Titre Original : Panic Room
2002 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h52
Réalisation : David Fincher
Musique : Howard Shore
Scénario : David Koepp
Avec Jodie Foster, Kristen Stewart, Forest Whitaker, Jared Leto, Dwight Yoakam et Patrick Bauchau
Synopsis : Meg Altman, récemment séparée, et sa fille Sarah, diabétique insulino-dépendante, emménagent dans une grande maison équipée d’une chambre de sûreté (panic room). Malheureusement, dès la première nuit, trois malfrats pénètrent dans la maison endormie. Meg surprend les intrus sur les caméras vidéo dont la maison est truffée, et elle et Sarah courent se réfugier dans la panic room.
Bien qu’appréciant en grande partie la filmographie de David Fincher, il y a malgré tout une partie de sa carrière qui n’a pas franchement une place dans mon cœur, et c’est ce qui vient après Seven. En effet, après Seven qui avait surprit son monde en 1995, il signe The Game. Je ne remets pas en cause les qualités cinématographiques du film, ni le jeu concerné de Michael Douglas, mais j’ai toujours trouvé le scénario stupide et son twist final n’ayant aucun sens. Puis vint Fight Club, œuvre culte de toute une génération, qui ne m’a pas vraiment marqué, surtout qu’en réalité, j’avais deviné son twist longtemps avant qu’il ne soit révélé. Quant à Panic Room, découvert à l’époque, j’en gardais le souvenir d’une œuvre privilégiant le style de manière artificielle. Pas un grand souvenir donc, mais c’était en 2002, et comme depuis, j’aime tous les films de Fincher, en particulier depuis The Social Network, et bien pourquoi pas lui redonner une chance. Panic Room, comme la plupart des films signés David Fincher, tout le monde connait. Une seule nuit, un lieu unique, deux personnages en proie à trois cambrioleurs, et voilà, plié emballé. Néanmoins, déjà sur le papier, Panic Room avait de quoi me donner envie de lui redonner une chance. Pour son casting déjà, puisque Jodie Foster est une excellente actrice, que Kristen Stewart n’était pas connue à l’époque, et que j’avais littéralement oublié que le trio de cambrioleurs étaient Forest Whitaker, Jared Leto et Dwight Yoakam. Ensuite car au-delà de la présence de Fincher derrière la caméra, le reste de l’équipe technique aussi fait envie, avec David Koepp au scénario à l’époque où il n’avait pas encore fait de faux pas (enchaîner L’Impasse, Jurassic Park et Mission Impossible déjà, c’est beau sur le CV). Mais l’on trouve aussi Howard Shore à la musique. Verdict après 1h52, Panic Room était meilleur que dans mes souvenirs, mais pourtant, j’y vois toujours une grosse opportunité manquée.
Son scénario est simple et privilégie l’efficacité. Peu de personnages, une rapide présentation, et la situation qui vient tout chambouler est déjà là la seconde suivante, pour laisser place à basiquement 1h30 non-stop de film à suspense, avec des personnages principaux qui passent, en plus, quasiment toute la durée du film dans une seule pièce, immobiles. De quoi penser à Hitchcock et Fenêtre sur Cour, et ça tombe bien, c’était là ce que Fincher voyait dans le scénario, bien joué. Vu que le casting derrière est plus que compétent (bien que remplacé pour certains à la dernière minute, voire après le début du tournage, avec Jodie Foster remplaçant Nicole Kidman), cela est suffisant pour rendre le tout crédible et laisser la tension s’installer rapidement dans le métrage. Le scénario se veut moins complexe que les précédents scripts signés Koepp, mais reste très fluide et, dans son genre, bon, tout simplement, aucun problème là-dessus. Même chose pour le casting, Jodie Foster est excellente, tout comme Forest Whitaker et Kristen Stewart. Jared Leto surprend dans son rôle, surtout par son look. Alors ça coince où ? Et bien au final, dans sa mise en scène. Quand Fincher se focalise vraiment sur la tension et les dilemmes entre les personnages, qu’ils soient moraux ou non, c’est propre, carré, voire excellent. Toute la seconde moitié du métrage, bien que très classique et prévisible dans son cheminement, fonctionne parfaitement par exemple. C’est très bien rodé, c’est du très bon thriller. Le souci, c’est lorsque Fincher décide d’en faire trop.
A certains moments, notamment durant la première partie du récit et dans les premiers rapports de force entre agressés et agresseurs (le coup du gaz), Fincher s’amuse avec sa caméra, ou plutôt, sa non-caméra, digitale. Et ça passe entre les murs, ça rentre dans le trou d’une serrure, ça suit un tuyau puis rentre dans un conduit. Alors, peut-être que le poids des années joue également sur les effets, mais j’ai lors de ces moments eu le même ressenti qu’à l’époque, celui d’un film qui veut impressionner mais qui le fait de manière gratuite et maladroite, comme si Fincher me tapait sur l’épaule en me disant de bien regarder ces plans, factices donc. Et je trouve ça très dommage. Car s’il n’aurait jamais signé son meilleur film avec un scénario aussi simple et prévisible, il aurait pu livrer néanmoins un excellent thriller. Après tout, bien des années plus tard, dans le fond, son The Killer aussi était très classique dans son scénario. Mais sa mise en scène, bien que millimétrée, ne venait jamais contrebalancer tout ça. Dans Panic Room, c’est le cas, et ça donne l’impression d’être devant un film de petit malin. Du coup, Panic Room, film mineur, mais aussi petit film, jamais désagréable, rondement mené, mais pas plus.
Les plus
Jodie Foster et le reste du casting
Un scénario qui ne perd pas de temps
Parfois, une belle tension
Les moins
Une mise en scène qui parfois en fait des caisses
Ultra classique et limité
En bref : Panic Room, sans être mauvais, ni même désagréable, est un Fincher mineur, qui parfois veut en faire trop avec sa caméra, pour pas grand-chose. Dommage, mais ça demeure efficace.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Jodie Foster and the rest of the cast ♥ The script goes straight to the point ♥ Sometimes, good tension |
⊗ It sometimes tries too hard to impress ⊗ The script is classic and limited |
Panic Room, it’s not bad, it’s entertaining, but it’s a small film for Fincher, he does too much with his camera, for nothing. Too bad, even if it remains effective. |
Contrairement à toi, j’aime beaucoup ce film, tout comme cette période chez Fincher. Mais tu le sais déjà ! D’ailleurs, d’un point de vue très égoïste de ma part, j’ai longtemps trouvé très dommage qu’il passe tant de temps sur des projets comme SOCIAL NETWORK, BENJAMIN BUTTON, voire MANK plus récemment. Attention j’aime bien ces films (surtout les deux premiers), mais bon, je préfère les thrillers, le suspense, surtout quand c’est réglé par une main de maitre.
Il faut que je redonne sa chance à GONE GIRL d’ailleurs.
Je n’ai jamais vu BENJAMIN BUTTON par contre, c’était encore la période où j’étais un peu fâché avec Fincher et l’intrigue ne m’intéressait pas spécialement, du coup au final, j’ai fais l’impasse jusqu’à aujourd’hui. SOCIAL NETWORK par contre découvert au cinéma, et c’est là que mon amour pour Fincher a explosé haha. Donc oui, par un polar certes, mais un film que j’ai facilement vu 10 fois. Et à l’époque, quand on faisait en voitures des repérages pour mes courts métrages, on écoutait toujours l’ost du film en trajet. GONE GIRL c’est un de mes préférés de Fincher, comme quoi hein haha. Revu il y a deux semaines toujours avec le même plaisir. Et les ost repassent en boucle chez moi.