BAPTISM OF BLOOD (洗礼) de Yoshihara Kenichi (1996)

BAPTISM OF BLOOD

Titre Original : Senrei / 洗礼
1996 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h33
Réalisation : Yoshihara Kenichi
Musique : Torsten Rasch
Scénario : Yoshihara Kenichi d’après Umezu Kazuo

Avec Imamura Rie, Akikawa Risa, Yoshida Mie, Tago Chihiro et Amihama Naoko

Synopsis : Victime d’une maladie de la peau fatale qui la force à se retirer des écrans, une actrice met en place un plan diabolique pour transplanter son cerveau dans le corps de sa propre fille, Sakura.

Est-il utile de présenter Umezu Kazuo ? Pas franchement pour les connaisseurs, mais bon, allons-y tout de même. Mangaka bien connu au Japon, il a commencé dans les années 60, et oui, ça ne date pas d’hier. Il a un style assez unique, et les films adaptant son œuvre ne sont pas rares. Il sera même passé à la mise en scène en 2014 avec le film Mother (à ne pas confondre avec l’excellent Mother de Bong Joon-oh, ou Mother ! de Darren Aronofsky, ou encore le Mother de Ohmoru Tatsushi récemment, que je dois voir, un très bon drame apparemment). Au cinéma donc, il aura été adapté plusieurs fois, par Tsuruta Norio (Orochi), Yamaguchi Yudai (Tamami) ou encore en 2005 via une anthologie de six moyens métrages, réalisés par des valeurs presque toujours sûres (oui, si on a Tsuruta et Yamaguchi, et même Kurosawa Kiyoshi, on se tape aussi du Iguchi Noboru). Bref, pas un inconnu. Baptism of Blood, c’est adapté de son œuvre, c’est relativement méconnu, difficilement trouvable aujourd’hui, et ça ne date pas d’hier, de 1996 en fait. Mais on peut remonter à 1968 niveau adaptation de ses mangas, avec The Snake Girl and the Silver-Haired Witch de Yuasa Noriaki. Et Baptism of Blood, c’était bien, voilà. Je ne savais pas franchement à quoi m’attendre en me lançant dans le métrage. On y découvre une actrice alors en pleine gloire qui se voit frappée par une maladie de la peau qui la défigure, et donc la retire des écrans. Heureusement, la demoiselle a une fille, charmante comme tout, et elle décide donc que pour continuer à vivre normalement, elle allait devoir utiliser une machine afin de transplanter son cerveau dans le corps de sa fille, et donc avoir une seconde jeunesse.

Une histoire glauque, grotesque, encore plus lorsque le métrage se décide à passer aux choses sérieuses après une première demi-heure d’exposition fort sympathique. Lorsque Sakura, la jeune fille, découvre le pot aux roses, elle tente bien entendu de s’enfuir, en vain, et l’opération aura lieu, dévoilant alors un concept aussi grotesque qu’invraisemblable, délivrant des images marquantes, avec cette machine que Giger n’aurait pas renié en terme de design, qui retire tout simplement le cerveau des personnages. Gore, dérangeant, grotesque et oui, totalement invraisemblable, une greffe de cerveau semble totalement hallucinant, encore plus de parvenir à mettre sa conscience ainsi dans le corps de quelqu’un d’autre. Et pourtant, malgré ce choix totalement grossier, ça fonctionne dans le métrage. Il faut bien entendu, pendant un bon bout de temps, laisser sa propre logique au vestiaire et s’investir dans le film, qui a alors beaucoup à proposer dans son genre. À savoir, une histoire plutôt glauque comme souvent, avec cette mère prenant le corps de sa fille, et qui va en profiter pour draguer le prof de piano, et prévoir son « évasion » avec lui, et en bonus, bien entendu, sa propre fortune, qui aux yeux de tous, est la fortune de sa mère, et non de la fille, mais bon, comme la mère devient la fille, ça va vous suivez ? Le film détourne du coup certains codes évidents, comme celui du prof succombant aux charmes de son élève, qui se révèle donc finalement être la mère, et elle sait comment avoir ce qu’elle veut.

On se demande bien où tout cela va nous mener finalement, puisque si le métrage dure 1h30, son fameux twist et son échange de cerveau lui survint assez tôt, au bout de 30 minutes, après quelques scènes de tension bien fichues d’ailleurs entre la mère et sa fille. Saluons d’ailleurs l’interprétation d’Imamura Rie, qui joue donc la fille, puis la mère dans le corps de sa fille. Dommage qu’elle se soit fait si rare sur les écrans, n’apparaissant que dans quelques films de V-Cinema (les deux suites de Fudoh) ou dans la série Eko Eko Azarak. Mais le film, de manière plutôt surprenante, retombe presque sur ses pieds avec ses révélations finales, visant à rationnaliser enfin l’ensemble et délaissant le côté grotesque de l’ensemble. Bon choix ? À vous de voir, on peut voir ça comme de la facilité au final, ou comme un concept grotesque qui vire alors à l’histoire un brin tirée par les cheveux (il faut l’avouer, ça l’est, malgré le crâne rasé des actrices pour l’opération chirurgicale). Il faut accepter tous ces petits éléments un peu gros, mais Baptism of Blood ayant été fait avec le plus grand des sérieux, avec une mise en scène propre, une photographie appliquée, de bons acteurs et des effets spéciaux au top (seuls quelques bruitages sonnent totalement faux), on se laisse prendre dans l’histoire. Assurément pas un grand film, mais une série B sérieuse et recommandable.

Les plus

Un concept grotesque
Fait avec sérieux
La fameuse scène d’opération

Les moins

Le fin mot de l’histoire, un peu gros
Il faut accepter pendant une heure le concept

En bref : Adaptation plutôt méconnue du travail d’Umezu Kazuo, Baptism of Blood (Senrei) demeure une série B sympathique et plutôt solide techniquement, alternant sérieux et grotesque.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A grotesque concept
♥ Done seriously
♥ The famous scene of the operation
⊗ The end, hard to believe
⊗ You have to accept the concept during one hour
Unknown adaptation of Umezu Kazuo, Baptism of Blood (Senrei) is a nice B movie, technically strong most of the time, always between grotesque and serious.

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