Titre Original : ゴーストキラー
2025 – Japon
Genre : Action
Durée : 1h45
Réalisation : Sonomura Kensuke
Musique : Morino Nobuhiko
Scénario : Sakamoto Yugo
Avec Takaishi Akari, Yamaguchi Yoshiyuki, Kuroba Mario, Inoue Sora, Mimoto Masanori, Higashino Ayoka, Tachi Yoshimi et Kitadai Takashi
Synopsis : Après avoir été possédée par le fantôme de Kudo, un tueur à gages en quête de vengeance, l’étudiante Matsuoka Fumika accepte de l’aider à mener à bien sa quête de revanche depuis l’au-delà.
Alors que la sortie en France de la trilogie Baby Assassins commence à se faire sérieusement attendre (la sortie n’avait pas été annoncée un an avant la sortie du troisième volet au Japon en Septembre 2024 ?), et bien toute l’équipe elle continue son petit bonhomme de chemin. Ghost Killer qui sort un peu partout en 2025 (mais pas chez nous hein), c’est un peu la réunion des deux artistes clés derrière la trilogie, mais surtout des deux artistes les plus actifs dans le cinéma d’action Japonais, bien que le premier livre des métrages plus secs et violents, et le second plus fun et amusants. Il y a Sonomura Kensuke, réalisateur de scènes d’action et depuis peu, réalisateur tout court, qui se bâtit mine de rien une solide filmographie, avec Hydra, Bad City et maintenant ce Ghost Killer. Les budgets sont bas, évidemment, mais l’envie ainsi que le talent sont là. De l’autre côté il y a donc Sakamoto Yugo, réalisateur des Baby Assassins, mais aussi de A Janitor (le premier métrage introduisant les personnages des deux tueuses), Yellow Dragon’s Village ou (l’immonde) Green Bullet, qui officie ici comme scénariste. Pour relier le tout, on trouve devant la caméra Takaishi Akari, la brune de Baby Assassins dans le rôle principal, et Yamaguchi Yoshiyuki, héros de Hydra et flic secondaire dans Bad City, en tueur qui passe rapidement l’arme à gauche, mais va revenir d’entre les morts pour posséder la première afin de pouvoir se venger. L’association de tout ce bon monde permet en réalité de marier le meilleur des deux mondes. Sonomura est doué pour l’action et est, dans le fond, un réalisateur plus appliqué (il tourne moins, cela aide), Sakamoto marie plutôt bien l’humour, et le duo formé par Takaishi et Yamaguchi permet une bonne complémentarité, puisque la première n’est pas la meilleure pour l’action mais sait être crédible après trois métrages dans le genre, tandis que le second gère parfaitement l’aspect musclé et peut donc prendre la main lorsque cela devient nécessaire.
Et pour Sonomura, cela lui permet de livrer un troisième film dans sa filmographie toujours bien rodé, toujours musclé, mais différent malgré tout des précédents car bien plus léger. Et ça fonctionne très bien à l’écran. Takaishi Akari joue une jeune femme banale, étudiante, avec tout ce que cela implique de nuits passées dans les bars à faire des rencontres car elle a manquée le dernier train, et elle s’avère crédible à l’écran, entre pure légerté (ses crises de nerfs, que l’on pouvait déjà voir notamment dans la scène de la banque de Baby Assassins 2) et moments plus graves. Elle tombe très rapidement sur une cartouche, ce qui va amener l’ancien tueur Kudo, (Yamaguchi donc) à apparaître. Elle seule pourra le voir, ce qui amènera bien entendu son lot de scènes comiques, et d’un simple toucher de main, Kudo peut prendre le relais pour péter des dents. Evidemment, Yamaguchi est bien plus vif que la frêle demoiselle, mais le duo fonctionne à merveille. Takaishi s’en sort même bien lorsque les moments sont clairement casse-gueule, comme ce moment où elle dialogue avec Kudo, mais que le réalisateur fait le choix de ne faire apparaître que la jeune femme, faisant donc parler les deux personnages à travers le même corps, tour-à-tour. L’actrice semble s’éclater, sans en faire trop néanmoins pour ne pas trop décrédibiliser le film, permettant ainsi de prendre les scènes d’action, souvent violentes, au sérieux. Pour le reste, la formule du métrage ne surprendra pas les connaisseurs. L’humour semble parfois venir de Baby Assassins, l’action est clairement dans le style de Sonomura, les décors sont souvent filmés de nuit et rappellent ce que tout ce bon monde a déjà fait par le passé, avec des bars mal famés (Hydra), des entrepôts désaffectés (qui rappellent le final de Baby Assassins premier du nom), et au milieu de tout ça, des tueurs et autres organisations mal famées.
Toujours pas de flics à l’horizon, ce qui n’a, semble-t-il, jamais intéressé Sakamoto, mais du coup, un récit simple mais bien construit, des scènes d’action qui arrivent progressivement dans le récit avant le grand final et son duel plus violent que ce qui précédait, et donc un ton plus léger aidé par l’actrice principale qui sans non plus nous faire éclater de rire, nous fera souvent sourire. L’action est comme souvent bonne, et en ayant vu les filmographies complètes des deux auteurs, on reconnaîtra même ci-et-là quelques petits éléments de chorégraphies, notamment dans le gunfight final, contenant quelques coups et échanges que l’on avait pu voir par exemple dans le dernier Baby Assassins. Forcément, Ghost Killer n’est ni le meilleur film signé Sonomura (le côté hard boiled de Bad City l’emporte) ni le meilleur de Sakamoto (le fait d’avoir suivi sur trois films le duo de Baby Assassins rend forcément les échanges du dernier opus plus amusants et attachants), mais force est de constater que la formule fonctionne malgré tout toujours et que l’on peut toujours compter sur les deux artistes pour nous abreuver de ce genre de films année après année. En espérant qu’un jour, quelqu’un ose parier un plus gros budget sur Sonomura pour lui permettre un film d’action plus ambitieux et délaisser les tueurs et fight dans les entrepôts. Mais en attendant, on ne va pas bouder notre plaisir.
Les plus
Un duo improbable et amusant
L’action sèche et violente
L’humour fonctionne bien
Un film plus léger pour Sonomura
Les moins
Si l’on compare, moins bien rodé qu’un Bad City
Et moins drôle qu’un Baby Assassins
En bref : Nouveau métrage de Sonomura après Hydra et Bad City, scénarisé par l’auteur des Baby Assassins, Ghost Killer est un métrage d’action plus léger pour le réalisateur, mais toujours soigné et efficace.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An unlikely and amusing duo ♥ The action, violent, fast ♥ Some good jokes here ♥ A lighter tone for Sonomura |
⊗ But if you want to compare, yes, not as good as Bad City ⊗ And not as amusing as Baby Assassins |
New film for Sonomura after Hydra and Bad City, written by the author of Baby Assassins, Ghost Killer is an action flick with a light tone for the director, but still well made and effective. |