PIRATES DES CARAIBES : LA MALEDICTION DU BLACK PEARL
Titre Original : Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl
2003 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 2h23
Réalisation : Gore Verbinski
Musique : Klaus Badelt et Hans Zimmer
Scénario : Ted Elliott et Terry Rossio
Avec Johnny Depp, Geoffrey Rush, Orlando Bloom, Keira Knightley, Jack Davenport, Kevin McNally, Jonathan Pryce, Lee Arenberg, Mackenzie Crook et Marin Klebba
Synopsis : Dans la mer des Caraïbes, au XVIIe siècle, Jack Sparrow, flibustier gentleman, voit sa vie idyllique basculer le jour où son ennemi, le perfide capitaine Barbossa, lui vole son bateau, le Black Pearl, puis attaque la ville de Port Royal, enlevant au passage la très belle fille du gouverneur, Elizabeth Swann. L’ami d’enfance de celle-ci, Will Turner, se joint à Jack pour se lancer aux trousses du capitaine. Mais Will ignore qu’une malédiction frappe Barbossa et ses pirates.
En 2003, le succès de Pirates des Caraïbes n’était pas un pari sûr. C’était même en réalité un sacré gros pari, à l’époque où Disney prenait des risques. Oui, les temps ont bien changé. Et pourtant, oui, avec son budget énorme de 140 millions de dollars, le film en aura rapporté plus de 650 dans le monde. Un bon retour sur investissement qui en fera le point de départ d’une saga, forcément. Mais voilà, en 2003, les films de pirates, ce n’est pas forcément quelque chose de sûr, loin de là. En fait, toutes les récentes tentatives furent de gigantesques gouffres financiers. On se souvient tous de L’ïle aux Pirates de Renny Harlin, avec son budget avoisinant les 100 millions de dollars, pour un box-office mondial de 18 millions. Avant, il y avait Princess Bride, devenu culte, au budget de 16 millions mais qui remporta tout juste 30 millions, soit presque rentable. Ou, pour rester dans les flops, Pirates de Roman Polanski et son budget estimé à 40 millions de dollars… qui ne récupéra sur le sol Américain à peine plus de 1.5 millions. Oui ça fait mal. Même si bien plus fantaisiste, le seul succès récent en film de pirates, ce fut Hook, mais bon, le nom de Spielberg attire immédiatement, avec en plus Robin Williams en Peter Pan. Mais voilà, en 2003, le genre est mort, risqué, Disney n’est pas encore la société d’aujourd’hui (heureusement dans le fond hein), et en plus de tout ça, le film est confié à Gore Verbinski, qui n’a que 3 films à son actif pour le moment, dont le très familial (et sympa) La Souris et le remake de Ringu, Le Cercle. Alors le projet tente d’attirer son public avec un casting d’acteurs confirmés (Johnny Depp, Geoffrey Rush) et de stars montantes (Orlando Bloom qui sortait de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, Keira Knightley encore inconnue du grand public). Bref, oui, Pirates des Caraïbes, ça aurait pu totalement se planter, ça a été un carton total, et est-ce que ça le méritait ? Et bien revu en 2025, autant le dire, le film impressionne et diverti toujours autant.
C’est encore plus étonnant quand on le compare aux blockbusters récents. Pirates des Caraïbes (et ses deux premières suites) vieillit bien, ses effets spéciaux tiennent la route, l’humour est présent sans devenir envahissant, les personnages sont écrits (oui, c’est triste à dire mais de nos jours hein…), et Gore Verbinski, bien que je ne sois pas un fan du réalisateur, est bel et bien plus un réalisateur qui a des idées et les met en scène plutôt qu’un faiseur obéissant bêtement aux studios qui l’embauchent. Pirates des Caraïbes, aujourd’hui, tout le monde connait. La jeune Elizabeth Swann, enlevée par le capitaine Barbossa, pirate maudit avec son équipage, et Will Turner, amoureux de la dame, qui va se lancer à sa rescousse en s’associant avec le pirate Jack Sparrow. Et en 2h20, Gore Verbinski nous offre un spectacle d’aventures total, avec son lot de vrais décors (grandioses), ses idées de mise en scène, ses explosions, cascades, combats aux sabres, et bien entendu, de l’humour, des malédictions, des moments qui peuvent effrayer les enfants (mais un petit sursaut n’a jamais fait de mal aux enfants, quoi qu’on en pense), le tout avec un casting crédible et attachant, et la musique de Klaus Badelt (protégé de Hans Zimmer, qui l’aide discrètement ici) qui donne souvent un côté épique au film. Non, franchement, même plus de 20 ans plus tard, Pirates des Caraïbes a de la gueule, et fait plaisir à voir, se savoure comme à l’époque, sans se prendre la tête, mais sans être prit non plus pour un imbécile. Le plus fou étant que bien entendu, tout cela est inspiré d’une attraction des parcs Disney et que donc, en plus de prendre un réalisateur peu habitué aux méga grosses productions, de se lancer dans un genre qui ne fonctionne normalement pas, le film part avec ce handicap supplémentaire. Difficile de savoir du coup à qui l’on doit la réussite du film. Sans doute une multitude d’éléments, au fait que tout le monde voulait aller dans le même sens pour livrer un vrai bon film et pas seulement un simple film commercial pour attirer du public dans les parcs d’attraction.
Plus de 20 ans après, tout le monde se souvient encore de Jack Sparrow, du thème musical de Klaus Badelt, de la visite à Tortuga où Jack se prendra quelques baffes, de la première apparition des pirates maudits sous leur apparence squelettique, de ce petit singe nommé lui aussi Jack, de Geoffrey Rush en méchant, de ses trahisons dans tous les sens (qui seront poussées à l’extrême dans le troisième film), de ce pirate avec un faux œil, des nombreuses notes d’humour du film qui en font un divertissement familial plus que solide. Et de la mise en scène de Gore Verbinski qui mine de rien, est aussi pour beaucoup dans la réussite du film. C’est carré, c’est souvent très beau à regarder, le montage est fluide, quelques belles idées se trouvent un peu partout. Et bien entendu, qui dit pirates, dit batailles. En mer, et sur la terre ferme, avec des combats aux sabres qui tentent de rester réalistes (malgré l’aspect fantastique de la menace), et qui sans tenir du génie, sont plutôt solides. Ce premier film est encore timide en ce qui concerne les batailles en mer, ce qui est plutôt logique, le budget du film étant déjà assez élevé et l’ajout de cet élément aurait totalement fait augmenter la mise de départ et donc rendu le film encore plus risqué financièrement. Là aussi, le réalisateur se rattrapera sur les suites. Non, franchement, à quelques plans près qui accusent évidemment un poil le poids des années, ce premier opus reste un excellent divertissement, où le cabotinage de Johnny Depp (risqué ça aussi) fait des merveilles. Au moins, là, pour le coup, le budget est à l’écran et se voit, entre les décors, costumes, effets spéciaux, explosions et j’en passe. Peut-être un poil trop long également, mais on dira que ça, c’est monnaie courante dans la saga.
Les plus
Ambitieux
Un film d’aventures familial qui fonctionne
Le casting, dont Johnny Depp qui cabotine
Des effets spéciaux qui vieillissent très bien
Visuellement, ça a de la gueule
L’humour fait souvent mouche
La musique de Klaus Badelt
Les moins
Un poil trop long
Quelques rares effets qui accusent le poids des années
En bref : Ce premier Pirates des Caraïbes reste un excellent divertissement pour toute la famille 22 ans après sa sortie, toujours épique, toujours amusant, toujours impressionnant. L’époque où Disney osait des choses.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Ambitious ♥ An adventure film for the entire family and it works ♥ The cast, including Johnny Depp, on fire ♥ The special effects are still good today ♥ Visually it looks amazing ♥ The jokes often work ♥ Klaus Badelt’s musical score |
⊗ A bit too long ⊗ Some rares effects are, indeed, a bit old |
This first Pirates of the Caribbean’s movie is an excellent entertaining film for the entire family, even 22 years after its release, still epic, amusing, impressive. The good old days, when Disney dared to do things. |