Titre Original : Bad Day on the Block
1997 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h28
Réalisation : Craig R. Baxley
Musique : Gary Chang
Scénario : Betsy Giffen Nowrasteh
Avec Charlie Sheen, Mare Winningham, David Andrews, Noah Fleiss, Chelsea Russo, John Ratzenberger, Dawnn Lewis, Keone Young et Reggie Jackson
Synopsis : Alors qu’une chaleur intense s’abat sur Los Angeles, un pompier, Lyle, se retrouve seul dans sa maison depuis que sa femme et ses enfants sont partis. Pas de bol pour lui, entre la chaleur, le stress, la dépression, ses voisins l’empêchent de dormir, en particulier les enfants. Lorsqu’ils cassent sa fenêtre par accident, c’est l’incident de trop et Lyle prend les choses en main.
Parfois, on tombe sur une petite bobine méconnue des années 90 et toutes les étoiles sont alignées, à tel point qu’on se lance immédiatement. Pour Bad Day on the Block, renommé Sous Pression, ce fut la curiosité de voir Charlie Sheen dans l’un de ses seuls rôles de bad guy (de mémoire), le tout sous la caméra de Craig R. Baxley, cascadeur sur un bon paquet de films, jusqu’à Predator en 1987 (fait amusant, le gamin de ce film a un poster de Predator dans sa chambre). Alors qu’il avait déjà réalisé quelques épisodes de série, il arrête les cascades, et passe réalisateur à temps plein, en commençant dès 1988 par Action Jackson, puis en 1990 avec Dark Angel, mettant en vedette ce bon vieux Dolph Lundgren. En 1991, c’est Stone Cold avec Brian Bosworth. Avec ce début de carrière pleine de testostérone, d’explosions, de morts, il est étonnant qu’il se tourne alors rapidement vers la télévision, signant un bon nombre de téléfilms divers et variés, et à la qualité variable aussi, allant de métrage comme Sniper 2 ou l’adaptation Rose Red d’après Stephen King. De temps en temps ceci dit, il retourna au monde du cinéma, avec donc ce Bad Day on the Block qu’il livre en 1997. Et pour le coup, il délaisse les explosions et les gros bras pour se concentrer sur un huis clos. Et ma foi, pourquoi pas. Enfin, pour nous rassurer que c’est bien lui, il nous livre une scène d’ouverture avec gangs, fusillades et explosions de bâtiment, avant de présenter le personnage principal, Lyle, joué par Charlie Sheen donc, pompier qui n’hésite pas à mettre sa vie en danger pour sauver les autres. Un héros donc. Un héros qui a de sérieux problèmes. Sa femme l’a quitté avec leur gosse, il ressent la pression, il fait de l’insomnie, et il déteste ses voisins. Et comme une hallucination / flashback nous le montrera, il est bien plus dérangé que ça, avec un sens de la justice bien à lui.
Et du coup, ce brave Lyle, face à une accumulation de stress et de soucis personnels, avec en plus la chaleur intense de Los Angeles pile à ce moment-là, il pète littéralement un câble et va s’en prendre personnellement à ses voisins. Mais bon, si certes le monsieur il a un grain, il faut dire que ses voisins font tout pour l’énerver. Le père se gare devant sa maison, la mère n’a aucune autorité sur ses enfants, et les gosses, on en parle ? Entre la gamine qui après une altercation avec Charlie Sheen demande bêtement à sa mère si elle peut retourner jouer dehors, et le gamin qui lui fait tout pour l’énerver… il n’est pas aidé. Car oui, le gamin, il gueule, il fait du bruit, il gaspille l’eau, et quand on lui demande, certes pas gentiment, de faire moins de bruit, voilà qu’il invite un ami et décide de jouer avec un avion télécommandé faisant encore plus de bruit, et dont il perd le contrôle et va s’exploser à travers la chambre de Lyle en fracassant la fenêtre. Adieu sommeil. Et du coup, Lyle, il va passer le film à traumatiser cette petite famille, les menaçant verbalement, puis forcément physiquement, tandis que papa il veut rentrer mais est coincé dans les bouchons. Et comme rien ne l’arrête, même le pauvre Chinois qui se trompera de maison pour réparer un frigo prendra cher. Et est-ce que ça marche ? Et bien sans être un grand film, loin de là, Sous Pression fait clairement le boulot, notamment grâce à la présence de Charlie Sheen totalement crédible en bad guy, un rôle qui finalement, lui va plutôt bien alors qu’il a plutôt pour habitude de jouer les gentils, ou parfois, les méchants mais à grand cœur comme dans A Toute Allure. Ici il est charmeur mais à bout, souriant mais manipulateur, retournant le cerveau des rares intervenants extérieurs, comme ces deux flics qui débarquent mi-parcours et qu’il renvoie poliment au loin en retournant en plus la faute sur son voisin.
En fait, on pourrait presque dire que Sous Pression ne serait qu’un tout petit DTV (ce qu’il n’est pas hein), un film sans grande ambition ni franchement original pour le genre en question, à savoir le film à suspense un brin manipulateur, teinté de home invasion, mais que la prestation de Charlie Sheen élève clairement le métrage un poil au-dessus du lot. Car pour le reste à côté, et bien c’est bon aussi, bien que jamais extraordinaire non plus. La mise en scène est fonctionnelle, arrive bien à jouer sur la tension quand il faut, mais ne brille pas le cas contraire. Le scénario est simple et va, au moins, à l’essentiel. Quant à la photographie de David Connell, elle est réussite surtout dans les scènes nocturnes, et lorsqu’il doit faire resurgir le côté moite de la canicule. Clairement pas le meilleur directeur de la photographie, mais assez compétent pour donner un look appréciable à son travail, comme ce fut le cas la même année sur The Night Flyer avec Miguel Ferrer. Quant à la musique, elle est discrète et agréable, et d’ailleurs, on la doit à Gary Chang, compositeur souvent habitué aux productions de seconde (ou troisième) zone, mais livrant toujours un travail agréable à l’oreille, sur des films comme Piège en Haute Mer ou encore Full Eclipse (un bien mauvais film de loup-garou, mais très belle musique). Bref, oui, ce n’est pas du grand cinéma, mais pourtant, c’est un divertissement tout à fait potable, et même parfois hautement convaincant, avec certaines scènes de tension qui marchent bien. Pas de quoi se relever la nuit donc, mais quand on aime les films à suspense des années 90, un bon moment.
Les plus
Charlie Sheen, très bon en psychopathe
Un film carré
Court et allant à l’essentiel
Quelques moments de tension qui marchent
Les moins
Rien de franchement original
Les flics, parfois cons, parfois lucides, mais trop passifs
Ni un grand film, ni un grand thriller
En bref : Sous Pression est un thriller avec un Charlie Sheen psychopathe qui fait clairement le boulot, en étant carré sur bien des points, mais qui ne renouvelle pas le genre, ne surprend guère. Un bon petit moment.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Charlie Sheen is good as the psychopath ♥ Well made film, good production value ♥ Short and straight to the point ♥ The suspense works |
⊗ Nothing really original ⊗ The cops, sometimes stupid, sometimes smarts, but not really useful ⊗ Not a great film, or a great thriller |
Bad Day on the Black is a little thriller with Charlie Sheen as the psychopath, and it does the job, it’s well done on many levels, and if it’s not surprising or new, it’s entertaining. |
Exactement, un bon petit film qui fait plaisir. Un réalisateur attachant qui fait le max avec ses moyens et ses capacités. Charlie Sheen sympa en bad guy.
Moralité du film : les familles bruyantes qui emmerdent tout le voisinage devraient peut-être faire profil bas quand elles habitent à côté de chez un psychopathe ahah.