COMBAT SANS CODE D’HONNEUR 3 : GUERRE PAR PROCURATION (仁義なき戦い 代理戦争) de Fukasaku Kinji (1973)

COMBAT SANS CODE D’HONNEUR 3 : GUERRE PAR PROCURATION

Titre Original : 仁義なき戦い 代理戦争 – Jingi Naki Tatakai: Dairi Sensō
1973 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h42
Réalisation : Fukasaku Kinji
Musique : Tsushima Toshiaki
Scénario : Kasahara Kazuo

Avec Sugawara Bunta, Kobayashi Akira, Watase Tsunehiko, Umemiya Tatsuo, Yamashiro Shingo, Nawa Hiroshi, Yamamoto Rinichi, Tanaka Kunie et Katô Takeshi

Synopsis : Un homme nommé Sugihara du clan Muraoka, la plus grande organisation de gangsters à Hiroshima, a été tué par un yakuza à Kyūshū. Un conflit féroce a éclaté sur la trace du clan Muraoka.

25 Septembre 1973, voilà que le troisième opus de la saga Combat Sans Code d’Honneur sort sur les écrans Japonais, après les deux premiers excellents opus. On ne change pas une équipe qui gagne, Fukasaku est toujours derrière la caméra, l’équipe technique reste la même, et le casting encore une fois gonfle, car il faut bien remplacer tous les yakuzas déjà tombés dans les deux premiers opus. Mais là où le second et excellent opus, Deadly Fight in Hiroshima, mettait quelque peu son personnage principal, Hirono, en arrière-plan pour nous présenter d’autres clans, un autre possible héros, et même mettre en avant par moment un personnage féminin (Kaji Meiko à l’écran, magique forcément), ce troisième opus, Guerre par Procuration, retourne à des bases simples et au cœur du premier film, à savoir les conflits qui entourent Hirono. Ayant créé son propre clan à Hiroshima comme clairement montré dans le second opus, celui-ci suit son petit bonhomme de chemin, et de toute façon, libéré sur parole, il ne peut pas quitter Hiroshima. Pas grave, puisque dans le fond, il est pour une fois bien entouré, avec quelques autres clans envers qui il a confiance, tous ayant fait un pacte avec Emoto. Mais évidemment, comme nous somme dans un film de yakuzas, et surtout dans un film de Fukasaku, on se doute que les emmerdes attendent nos personnages au tournant, et d’ailleurs, ça ne va pas rater. Très rapidement, le chef remplaçant d’un clan est assassiné en pleine rue, et alors que les doutes sont là quand au possible successeur, la nouvelle tombe, et va entrainer tout le monde ou presque six pieds sous terre.

Guerre par Procuration ne vient aucunement changer la formule établie dès le premier opus par Fukasaku et son scénariste Kasahara Kazuo. On retrouve dés les tous premiers instants tout ce qui fait le sel de la saga. De nombreux personnages, des clans, des alliances, des coups bas, des promesses qui ne seront jamais tenues, tout ça pour obtenir un tout petit peu plus de pouvoir et booster son égo, et au milieu de tout ça, Hirono, qui après avoir survécu à deux films, semble, inconsciemment ou pas, prendre une certaine distance avec les événements, comme conscient donc que le moindre faux pas pourrait se retourner contre lui. Il préférera faire des alliances et être honnête à la fois envers ses hommes que les autres clans plutôt que de comploter ou d’obéir bêtement aux ordres, refusant donc en quelque sorte d’être le pion des autres. Mais peut-on vraiment y échapper dans un tel milieu, surtout sous la caméra de Fukasaku. Car la formule ne change ni dans le fond, ni dans la forme. La forme, elle est toujours quasi documentaire, avec une caméra portée, suivant parfois les événements, s’emballant lors des scènes de mises à mort ou d’affrontements, parfois en pleine rue, donnant un côté percutant et vrai à tout ce qu’il se passe. Style quasi documentaire, oui, mais on retrouve aussi la fameuse multiplication des personnages et des clans d’entrée de jeu, qui pourrait rapidement perdre les spectateurs les moins attentifs, ce qui était un peu mon cas lors du tout premier métrage, qui nous balançait une mine d’information dés les premiers instants. Mais comme pour le second film, la formule s’affine, et ici, jamais nous ne serons perdus, les personnages auront beau être nombreux, ils sont immédiatement bien définis, et seulement une poignée seront soit véritablement importants et impactant pour la narration, soit vivrons assez longtemps pour nous laisser une marque.

D’ailleurs oui, c’est exactement ça, de film en film, la formule ne change pas, mais s’affine, via des petits détails, via un regard changeant doucement envers le milieu pour Hirono sans pour autant remettre ses choix en question, et donc, son appartenance au milieu. Il n’obéit plus bêtement aux ordres et essaye de garder une ligne de conduite simple mais qui lui semble honnête (ce qui n’empêche pas de tabasser ses hommes quand ils font des grosses conneries). Tout au long du métrage, il tente de se tenir à l’écart des problèmes, d’arranger les choses de la meilleure manière qui soit. Est-ce que la saga, en plus de son personnage, ne gagnerait finalement pas un peu en humanité justement ? Sans doute, car à côté d’Hirono, l’humanité elle est toujours souvent absente, on se fait des coups bas, on n’hésite pas à organiser des raids ou des exécutions en pleine rue, on vient pleurer devant ses hommes pour faire passer telle ou telle idée pouvant mener à un nombre incalculable de morts, et finalement, les pires raclures sont toujours là, continuant leur petit bonhomme de chemin en piétinant les autres. Le final sera en ce sens tout aussi noir que celui du précédent opus, achevant le métrage sur une note amère, mais néanmoins marquante. Encore du grand cinéma, un grand Fukasaku, qui sait clairement ce qu’il fait de film en film, et qui sait comment maintenir l’intérêt alors qu’encore une fois, dans le fond, la formule reste la même depuis le premier film.

Les plus

Une formule inchangée qui fonctionne
Des moments très violents et radicaux
Le final, assez marquant
Hirono mine de rien évolue clairement

Les moins

Clans, hommes de mains, alliances, il faut suivre

En bref : Le parcours d’Hirono au sein des clans à Hiroshima continue, et bien qu’il tente de faire les bons choix, ses mains se retrouvent encore une fois tâchées de sang. La formule établie par le premier film reste la même, visuellement et thématiquement, mais le parcours de son personnage reste passionnant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Still the same formula, but damn it works
♥ Some very violent moments
♥ The finale, I’ll always remember it
♥ Hirono clearly has some evolution here
⊗ So many characters, yakuza, clans, alliances, you have to follow
The journey of Hirono in Hiroshima continues, and even if he tries to do the right choices, his hands are bloody again. The formula since the first film remains intact, visually and thematically, but the journey of the character remains interesting and powerful.

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