Titre Original : Azrael
2024 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h26
Réalisation : E.L. Katz
Musique : Tóti Guðnason
Scénario : Simon Barrett
Avec Samara Weaving, Vic Carmen Sonne, Nathan Stewart-Jarrett, Johhan Rosenberg, Eero Milonoff, Sebastian Bull et Rea Lest
Synopsis : Dans un monde où personne ne parle. Une communauté dévote traque une jeune femme, Azrael, qui s’est échappée de son emprisonnement. Recapturée, elle doit être sacrifiée pour lutter contre un esprit malveillant.
Dans un monde alternatif très éloigné du notre, ce n’est pas Marvel qui a eu son univers étendu, mais Samara Weaving. La jeune actrice se retrouve en effet souvent dans des films où elle finit couverte de sang et joue la final girl, parfois la méchante mais en restant toujours le personnage que l’on retient. The Babysitter, Mayhem, Wedding Nightmare. Du coup, la revoir dans Azrael, c’est autant une évidence qu’un haussement de sourcil, car Azrael est un métrage qui, à l’exception de quelques mots prononcés par un personnage mi-parcours, ne contient aucun dialogue, se déroulant dans un monde post apocalyptique où personne ne parle. Et où un groupe (appelons ça une secte à ce rythme) est bien décidé à sacrifier Azrael à des créatures errant dans les bois aux alentours. Du coup, Samara Weaving ne pourra pas crier ce coup-ci, elle qui nous a souvent habitué à un jeu très expressif. Sauf que justement, et si ce n’était pas là la plus grande force du métrage ? Sans dialogue, le scénario ainsi que la mise en scène n’ont d’autres choix que de se tourner vers une narration visuelle, là où le cinéma actuellement a tendence à toujours tout nous expliquer en long, en large et en travers. Privée de dialogues pour s’exprimer, Samara Weaving n’a donc d’autres choix que de se tourner vers les expressions de son visage et son langage corporel pour nous faire comprendre qui elle est et nous faire ressentir des émotions. Tout ça, ce sont les ambitions de base, car il y a malgré tout quelque chose qui fait bien peur dans tout ça, et c’est le scénariste de la bête.
Azrael est en effet scénarisé par Simon Barrett, un nom qui ne dira peut-être rien a beaucoup, mais comme scénariste, on lui doit You’re Next, des segments pour V/H/S/ 1, 2 et 94, Blair Witch, Temple, sans oublier ce grand scénario qu’était Godzilla X Kong Le Nouvel Empire. Face à un tel palmarès évidemment, on a plutôt envie de se méfier du résultat final, pour un film sans doute trop ambitieux. Pourtant, Azrael n’est pas mauvais. Et sa plus grande réussite, on l’a finalement déjà évoqué, c’est Samara Weaving, ses grands yeux très expressifs, sa hargne, son énergie à toute épreuve car ici, elle va courir, frapper, se blesser, tuer. L’actrice est investie, l’actrice brille à l’écran et heureusement, elle est présente dans absolument toutes les scènes. Le gimmick du film sans dialogues par contre est à double tranchant. Tout comme la mise en scène en réalité. Parfois, c’est brillant, super efficace, et à d’autres moments, bien moins convaincants et beaucoup trop flou pour interpeler. Azrael est donc une jeune femme qui doit être sacrifiée par un groupe vivant dans la forêt. Elle est en fuite avec un homme, mais dès le début, elle est attrapée. Tout cela permet au métrage de commencer sur les chapeaux de roue, sans temps morts, de miser sur l’efficacité. Dommage qu’il révèle par contre la menace se trouvant dans la forêt directement ensuite plutôt que de faire planer le doute ou le suspense sur leur apparence (surtout que je ne suis pas fan de leur apparence).
Dommage également qu’il tente de mettre en avant une mythologie mais n’en fait pas vraiment quelque chose. Personne ne parle par exemple, sauf un personnage rencontré par hasard et qui n’aura que deux minutes de présence à l’écran, mais on ne sait jamais véritablement pourquoi ce vœu de silence. La fin du monde a-t-elle vraiment eu lieu d’ailleurs ? On le pense au début, avec ces personnages vivants en forêt, puis plus tard, lorsque l’on croise ce qui est je pense un Norvégien, on voit là un homme normal, qui parle, qui écoute de la musique. De même, Azrael est la cible du groupe vivant dans la forêt, ils veulent la sacrifier, tout ça tout ça. Pourquoi Azrael ? Fait-elle partie au départ de ce même groupe ? Et bien ça aussi, on l’ignore, alors qu’il aurait été facile justement de jouer sur le visuel pour nous montrer par exemple, si elle vivait avec le groupe, sa demeure sur place, ou un objet qu’elle aurait cachée en plein milieu du village. Beaucoup de flou pour pas grand-chose. Mais Azrael demeure super efficace. Il ne s’arrête quasi jamais, il ne dure que 1h26, et même si forcément sa structure s’avère un poil répétitive malgré tout, ça fonctionne, et ces quelques élans sanglants font toujours plaisir à voir, car le film ne lésine pas sur le gore, et tant mieux. Mais du coup, on en retiendra son efficacité et son actrice investie, mais le reste laisse sur notre faim.
Les plus
Court et très efficace
Samara Weaving
Parfois bien violent
Les moins
Ça manque de vraie narration visuelle
Quelques moments plus cheap
En bref : Azrael, c’est efficace, ça débute cash, c’est court, c’est violent, mais son gimmick sans dialogues, s’il donne du rythme et permet à Samara Weaving de s’exprimer uniquement avec ses expressions, reste sous-exploité.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Short and very effective ♥ Samara Weaving ♥ Sometimes very violent |
⊗ It lacks some more visual narration ⊗ A few moments are a bit cheap |
Azrael, it’s effective, it starts right away, it’s short, it’s violent, but its idea of a film without dialogues, if it gives a good pacing and allows Samara Weaving to express herself with her face and movement, is not properly exploited. |