DELINQUENT GIRL BOSS: BALLAD OF YOKOHAMA HOODS (ずべ公番長 はまぐれ数え唄) de Yamaguchi Kazuhiko (1971)

DELINQUENT GIRL BOSS: BALLAD OF YOKOHAMA HOODS

Titre Original : Zubekō Banchô: Hamagure Kazoe Uta – ずべ公番長 はまぐれ数え唄
1971 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h24
Réalisation : Yamaguchi Kazuhiko
Musique : Tsushima Toshiaki
Scénario : Miyashita Norio et Yamaguchi Kazuhito

Avec Oshida Reiko, Kagawa Yukie, Tachibana Masumi, Hidari Tonpei, Tani Hayato, Yuri Tooru et Koike Asao

Synopsis : Rika est encore une fois libérée du centre de détention Akagi, et retourne à Yokohama. Seulement un gang de yakuzas domine les environs et le port, et un gang de bikeuses, menées par Mon, une ancienne connaissance de Rika, travaille pour eux.

Après un premier opus posant toutes les bases de la saga, et un second opus finalement moins bon puisque ne faisant que reprendre la formule sans trop savoir quoi en faire, en plus de souffrir d’un rythme en dents de scie, il était temps pour la saga de se relever si elle voulait continuer, et ce malgré le rythme de production à la chaîne des films au début des années 70 au Japon. Yamaguchi Kazuhito revient donc pour livrer ce Ballad of Yokohama Hoods, troisième opus, en reprenant encore une fois la même formule et le même schéma d’histoire, mais va en profiter par la même occasion pour explorer un peu plus le passé de son personnage principal, Rika, ainsi que de mettre un peu plus sur le devant de la scène son amitié avec Tony. Oui, comme d’habitude, on se retrouve avec une histoire dont les grandes lignes sont identiques, mais où toutes les petites données changent. Et au final, ça fonctionne. Ce troisième volet parvient à faire oublier Tokyo Drifters, et parvient surtout à mieux développer son scénario et ses personnages tout en se faisant incroyablement divertissant, mariant à merveille l’humour, la baston, le ton sombre entourant le milieu des yakuzas, et un côté résolument cool via son personnage principal, toujours joué donc par la sublime Oshida Reiko. Encore amenée au centre de détention Aragi au début de l’aventure, elle va y retrouver sur place Mon, une rivale qui va lui mettre des bâtons dans les roues pendant 1h24 ou presque, juste pour prouver qu’elle est meilleure. On ne change pas une équipe qui gagne, baston en prison, générique musical, et voilà que Rika est de nouveau dehors.

Les nouveautés de cet opus donc ? Des personnages bien plus travaillés, puisque le scénario va explorer le passé de Rika, et nous en apprendre donc beaucoup plus sur ses parents. Le travail qu’elle trouvera ce coup-ci sera source de nombreux gags, puisque Rika et ses amies vont vendre tout simplement des produits érotiques, que ce soit des sextoys ou bien des films à diffuser aux pauvres pécheurs souvent bien éloignés de la gente féminine une fois en mer. Tony, le meilleur ami de Rika, sera donc lui aussi de retour, et leur relation sera un peu plus travaillée, le jeune homme ayant un peu plus de temps de présence à l’écran pour mettre en avant leur relation platonique. Pour relier le tout, et bien c’est bien simple, Rika retrouvera à Yokohama son oncle, qui va dans un premier temps chercher à lui cacher la vérité sur sa famille afin de ne pas déclencher sa fureur, et accessoirement sa vengeance, et Mon se retrouvera elle aussi en ville, à la tête d’un gang de bikeuses, ce qui sera presque anecdotique si elle n’était pas manipulée par un clan yakuza, reliant tous les points précédents, puisque le chef de clan n’est autre que le meurtrier du père de Rika. On s’en doute, tout cela va évoluer, exploser après quelques bastons, le tout pour mener fatalement à une vengeance finale amenant son lot de mitrailleuses et katanas, le tout au port de Yokohama. Ah et oui, petite nouveauté, le brave Yamaguchi Kazuhiko, après trois films avec Oshida Reiko, décide de se lâcher, et aime alors placer sa caméra en contre-plongée dés que la jeune femme, en jupe, lèvera la jambe pour donner un coup de pied à ses ennemis, nous donnant, bien évidemment, de bien beaux plans culottes ! Ah les années 70 !

Blague à part, le réalisateur semble totalement à l’aise avec ce qu’il filme, surtout encore une fois qu’avec trois films déjà, il filme trois fois le même schéma narratif. Il évite donc ici les effets de styles un peu trop marqués et kitch, il semble également plus à l’aise avec l’action, notamment dans le final qui se déchaine, et fait preuve de belles idées visuelles lors d’un affrontement en intérieur entre Rika et Mon dans le dernier acte. Si Oshida Reiko est par ailleurs comme toujours énergétique, souriante et belle comme tout, le reste du casting est plutôt solide également, malgré quelques surjeux au niveau des seconds rôles, notamment dans le gang de bikeuses. Ça cabotine avec entrain même ! Avec seulement 1h24 au compteur, soit le plus court de la saga, ce troisième Delinquent Girl Boss se savoure avec un réel plaisir, même s’il souffre d’un défaut évident. Avec 3 films entre Septembre 1970 et Mars 1971, avec toujours la même formule, le scénario manque de réelles surprises, et le tout est un peu trop bien réglé, comme si l’on pouvait prévoir à la minute près les rebondissements à venir et ce qu’ils impliquent narrativement. Les ajouts d’à côté ont beau amener un peu plus de profondeur, la saga s’épuise quelque peu, et il est temps d’en finir, heureusement avec un quatrième opus conservant la formule, son humour, son énergie, mais avec ce petit quelque chose en plus qui en fait le parfait opus dans la saga.

Les plus

Des personnages mieux développés
Une formule à toute épreuve
Oshida Reiko toujours là
Le final qui se déchaine

Les moins

Un manque de surprise général
Une formule justement trop bien huilée

En bref : Ce troisième Delinquent Girl Boss remonte la pente après le second opus assez anecdotique, en se faisant solide, charmant, parfois même amusant, et en offrant un meilleur développement à Rika. Mais dans ses grandes lignes, oui, c’est toujours la même chose.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Better characters
♥ A good formula
♥ Oshida Reiko is still there
♥ The crazy finale
⊗ It lacks surprises
⊗ The formula is there, but it could be the problem at some point
This third Delinquent Girl Boss is better than the second one, stronger, charming and even amusing, and finally with a better character’s development for Rika. But it’s still the same thing.

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