on retourne donc rapidement aux aventures de nos démons et de notre exorsister. Le tout souvent avec tentacules en plastique en option, qui deviennent souvent un brin risibles d’ailleurs, sans doute car le réalisateur décide d’en mettre partout. Bon sinon, on a des femmes qui se catchent, des clins d’œil un peu partout (un démon porte le gant de Freddy), des décors vides, des fautes de goûts (ah ces perruques), une mise en scène souvent amateur, des faux raccords, des plans culottes, des femmes qui se dénudent très souvent, une intrigue qui n’en est pas vraiment une (des démons profitent des femmes, Exorsister traverse le récit vite fait, puis débarque pour le final dans l’antre des démons et voilà), une absence totale de budget, mais ce côté bricolé justement donne au métrage un petit côté attachant, à défaut de le transformer en bon film. Les scènes de sexe sont courtes mais manquent de liens avec le reste du métrage, les effets spéciaux sont artisanaux, ratés, mais amusants, le film ne raconte pas grand-chose mais est très court, et un second degré est clairement présent dans le métrage, après tout, la bêtise de certaines situations et de certains dialogues ne trompe pas. Dans un certain milieu, on appellerait ça un nanar, ou un plaisir coupable. Je n’irais pas jusque-là. Cela reste mauvais, mais on le regarde, les yeux ébahis, comme si l’on regardait un film qu’un vieux pote aurait tourné dans son jardin et dans sa cave et nous montrerait. Maintenant, bon, Nakano Takano en a fait 4 films…

Les plus

Des moments débiles qui amusent
Des effets très spéciaux
Des japonaises pas pudiques
Oui, on peut avoir de la tendresse pour ce film

Les moins

Fauché comme les blés
Incroyablement amateur
Des scènes de sexe qui débarquent histoire de
Des effets bien trop spéciaux

En bref : Exorsister, c’est le côté obscur du V-Cinéma, ou plutôt, du milieu AV totalement libre, avec vraies scènes de sexe, effets spéciaux en carton, idées débiles, dialogues comiques et clins d’œil appuyés au cinéma de genre.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some parts are so stupid it’s fun
♥ The special effects are… special
♥ Lots of nude Japanese girls
♥ Yes, you can watch it with a kind eye
⊗ So cheap
⊗ It is so amateurish
⊗ The sex scenes are suddenly here because why not?
⊗ The special effects are really too special
Exorsister, it’s the dark side of V-Cinema, or let’s say the dark side of the AV business with a crazy director, real sex scenes, bad special effects, stupid ideas, comical dialogues and tributes to cult films.

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