AMERICANA de Tony Tost (2025)

AMERICANA

Titre Original : Americana
2025 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h47
Réalisation : Tony Tost
Musique : David Fleming
Scénario : Tony Tost

Avec Sydney Sweeney, Paul Walter Hauser, Halsey, Eric Dane, Gavin Maddox Bergman, Joe Adler, Zahn McClarnon, Derek Hinkey, Simon Rex, Jasper Keen et Christopher Kriesa

Synopsis : Une chasse effrénée a lieu entre plusieurs individus pour mettre la main sur une chemise amérindienne Lakota d’une grande valeur.

C’est un peu par hasard que je suis tombé sur la bande annonce d’Americana, alors que je n’en regarde quasiment jamais. Et à la vision, deux réflexions. Americana semblait clairement fait pour moi, pour mes goûts, et en prime, le gamin du film allait sans doute être LE personnage. Présenté en festival en 2023, le film aura attendu deux ans avant de sortir sur les écrans Américains, en Août 2025, distribué par Lionsgate. Et pour rester fidèle à la longue liste des films Lionsgate qui se plantent, oui, le film n’a pas marché. Mais avec son budget de seulement 9 millions, je ne me fais pas vraiment de soucis pour lui, il saura, avec le temps, trouver son public. Car oui, il suffit de jeter un œil à la bande annonce pour voir non pas un ersatz de Tarantino comme certains critiques (cités dans la bande annonce) le disent, mais plus un hommage aux films des frères Coen. Bon, chez nous, Americana sortira sans doute directement en VOD, et en Amérique, il débarquera déjà en VOD à la date du 16 Septembre. Mais j’ai pu le voir le fameux Americana. Un film qui mérite son flop ? Non pas du tout. Un grand film ? Pas du tout non plus. Premier point, et pas des moindres, et même si c’est souvent le cas, la bande annonce laissait présager presque un road movie, un métrage ultra rythmé. Ce qu’Americana n’est absolument pas, étant bien plus un film de personnages, découpé en cinq chapitres. Un film où tout le monde ou presque est à la recherche du même artéfact, une ancienne chemise Indienne qui vaudrait une petite fortune. Il y a la serveuse Penny qui a du mal à aligner plus de quatre mots sans bugger mais qui se proclame superbe chanteuse (Sydney Sweeney), Lefty qui demande chaque femme avec qui il a rencard en mariage (Paul Walter Hauser), une mère de famille (Halsey), un Indien (Zahn McClarnon), un homme riche prêt à payer cher (Simon Rex) et tout un tas d’autres personnages, puisque la chemise va faire un bout de chemin, passant de mains en mains.

Et au milieu de tout ce bordel, il y a celui qui pourrait normalement être la personne innocente du récit, l’enfant, Cal. Sauf que dans Americana, Cal est persuadé d’être la réincarnation d’un Indien, il s’entraîne à l’arc et d’ailleurs plantera mortellement son beau père d’une flèche dans la gorge en guise de scène d’ouverture. Adieu l’innocence. Et Americana, si ça ne renouvelle absolument pas le genre, loin de là, ça en respecte tous les codes et ça s’avère hautement sympathique, notamment grâce à l’écriture des personnages, et à l’humour du film, lui aussi finement écrit et à l’image, jamais forcé ni appuyé. Et oui, j’avais raison, il faut bien en parler, mais Cal est génial, clamant à absolument tout le monde qu’il est la réincarnation de Sitting Bull, même lorsque la situation s’avère tendue ou dramatique, avec un sérieux à toute épreuve, n’en démordant absolument jamais. C’est d’ailleurs clairement lui qui a la plupart des dialogues les plus amusants. Mais l’humour du métrage fait souvent mouche, donnant un ton léger et divertissant à un film qui pourtant tue la plupart de ses personnages. Les personnages semblent tous un peu perchés, comme si chacun vivait dans son petit monde, son petit univers. Le film justement change parfois légèrement de ton en fonction des personnages qu’il met en avant. Romantique et léger au début avec Penny et Lefty, puis plus violent avec Mandy et son nouveau copain Dillon (encore plus par la suite quand Mandy retourne chez son père). Et ironiquement, si je devais vraiment lui trouver un défaut, ce serait son début, prenant tout son temps pour poser ses personnages, ce qui est bien dans le fond, mais prenant en réalité un peu trop de temps. La fameuse chemise, l’artéfact tant convoité, on attend bien 30 ou 35 minutes avant qu’il n’entre en jeu.

Surtout que oui, malgré le talent de Sydney Sweeney et Paul Walter Hauser, leurs personnages s’avèrent finalement presque trop normaux pour le film. Heureusement du coup, si le film commence par une petite déception, il s’améliore au fur et à mesure jusqu’à devenir hautement divertissant et un très bon moment. Jamais inoubliable, mais un film qui fait le boulot, surtout que ce genre de petit polar, sérieux, fait en totale indépendance mais avec néanmoins un budget, bien que petit, permettant de rendre le tout crédible, se font de plus en plus rares sur les écrans, alors qu’à une époque, ça sortait par paquet de douze. Et moi, je suis fan de ce genre de métrages. Forcément, Americana nous renvoie à ces classiques comme Red Rock West et tant d’autres, où une belle brochette de personnages sont tous après un magot. En plus, pour son premier long métrage, Tony Tost, également auteur du scénario, livre une copie plutôt propre, filmant comme à la belle époque les étendues désertiques Américaines et les carnages au fusil ou à l’arbalète. Voilà, Americana n’est pas un grand film, mais c’est un coup de cœur, surtout probablement car il débarque au bon moment, quand le genre se fait rare.