Titre Original : Flight Risk
2025 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h31
Réalisation : Mel Gibson
Musique : Antonio Pinto
Scénario : Jared Rosenberg
Avec Michelle Dockery, Mark Wahlberg, Topher Grace, Leah Remini, Maaz Ali et Paul Ben-Victor
Synopsis : L’US Marshals Madelyn Harris est chargée d’escorter Winston, criminel et informateur, qui va témoigner contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage en avion, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend…
Sorti discrètement fin Janvier par Lionsgate, Vol à Haut Risque s’est souvent pris un torrent de très mauvaises critiques. De quoi faire fuir le spectateur moyen, le grand public. Mais la curiosité reste grande pour les autres, car peu importe les avis, peu importe si l’on se retrouve devant une simple série B, Flight Risk de son petit titre VO (du coup oui, pour une fois, la traduction n’est pas si mauvaise), c’est le dernier métrage réalisé par Mel Gibson. Son premier métrage en 9 ans, après Hacksaw Ridge (8.1/10 sur imdb), 19 ans après Apocalypto (7.8/10 sur imdb). Avec sa petite note de 5.2, Flight Risk fait pale figure. Mais qu’importe encore une fois, Mel Gibson réalise, Mark Wahlberg vient jouer les psychopathes, rôle qu’il n’a pas tenu de mémoire depuis Fear en 1996 (non car il n’était pas gentil dans Pain and Gain chez Michael Bay, mais son personnage était plus con que méchant dans le fond), et tout cela tient dans un concept tout bête, à savoir que Topher Grace est arrêté, qu’on doit le conduire en avion aux Etats Unis pour qu’il témoigne contre un parrain, et que l’intégralité du film va donc se dérouler dans un minuscule petit avion avec seulement trois personnages. Le tueur, la flic et le témoin. Sauf qu’il suffit, attention, de seulement 5 secondes au métrage pour donner raison à toutes les critiques. Oui, lorsque le métrage commence, avec la police qui débarque pour arrêter Topher Grace, il nous gratifie d’un premier plan sur un hôtel en Alaska… en CGI, qui semble venir d’une cinématique Playstation 3, juste avant que l’on ne découvre le personnage dans sa chambre d’hôtel, et que 20 secondes plus tard, en ouvrant les rideaux, il ne découvre un élan (ou un cerf, bref qu’importe) … en CGI qui semble venir d’un film de 2006. Oui, en 20 secondes, tout espoir s’éclipse, et si l’on est bon public, c’est un sourire que l’on a sur le visage.
Et l’on ne va pas se mentir, avec son Mark Wahlberg chauve, son ton partant dans tous les sens et sa durée de 1h31, Flight Risk est réjouissant pour les mauvaises raisons. En fait, de mémoire, et même s’il s’agît au final d’un petit budget (26 millions de dollars), mais il y avait longtemps qu’Hollywood n’était pas autant parti en couilles, surtout que tout cela paraît volontaire. C’est incroyablement con, les dialogues sont souvent d’une stupidité affligeante, les CGI sont dégueulasses, la mise en scène en fait des tonnes et semble adorer les gros plans sur les acteurs en train de crier la gueule grande ouverte (on pourrait presque imaginer que si le plan durait plus longtemps, les yeux sortiront de leurs orbites), Mark Wahlberg est en totale roue libre, et le film semble par moment se croire cool, comme lorsqu’après avoir échappé à un crash dans les montagnes, notre agent du gouvernement mettra des lunettes de soleil, dans un plan qui aurait presque eu sa place dans un Top Gun, version années 80. Et du coup, ironiquement, dans sa médiocrité absolue, Flight Risk parvient l’impensable. C’est divertissant et amusant. Jamais bon, toujours con, mais amusant, rythmé, sans temps mort, et où chaque échange entre les personnages nous mettrait presque des étoiles dans les yeux tellement on alterne entre le nawak et le vulgaire. Clairement, on comprend aisément que même avec les meilleures intentions du monde du côté de Mel Gibson ou même du casting, il aurait été difficile d’empêcher le naufrage (ou le crash, avion, tout ça) tant le principal souci du métrage est à trouver à la source, au scénario donc, écrit par Jared Rosenberg, qui signe là son… premier scénario. Peut-être son dernier également d’ailleurs. Quoi que, non, car si l’on en croit les sources, il serait scénariste sur une adaptation du jeu vidéo Driver en série TV. Youpi hein ?
Reconnaissons-lui au moins le fait qu’encore une fois, ça ne dure que 90 minutes et que du coup, soit le monteur a coupé dans le lard, soit le scénario était dès le départ concis et pensé ainsi, pour viser l’efficacité aux dépends de l’originalité. Non pas que l’on attendait du Shakespeare avec un tel concept de toute façon. Tout est prévisible, mais tout va vite. Les tentatives de jouer sur le drame des personnages tombe toujours à l’eau, le reste est souvent con et vulgaire, la tension (la présence d’une taupe chez les marshals, tout ça) n’est pas bien palpitante, mais il y a Mark Wahlberg sans ses cheveux qui vole la vedette à tout le monde dès qu’il parle. Le marketing du film ne s’y est pas trompé d’ailleurs, puisque Wahlberg est le seul sur l’affiche du film, alors qu’il n’est pas le personnage principal. Mais, clairement, pour le retour de Mel Gibson à la réalisation, il passe par la toute petite porte, et est loin, peu importe ce que l’on pense de son œuvre, de ses exploits et prises de risques passées. Au moins, une chose est certaine, c’est que vu le scénario, il a plutôt dû s’amuser sur le tournage. Et au moins, on s’amuse nous aussi. Avant de laisser le film là où est sa place, dans l’oubli.
Les plus
C’est con, et donc rigolo
Jamais ennuyeux
Mark Wahlberg en fait des caisses
Les moins
C’est quand même très con
Très vulgaire aussi
Jamais surprenant
Des CGI avec 20 ans de retard
En bref : Pour son retour à la mise en scène, Mel Gibson livre une série B conne et peu glorieuse avec Vol à Haut Risque. Pas désagréable, amusant tellement c’est con, mais clairement pas bon.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ It’s stupid, so a bit fun ♥ Never boring ♥ Mark Wahlberg on fire |
⊗ But it’s really very stupid ⊗ Very vulgar too ⊗ Never surprising ⊗ The CGI look so dated |
For his comeback, Mel Gibson delivers a little B movie with Flight Risk. Not unpleasant, amusing because it’s stupid, but clearly not really good. |