Titre Original : The Suckling
1990 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : Francis Teri
Musique : Joseph Teri
Scénario : Francis Teri
Avec Lisa Patruno, Tim Martin Crouse, Janet Sovey, Frank Rivera, Gerald Preger, Marie Michaels, Michael Logan, Susan Brodsky, Natasha Roberts et Antoinette Greene
Synopsis : Une femme enceinte se rend dans une clinique illégale pour avorter, qui fait aussi office de bordel. Mais le fétus, jeté dans les toilettes, se fait contaminer par des déchets radioactifs et se transforme en créature mutante.
Vous vous êtes déjà demandé ce qu’il se passerait si à la place de ce pauvre Melvin, c’était un fétus qui était tombé dans le baril de déchets toxiques dans Toxic Avenger ? Non ? Ben moi non plus, mais The Suckling a pourtant tenu à répondre à cette question. Production méga fauchée de 1990, le film ne va pas faire pourtant dans l’originalité, passé son pitch de départ et une poignée de scènes qui, je l’admets, méritent à elles seules le coup d’œil. Si voir, pour le reste, des acteurs jouer comme des quiches prendre les décisions les plus stupides ne vous dérange pas, le tout dans un décor censé faire office de bordel et de clinique mais qui ressemblerait plutôt à la maison de la famille du réalisateur, ou du producteur, pour un film qui, au final, ressemble à un banal slasher, où les personnages vont périr, les uns après les autres, ne vous dérange pas. Alors donc ici, on a une femme enceinte, qui se rend dans ladite clinique, alors que quelques clients sont là pour satisfaire d’autres besoins. Pouf, on l’endort, et quelques instants après, pouf, on jette le fétus dans les toilettes, et il atterrit dans les égouts. Fin. Non je déconne, évidemment non, pas la fin, puisque juste au-dessus, tiens, un baril de déchets toxiques. Pourquoi ? Comment ? Qu’importe, puisque le contenu se déverse, contamine le fétus qui va alors grandir jusqu’à atteindre la taille d’un… homme en costume moche, avec au départ quelques tentacules, ce qui lui permet de faire sa première victime en faisant passer ses tentacules dans les canalisations, pour décapiter une pauvre femme de joie… noire évidemment, on ne va pas changer les habitudes du genre, le ou la noir(e) meurt en premier. Et la suite ? Une partie de cache-cache dans une minuscule maison, en particulier un salon, et ce qui fait office de vieille cave. Pourquoi ? Parce que la porte est fermée bien sûr, et que les messieurs n’ont pas assez de muscle pour la défoncer.
Enfin je pense qu’ils sont juste un peu cons, car que ce soit en tapant dans la porte, en envoyant des objets lourds contre, ou en y allant avec un marteau, la pauvre porte en bois ne bougera pas. Et les fenêtres vous me direz ? Et bien, comment l’expliquer avec des mots ? La gentille créature a décidé de boucher les issues avec… avec… quelque chose de gluant, voilà. Pourquoi la créature veut bouffer absolument tout le monde ? Car elle est méchante ? Sans doute. Car le réalisateur veut nous faire comprendre que l’avortement c’est mal ? Allez savoir. Est-ce que c’est fun ? Alors par instant, oui. Mais dans les grandes lignes malheureusement, le film ne tient pas toutes ses promesses. On peut avoir de la tendresse pour lui, face à sa maladresse constante, on peut rire avec lui dès que le monstre est là, mais malheureusement, il y a tout le reste à côté. Ça parle beaucoup par exemple dans The Suckling, et comme la mise en scène est souvent inexistante, que les décors sont moches et vides et que la photographie est… on dira que le plateau était éclairé, ce qui est déjà pas mal en soit. Et puis la créature, elle a beau être cool, enfin, rigolote comme tout, elle se fait souvent attendre, et par exemple, pendant la première heure, ces attaques sont rares (malgré sa première scène, sa mutation, plutôt bien fichue), et parfois, le peu de personnages présents passent leurs temps à… se foutre sur la gueule, et parfois, s’entre-tuer. Paf une balle perdue ici, une autre là. Une vraie déception si vous attendiez un festival de n’importe quoi. Heureusement oui, quand c’est le monstre qui s’y met, là c’est un autre niveau, puisque la créature, en plus de courir maladroitement, elle décapite, coupe des mains, et se montrera presque douée d’intelligence en électrocutant un personnage.
Enfin vu le niveau global de l’intelligence des personnages, n’ayons pas peur des mots, cette créature est un pur génie. C’est d’ailleurs passé cette scène que le film se réveille, et montre alors tout son potentiel nanar, alors qu’il ne reste qu’environ 25 minutes au compteur. Là, oui, le bodycount s’accélère, le film a des idées pour lesquelles il n’a absolument pas le budget (ni le talent), comme l’antre de la créature, une sorte de nid qui ne ressemble pas à grand-chose, si ce n’est que l’on a l’impression que l’équipe a balancé sur des murs des filets, quelques morceaux de viande, puis éclairé le tout en rouge pour faire genre. Mais comme dit, on peut avoir de la tendresse pour tout ça. Car The Suckling n’a coûté que 50 000 dollars, dont 10 000 qui seraient déjà partis dans la création du monstre. Car c’est le seul film écrit et réalisé par Francis Teri aussi. Et car, si l’on en croit les propos du monsieur, le tournage ne fut pas une expérience plaisante, si bien qu’il décida d’arrêter sa carrière. C’est bancal, ça manque d’idées de mise en scène, ça manque de rythme, et ça se prend bien trop au sérieux cependant. Mais, il y a un mais. The Suckling nous laisse sur une note très positive. Enfin, positive…. Sur un pur moment hallucinant comme vous n’en avez jamais vu, et s’étendant sur deux scènes finales. Et je ne spoilerais point au cas où quelques malheureux voudraient tenter l’expérience. Mais ce final, ça sonne à mes yeux comme si l’équipe était arrivée au bout du tournage, qu’il fallait conclure, et que sans idée particulière, ils se sont enfilés LSD, lignes de coke, et un petit rhum pour adoucir le tout, et que paf, l’idée du siècle était arrivée, l’idée putassière pour que le spectateur se souvienne à tout jamais du métrage. Et ça, c’est vrai qu’on ne peut pas leur reprocher, on s’en souviendra longtemps de ce final. Maintenant, moi, je veux un remake, tout aussi fauché, mais qui se sert un peu plus de son monstre rigolo ! Ah, oui, et étonnement, la musique est bonne.
Les plus
Le monstre, risible, rigolo, mais tout en latex
Quelques effets gore qui font plaisir
Le final nom de dieu !
Les moins
Clairement amateur a plus d’un titre
Visuellement, c’est moche
Que ça joue mal
Le scénario vire au banal slasher
Les humains qui s’entre-tuent, bande de cons !
En bref : The Suckling, c’est du Z, bien fauché, qui marquera les esprits pour une poignée de scènes hallucinantes et son monstre amusant, mais qui malheureusement ne tient pas ses promesses à côté, dommage.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A cheap and fun monster ♥ A few gory effects ♥ The finale, damn! |
⊗ Clearly amateurish on so many levels ⊗ Visually ugly ⊗ Bad acting ⊗ The script is just a simple slasher ⊗ The humans are killing each other, morrons! |
The Suckling is not a B movie, it’s a so bad it’s good movie, with no money. No good, but memorable for a few sequences and the fun monster, too bad it doesn’t deliver on all its promises. |