DREAMY EYES (Mắt Biếc) de Victor Vu (2019)

DREAMY EYES

Titre Original : Mắt biếc
2019 – Vietnam
Genre : Drame
Durée : 1h57
Réalisation : Victor Vu
Musique : –
Scénario : Kay Nguyen et Victor Vu

Avec Trúc Anh, Tran Nghia, Tran Phong, Khanh Van

Synopsis : Amis depuis l’enfance, Ngan et Ha Lan semblent destinés à une longue vie commune. Sauf que non.

Victor Vu est un réalisateur établis depuis des années et qui, mine de rien, touche un peu à tous les genres, avec une ambition visuelle certaine. Le thriller, le drame, le fantastique, et parfois, des mélanges de genres sacrément ambitieux comme avec le très bon The Immortal. Dreamy Eyes, qu’il signa en 2019, c’était le genre de films vers lequel je ne cours pas, avec son lot de romances impossibles, de musiques douces, de larmes. Oui, du mélodrame. Finalement, après deux heures passées dans la campagne Vietnamienne, et bien c’était pas si mal en réalité Dreamy Eyes. Même si, en fonction de votre patience, ou de votre affinité avec le genre, vous aurez parfois envie de baffer les personnages. Dès leur plus jeune âge, en primaire donc, Ngan et Ha Lan deviennent proches. Inséparables presque. En grandissant, forcément, ça n’a pas changé, et Ngan en pince énormément pour Ha Lan. Plutôt, c’est le grand amour, la seule femme qu’il voit en couleurs dans un monde en noir et blanc. Sauf que le destin, ou plutôt les personnages, décident de ne pas écouter leurs sentiments. Du coup, pendant deux heures durant, nous avons Ngan qui fait tout pour sa dulcinée, se plie en quatre, et n’a rien en retour. Tandis que Ha Lan a le grand amour juste devant ses yeux, mais à la place, craque pour le premier beau gosse qui va la mettre enceinte avant de se casser et d’en épouser une autre. Heureusement, sous ces aspects de mélodrame là pour faire pleurer dans les chaumières, Dreamy Eyes a quelques atouts pour lui, notamment technique.

La photographie par exemple est souvent magnifique, et du coup, la campagne Vietnamienne l’est tout autant, et donne envie de s’y rendre, de s’y promener, seul, ou à deux, en silence, à écouter la nature. Victor Vu avait prouvé par le passé qu’il savait déjà filmer son pays et sa nature, et il le confirme ici une fois de plus, c’est limite un délice pour les yeux. Car outre la photographie, il y a un sens du cadre, du ralenti judicieusement placé, une belle science du montage. Bref, techniquement, c’est du bon boulot, voire du très bon boulot par moment. On pourra aussi dire que le casting fait clairement le boulot. Parfois un peu trop bien, car durant la première partie, on a bien l’impression que Ha Lan est aveugle face à l’amour de son ami, qui fait tout pour elle, mais à qui elle tourne le dos dès que l’occasion se présente. Trúc Anh est très belle, expressive, mais apparaît par moment comme antipathique (ça s’améliore après), tandis que Tran Nghia est très expressif, sans doute même un peu trop par moment, lui aussi au début, mais au moins, les deux acteurs parviennent à faire véhiculer les émotions, et donc, le message, sans forcément avoir à ouvrir la bouche. Trúc Anh d’ailleurs retournera pour Victor Vu deux ans plus tard dans The Guardian. Il y a en tout cas une bonne alchimie entre les deux acteurs.

Et ce même si on a parfois envie de les baffer, entre Ha Lan donc qui semble aveugle ou faire semblant de l’être, et Ngan qui à l’opposé reste tellement sur sa position et son « premier amour » qu’il reste aveugle à tout le reste qui l’entoure. Les amateurs du genre seront très certainement aux anges. Et ce malgré un petit twist mal venu vers la fin, qui coince un peu dans un film dramatique se voulant à 100% sérieux. Et ce même si ce petit twist permet d’amener une très belle scène finale. Après, d’autres petits défauts, on peut facilement en trouver. Notamment par exemple que l’histoire se déroulant sur une longue période, les acteurs semblent pourtant ne pas vieillir, alors qu’un peu de maquillage aurait facilement créé l’illusion. Ou oui, un second acte qui parfois, a du mal à vouloir lâcher l’affaire et se renouveler. Pour autant, le spectacle proposé est très loin d’être déshonorant. Malgré son second acte un peu plus longuet, le métrage s’avère bien rythmé, la technique est au point, les acteurs sont dans le bon ton, ça en fait certes aussi un poil trop sur la fin dans le mélodrame, mais sa scène finale rattrape le tout. Et puis, on le sait depuis le temps que la subtilité, dans pas mal de pays d’Asie, ce n’est pas trop ça, et on l’accepte bien en provenance du Japon et de Hong Kong. Et bien là c’est un peu pareil. Mineur, mais divertissant et agréable.

Les plus

De magnifiques décors naturels
Techniquement, très beau
De bons acteurs
Rythmé

Les moins

Comme souvent, le mélodrame parfois trop appuyé
Un twist moyen sur la fin
On veut parfois claquer les personnages

En bref : Dreamy Eyes, dans le fond, c’est un mélodrame très classique avec tout ce que le genre implique. Ceci dit, il sort un poil du lot grâce à sa maitrise technique et son casting.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some beautiful natural landscapes
♥ Technically, it’s really good
♥ Good actors
♥ A good pacing
⊗ The drama is here, and as often, they try too much
⊗ A bad twist near the end
⊗ You’ll want to slap the characters sometimes
Dreamy Eyes is, at its core, a melodrama, a typical one, with everything it implies. Thanks to its technique and the actors, it’s still pretty good.

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