Sortie : 2 Novembre 2023
Genre: Dead or alive, you’re coming with me
Studio : Teyon
Éditeur : Nacon
Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : PlayStation 5, Xbox Series X and Series S, Microsoft Windows, Mac
Synopsis : Alors que l’emprise de l’OCP se fait de plus en plus grande à Détroit, Robocop poursuit sa mission contre le crime. Seulement un nouveau gars arrive en ville et compte bien faire la loi, si bien que les autres gangs se plient en quatre pour pouvoir travailler avec lui.




Teyon, c’est un petit développeur Polonais, créé en 2006, et qui s’est rapidement fait remarquer, pour de mauvaises raisons. Enfin, rapidement, en fait non, car il suffit de jeter un œil à leur CV pour se rendre compte que chez Teyon, ça carbure, avec un nombre incalculable de jeux qui sortent et ce dès 2007. Souvent des petits jeux, sur des consoles Nintendo. Puis vint 2014, année de la sortie du jeu Rambo, critiqué de tous, et…. Ne l’ayant pas testé, je ne dirais rien. Un rail shooter à très mauvaise réputation, et qui fit de Teyon un studio que tout le monde connait. En 2019, ils remettent le couvert avec un jeu à licence, et ce coup-ci, après Rambo, c’est Terminator, avec Terminator Resistance, et à la surprise générale, et bien, c’était très sympathique. Pas du goût de la presse spécialisée, sans doute non contente que l’éditeur ne leur ai pas refilé une clé pour tester le jeu, où que ce ne soit pas un monde ouvert avec 150 000 icones inutiles sur la carte. Terminator Resistance, c’était un FPS à l’ancienne, linéaire, assez court, et donc assez intense, avec malgré tout quelques objectifs annexes, et un gros respect pour la licence. On pourrait presque dire que Teyon a livré un jeu digne d’un Call of Duty de la bonne époque. Pour tout vous dire, je l’ai platiné le jeu, et deux fois, sur Playstation 4 puis sur Playstation 5. Et en 2023, ils remettent encore le couvert, avec cette fois-ci la licence Robocop. On peut donc dire qu’ils aiment les films des années 80, les FPS, et continuer les intrigues d’univers déjà établis.




Et dès le départ, forcément, le fan est aux anges, puisqu’en bon jeu fait par des fans pour des fans, Robocop Rogue City se situe après Robocop 2 (oui, le 3 n’existe pas), et qu’en prime, attention, Peter Weller est de retour pour doubler le flic de métal. Et forcément, en se déroulant juste après Robocop 2, les personnages issus des films sont nombreux à être croisés durant l’aventure, que ce soit dans le commissariat, ou dehors. Lewis notre partenaire est là et viendra même se joindre à certaines de nos missions, on croisera à plusieurs reprises le chef de l’OCP, le Maire de Detroit. Encore mieux attention, le jeu respecte le ton satirique des films, et ce dès l’ouverture avec un flash d’informations qui tourne mal, et incorpore aussi dans son scénario, que ce soit principal ou secondaire, la présence de la drogue Nuke de Robocop 2, ou encore les voitures Magna Volt et la crème Sunblock 3000. Quand je vous dis qu’on est face à un jeu fait par des fans, pour des fans. On visitera même très tôt dans l’aventure la salle d’arcade.




Mais bref, arrêtons de parler comme un fan qui a eu un bonbon, et parlons du jeu. Robocop Rogue City, c’est donc un jeu AA (et oui), développé sur trois années sous l’Unreal Engine 5, et qui est, encore une fois, un FPS plus ou moins linéaire, avec une vingtaine d’objectifs principaux. J’aurais pu vous dire vingtaine de missions, sauf que le découpage des missions est parfois étrange (parfois, on enchaîne une zone ouverte assez longue, puis on part dans une autre zone pour une très longue séquence de shoot, avant de revenir enfin au commissariat, et d’avoir une évaluation sur l’ensemble de ce qu’on a fait. Ce qui compte pour moi pour deux niveaux ne compte que pour un niveau pour le jeu donc ?). Et Rogue City, pour le fan de Robocop, c’est un peu le jeu rêvé, tant on a vraiment l’impression d’être devant un simulateur de Robocop. Ses pas lents, le fait de pouvoir encaisser plus d’une dizaine de balles sans broncher, d’éclater des têtes, d’exploser des membres, de tirer dans les co** des ennemis… tout en effectuant à côté quelques tâches secondaires, dans les rues de Detroit ou au commissariat, comme former un nouveau collègue, aller au stand de tirs, aider un informateur de la police, ou… se balader et mettre des contraventions pour faire respecter la loi. Un vrai simulateur de Robocop je vous dis. Et pour ne pas ennuyer, puisque l’on est devant un jeu vidéo, heureusement, les développeurs ont un poil tordu les règles. Nous sommes bien lent, avec un pas lourd, mais avec une pression sur le stick, on accélère malgré tout le pas. Plus tard avec une compétence, on pourra faire un large pas en avant pour éviter un coup par exemple.




Dans le même ordre d’idée mariant parfaitement l’univers de Robocop à celui d’un jeu vidéo qui doit nous donner du plaisir manette en mains, il y a l’arbre de compétences. Alors oui, normalement, les arbres de compétences, ça commence à énerver beaucoup de monde car on en trouve partout, même dans des jeux qui n’en ont pas besoin. Mais ici, le jeu Robocop incorpore tout ça de manière logique dans son univers pour améliorer les compétences de notre robot, via un classique arbre de compétence, mais aussi via une puce que l’on met dans notre arme, et qui, une fois équipée avec quelques éléments ramassés ci et là, permet par exemple d’augmenter la capacité du chargeur, la puissance des tirs, ou de tirer à l’infini. Et en jouant un robot avec un arme perfectionnée, et bien tout a du sens, tout fonctionne. De toute façon, soyons clair, la première qualité du titre est son gameplay, à l’ancienne. On avance, on défonce et explose des méchants, et on en ressort avec un sentiment de puissance bien gratifiant. Et le reste ? Rogue City ne brille pas par son intrigue. Elle fait suite à Robocop 2, elle est agréable à suivre, on nous présente un nouveau méchant, mais rien de véritablement marquant en réalité. Le respect de l’univers ceci dit fait que le scénario fonctionne bien, entre les visites de lieux iconiques (l’aciérie du final de Robocop 1, le quartier général de l’OCP où l’on croisera le prototype de Robocop 2… le robot, pas le film), les éléments prolongeant l’univers comme l’humanité de Murphy, ses souvenirs, l’opinion public qui peut le voir comme une machine de l’OCP ou comme Murphy, flic de Detroit. Jamais renversant donc, mais fonctionnel et bien plaisant.




On ne pourra pas dire la même chose de certains tâches secondaires, qui ont le mérite certes de toutes êtres scénarisées, mais qui s’avèrent au final bien redondantes, puisqu’encore une fois, comme toujours, ça se terminera quoi qu’il arrive par des vagues d’ennemis que l’on devrait atomiser. Pour un jeu AA, on ne va pas se mentir, Rogue City est, par contre, beau. Notamment grâce à ses effets de lumières, le souci du détail, et les nombreux reflets (dans les vitres, dans les flaques au sol). Detroit parait vraiment décrépi, et l’effet fonctionne à merveille. En technique pure et dure par contre, on pourra dire que les animations faciales laissent à désirer, et que certaines textures ont un poil de mal à se charger dans certains niveaux. Mais rien de dramatique encore une fois, surtout pour un AA. Ce qui l’est plus, c’est finalement que malgré sa durée dépassant les 10h (il m’aura fallu 13h pour voir le bout de l’aventure), et donc, plus longue que Terminator Resistance, le jeu réutilise assez souvent les mêmes niveaux. On verra les mêmes rues à Détroit, on passera beaucoup de temps dans des lieux désaffectés et décrépis. Ça aurait mérité, en réalité, un peu plus de variété. On me dira que c’était déjà le cas dans le jeu Terminator, et c’est vrai, tout se ressemblait, mais pourtant, le jeu nous faisant sans cesse découvrir de nouveaux lieux, ce qui donnait cette réelle impression d’avancer. Ici, on revient toujours à ce petit quartier de Detroit, de jour, puis de nuit, et ainsi de suite, avec un passage obligatoire au commissariat entre chaque grande mission, pour un débriefing, un peu d’XP, quelques quêtes annexes avec nos collègues, avant de retourner dans les rues.




Bien entendu, malgré tout ça, Rogue City n’est jamais décevant, jamais mauvais, et il est même assez dur de lâcher la manette, malgré quelques éléments de design décevants. Car si on affronte souvent des ennemis qui deviennent plus dangereux (avec des lance grenades, des fusils sniper, puis portant des armures rendant les tirs à la tête impossibles), le jeu incorpore également quelques boss, et elle est là, la grosse déception du jeu. Affronter l’ED209, sur le papier, c’est alléchant. Tout comme ce boss final dont je ne dirais rien. Malheureusement, les combats de boss sont inintéressants au possible, on se retrouve juste devant des éponges à balles où il faudra vider nos chargeurs jusqu’à ce que le boss passe de vie à trépas, en se cachant derrière un élément de décors sous peine de mourir bien vite. Palpitant hein ? C’est la vraie déception du titre, de ne pas avoir su gérer ses boss, pourtant iconiques au possible. Un dernier petit mot sur la bande son, reprenant le thème bien connu du film signé Basil Poledouris, et c’est un sans-faute. Ça plus les bruitages convaincants (nos bruits de pas, le bruit des armes) et le bon doublage, et on a là le jeu parfait pour les fans de Robocop, de quoi nous faire oublier le précédent jeu de la licence, datant de la sombre époque de la Game Cube, Playstation 2 et Xbox, et…. Non on va l’oublier en fait, et rester sur Rogue City. Environ 15h, un poil plus pour le 100%, où l’on fait la loi à Detroit, car le crime ne paye pas !

Les plus
L’univers de Robocop
Une vraie suite au second film
La bande son
Un simulateur de flic robot
Tellement de (bon) fan service
15h et on en parle plus, et c’est parfait
Les moins
Quelques soucis techniques
Un schéma vite répétitif
Des animations faciles pas toujours convaincantes
Les boss, chiants/strong>
En bref :Robcop Rogue City, c’est le jeu que les fans de la licence attendaient, la vraie suite au film Robocop 2. Violent, satirique, bad-ass, un vrai simulateur de Robocop en fait, où l’on retrouve les personnages, les lieux, les armes, et c’est le pied, malgré des moments imparfaits.