Titre Original : Gamera Surī: Irisu Kakusei – ガメラ3 邪神〈イリス〉覚醒
1999 – Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 1h48
Réalisation : Kaneko Shusuke
Musique : Otani Kow
Scénario : Itô Kazunori et Kaneko Shusuke
Avec Nakayama Shinobu, Maeda Ai, Fujitani Ayako, Yamasaki Senri, Tezuka Toru, Nayami Takasaki, Sato Hakosaki, Soto Kenji et Hotaru Yukijirô
Synopsis : En découvrant un grand œuf dans une caverne, Ayana, une écolière, ne sait pas qu’elle va libérer une créature maléfique. Elle baptise l’animal Iris.
Tout ce qui a débuté doit finir. Oui voilà, je sors une tagline de merde pour débuter ma review de ce troisième et dernier opus signé Kaneko Shusuke sur la saga Gamera. Et pour une fois, quand on parle de trilogie, ou de période de films au sein du genre Kaiju Eiga, et bien on a véritablement là une trilogie. Non conçue comme telle, évidemment, au départ, mais qui finalement parvient à boucler la boucle, sans laisser d’éléments sur le bas côté. Kaneko Shusuke donc, qui revient encore une fois, affine une nouvelle fois sa formule. Gamera 3 dans les faits a tous les atouts pour être un peu le Kaiju Eiga ultime d’ailleurs, et il est d’ailleurs considéré comme tel par certains. Rigueur d’écriture, thématiques multiples, grand spectacle, utilisation de nombreuses techniques pour les scènes de destructions et de bastons entre créatures géantes, personnages qui ne sont pas des coquilles vides, mise en scène classe, ton adulte. C’est vrai, dans le fond, il est difficile de donner tort aux fans tant Gamera 3 voit grand, fait grand, et que Kaneko Shusuke derrière la caméra et Itô Kazunori (aidé par Kaneko ce coup-ci) au scénario maitrisent le sujet. Si Gamera en 1995 a impressionné et surpris, Gamera ayant été enterré au cimetière des Kaiju peu convaincant en 1980, si Gamera 2 en 1996 avait affiné la formule et était donc un bon en avant, Gamera 3 poursuit dans cette voie en 1999. Oui, trois ans d’attente pour voir la fin de l’histoire ce coup-ci. Et même si la production a été bien plus longue que d’habitude pour le genre (ce que le réalisateur avoue avoir apprécié, et aurait aidé le résultat final), le tout serait peut-être aussi dû car Kaneko, il ne chôme pas, et entre Gamera 2 et 3, il aura signé malgré tout deux autres métrages, dont le très sympathique Haunted School 3. Il serait d’ailleurs possible de penser qu’il a ramené quelques éléments de son excursion dans le genre horrifique (même si familial) pour son Gamera 3.
L’intrigue se déroule donc quelques années après le précédent métrage, et oh joie, on retrouve pas mal de personnages. Asagi déjà, toujours jouée par Fujitani Ayako, qui avait un lien avec Gamera sur les deux premiers, mais aussi l’inspecteur du premier film, toujours joué par Hotaru Yukijirô, mais aussi et surtout Nagamine Mayumi, la scientifique du premier métrage, non présente dans le second, puisque son truc à elle, c’était l’étude des Gyaos, les oiseaux géants du premier métrage donc. Qui sont de retour ici, donnant clairement une ambition scénaristique au film qui tente alors de vraiment lier les trois films entre eux plus qu’avec quelques personnages récurrents, mais aussi en termes de narration, d’événements, de mythologie, et de thématiques. Les personnages sont là et on les connait. De nouveaux personnages viennent s’ajouter, comme Ayana, une fille traumatisée après la mort de sa famille, la faute à Gamera, et qui veut se venger, et y parviendra lorsqu’elle tombera sur une petite bestiole « presque » inoffensive qu’elle baptisera donc Iris, d’où le nom du métrage. Un personnage intéressant bien que m’étant apparu un peu trop antipathique, tout le long. Mais voilà, les personnages sont là, plus fouillés que d’habitude dans le genre, et comme je le disais, ce qui frappe, c’est que Kaneko Shusuke semble totalement maîtriser son sujet, sait ce qu’il veut, et qu’on lui a donné les moyens d’y parvenir. Ses deux précédents Gamera étaient en effet plus sombres que la norme du Kaiju Eiga, Gamera 3 franchira encore un cap. On y verra de nombreuses victimes collatérales lors d’affrontements entre géants, des cadavres momifiés puisque la jolie petite Iris se nourrit d’humain en aspirant leurs fluides. Gamera 3 se fait plus sombre, et par moment, presque désespéré (dans le bon sens du terme).
On sent d’ailleurs que l’équipe a pleinement confiance en l’histoire qu’ils veulent raconter. Pour preuve, même si souvent dantesques, et bien finalement, les affrontements entre Gamera et les créatures, que ce soit de simples Gyaos ou Iris, sont peu nombreux, juste trois affrontements dans tout le métrage. Le premier affrontement, qui mettra Shibuya à feu et à sang impressionne, et on se rend compte que les techniques ont clairement évolué, et sont maitrisées. Quant à l’affrontement final, il envoie souvent du lourd, le tout éclairé de manière apocalyptique. Pour couronner le tout, le design d’Iris est très intéressant et réussi. Et pourtant, à mes yeux, Gamera 3 n’est pas « the best Kaiju ever », mais une suite dans la continuité du précédent, c’est-à-dire excellente, et au-dessus du niveau normal du genre. Mais je n’arrive pas à fermer les yeux sur quelques défauts. Que notre super scientifique fasse un massage cardiaque pour réanimer quelqu’un sur son ventre, bon, ça me fait sourire, mais c’est un détail de fond… Par contre, le côté affreusement dépassé des quelques CGI, ça passe beaucoup moins, et ce même si le film date de 1999, date du retour de Godzilla (avec Godzilla 2000). Que le premier affrontement soit génial et le dernier dantesque, c’est bien, mais ça ne me fera pas fermer les yeux sur le second affrontement, dans les airs, beaucoup moins inspiré et parfois même illisible. Ne vous méprenez-pas, Gamera 3 est très bon, tout comme le précédent, mais des défauts, il en a. Rien qui n’en fasse un mauvais film, un mauvais divertissement ou un mauvais Kaiju Eiga, mais qui par contre ne font pas du film le meilleur représentant du genre, dont la place est toujours décernée à GMK, toujours réalisé par Kaneko Shusuke de toute façon.
Les plus
Une formule dans le fond affinée
Plus sombre, plus menaçant, plus noir
Des personnages intéressants
Visuellement bourré d’idées
Le premier et dernier affrontement
Les moins
Quelques CGI assez malheureux
Le second affrontement dans les airs
En bref : Gamera 3, malgré quelques défauts, clôt la trilogie de belle manière, formant une trilogie cohérente, impressionnante souvent, généreuse, et au ton plus noir que beaucoup de films du genre.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The formula is perfect here ♥ Darker, more threatening ♥ Interesting characters ♥ Visually full of ideas ♥ The first and the last fights |
⊗ A few computer generated effects didn’t age well ⊗ The second fight, in the air |
Gamera 3, despite a few flaws, ends the trilogy perfectly. It’s coherent, impressive often, generous, and darker than most kaiju eiga. |