Titre Original : The Surfer
2025 – Australie / Etats Unis
Genre : Thriller psychologique
Durée : 1h43
Réalisation : Lorcan Finnegan
Musique : François Tétaz
Scénario : Thomas Martin
Avec Nicolas Cage, Finn Little, Rahel Romahn, Michael Abercromby, Alexander Bertrand, Julian McMahon, Greg McNeill et Rory O’Keeffe
Synopsis : Un homme revient sur l’idyllique plage de son enfance pour faire du surf avec son fils. Leur escapade tourne au cauchemar lorsqu’un gang de surfeurs du coin leur interdit l’accès à l’océan. Humilié et menacé, le père de famille va devoir se battre pour reconquérir son territoire et l’estime de son fils. Sur cette plage à l’atmosphère étouffante, s’engage alors une lutte qui le mènera au cœur de la folie.
Présenté à Cannes en 2024, on avait plus du tout entendu parler de The Surfer depuis. Sa sortie mondiale fut discrète, les avis mitigés, et en France, ce sera une simple sortie sur Paramount + en Septembre 2025. Triste sort pour un film qui vaut le détour, même si pour l’apprécier, il faudra clairement faire un effort tant le métrage s’éloigne de nos attentes pour être une étouffante descente aux enfers éclairée par le chaud soleil Australien. Du coup, il n’est pas bien compliqué de comprendre les avis mitigés sur le film, certains adhérant à la proposition du réalisateur Lorcan Finnegan, tandis que d’autres restent totalement hermétique à la proposition. Cela se remarque un peu partout, que ce soit sur imdb (6/10 de moyenne), Letterboxd (3.2/5), Senscritique (6/10), et petite découverte au moment d’écrire ces lignes, sur google même, prouvant que la majorité venant perdre leur temps à mettre un avis sur google ne sont clairement pas des cinéphiles curieux (1.8/5). Dans les faits, The Surfer est un film extrêmement simple. Nicolas Cage joue… le Surfer, qui débarque sur une plage de sa jeunesse avec son fils (The Kid), et va rapidement se faire rattraper par la réalité. Les locaux n’aiment pas les étrangers et le font immédiatement savoir, la police n’en a rien à faire, l’agent immobilier avec qui ce brave Nic tente de négocier pour acheter la maison de sa jeunesse le fait un peu tourner en rond, et ce qui était prévu pour être un simple petit weekend entre un père et son fils se transforme donc presque en descente aux enfers doublée de trip hallucinogène où le monde autour de Nicolas Cage semble se déformer dans l’unique but de lui mettre constamment des bâtons dans les roues.
Chaleur constante que le réalisateur parvient parfaitement à retranscrire à l’écran, manque d’eau, téléphone en panne que Nic ne peut recharger, vendeurs du coin peu motivés pour l’aider, locaux jamais amicaux, adeptes du vol et du harcèlement, batterie de voiture qui tombe à plat, sans oublier ce qui sera dans un premier temps le seul soutien de notre héros, un sans-abris trainant dans le coin. Le film pousse le délire assez loin si bien qu’à plusieurs reprises, le doute est permis. Et si tout ça n’était qu’un délire dans la tête de ce brave Nic ? En tout cas, peu importe la lecture que vous souhaiterez faire du film (ou pas hein), The Surfer peut fonctionner. Métaphore de la difficulté à trouver un logement, satire des locaux hautains et un brin conservateurs, pur effet de style psychédélique, chute d’un homme qui peut toujours avoir de nouvelles choses à perdre. Tout ce qu’il faut, c’est se laisser porter, et accepter en tout cas que The Surfer n’est pas un film dont le simple but est de divertir en racontant une histoire simple allant de A à B. Plus l’intrigue avance d’ailleurs, et donc plus le personnage tombe bas, plus on se dit que ce personnage est clairement taillé pour être interprété par Nicolas Cage et convient parfaitement à son style de jeu parfois outrancier. Et pourtant, à quelques rares situations près (le coup du rat, juste énorme), The Surfer n’est pas une comédie, n’ironise jamais totalement, et ne fait pas spécialement rire. En réalité, c’est plutôt l’opposé, on se retrouve plutôt perplexe, perdu, à se poser des questions, nous aussi aveuglés par ce soleil écrasant, avec cette plage à l’eau si bleue, si proche, mais pourtant si inaccessible pour le héros.
The Surfer, c’est donc une descente hallucinée dans la folie, et en ce sens, le film trouve encore plus de sens inséré à ce moment précis de la carrière de Cage, et à son renouveau, depuis Mandy, où il alterne délires méta, délire hallucinés, et semble donc créer sa propre mythologie, comme un nouvel acte de sa carrière, après une dizaine années de DTV pas si mauvais pour certains que beaucoup veulent le faire croire, mais plutôt impersonnels. Si The Surfer détient bien quelques traces du pur cinéma Australien, faire un tel film en 2025 avec Nicolas Cage tient presque de la logique, alors que le même film il y a 25 ans aurait été considéré comme une anomalie étrange, un film que peu de fans de l’acteur auraient vu, un peu à l’image de Bringing Out of the Dead (A Tombeau Ouvert de Scorsese) en 1999, qui débarquait après une série de blockbusters qui cartonnaient au box-office, en étant un drame extrêmement dépressif, et passé totalement inaperçu auprès du public. Bien qu’imparfait, et possédant sans doute quelques petites longueurs de par son concept même, puisque plus qu’un récit, le film est un concept à lui tout seul, j’ai été séduit par la proposition de The Surfer, son ambiance moite et pas toujours agréable il est vrai. Peut-être aussi que le grand défaut du film est de vouloir accumuler les fausses pistes au lieu de totalement lâcher prise pour nous emmener avec lui totalement. Toujours est-il que si vous attendez un thriller simple, une vengeance, ou qu’importe, vous risquez de tomber de haut malgré tout.
Les plus
Nicolas Cage impérial
Une ambiance moite réussie
Un trip hallucinatoire
Quelques scènes qui peuvent marquer
Les moins
Trop de fausses pistes
Un final un peu décevant
En bref : The Surfer est un film concept, une descente aux enfers hallucinée où l’on nous invite à plonger avec Nicolas Cage sous la chaleur Australienne pour un trip hallucinatoire qui ne plaira pas à tous.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Nicolas Cage, just perfect ♥ The hot atmosphere, well done ♥ A hallucinatory trip ♥ A few scenes can be remembered for a long time |
⊗ Too many false leads ⊗ The finale, a bit disappointing |
The Surfer is a film with a concept, a simple descent into hell, crazy, sweaty, where the audience is invited along Nicolas Cage under the Australian’s sun for a hallucinatory trip that clearly isn’t for everyone. |