ZOMBIE 4 AFTER DEATH (Oltre la Morte) de Claudio Fragasso (1989)

ZOMBIE 4 AFTER DEATH

Titre Original : Oltre la Morte
1989 – Italie
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Réalisation : Claudio Fragasso
Musique : Al Festa
Scénario : Rossella Drudi

Avec Jeff Stryker, Candice Daly, Massimo Vanni, Jim Gaines, Donald Wilson, Adrianne Joseph, Jim Moss, Nick Nicholson, David Anderson, James Edward Sampson et Alberto Dell’Acquaa

Synopsis : Une femme retourne sur l’île où ses parents ont été tués. Ils avaient travaillé sur un remède contre le cancer et ont accidentellement ressuscité les morts en mettant en colère un prêtre vaudou.

En général, quand on parle de gros bis italien, et surtout de nanar Italien, il y a deux écoles, qui parfois, se rejoignent, car l’amateur de nanar n’est parfois pas bien compliqué. Il y a ceux qui vouent un culte à cette période de quelques années où l’Italie avait produit en quantité un peu trop grande du post-apo fauché, et où tous les réalisateurs se sont lancés dedans (Dedodato, Fulci, D’Amato, Mattei, Martino, tous je vous dis). Une période courte de quelques années seulement, mais qui au moins, permet de varier les plaisirs et les styles vu le nombre de réalisateurs ayant œuvrés dans le genre. Et il y a ceux qui vouent un culte à Bruno Mattei, tâcheron improbable qui transforme tout ce qu’il touche (et il touche à beaucoup de choses, sauf à l’argent vu ses budgets) en métrage opportuniste. Bruno Mattei, c’est Les Rats de Manhattan, Robowar ou encore Terminator 2, alias Shocking Dark. Et Zombie 3 aussi. Et je ne suis pas du tout fan de Bruno Mattei, car autant certaines de ces scènes respirent l’incompétence et en deviennent, il est vrai, hilarantes, surtout que la direction d’acteurs, c’est un concept qu’il ne connaît pas, mais Mattei, entre deux scènes à même de marquer son public, il m’ennuie. Il faut dire que quand c’est mauvais au point de ne pas être joué, ni réalisé, ni monté parfois, je baille. En plus évidemment de copier sans vergogne de bien meilleurs films (Predator, Aliens, Les Dents de la Mer). Pour moi, Bruno Mattei, il est tout en bas de l’échelle. Du coup, son Zombie 3 m’ayant laissé sur un bien mauvais souvenir, et pourtant dieu sait que j’ai essayé plusieurs fois de lui donner une chance, et bien j’avais fait l’impasse sur Zombie 4, et ce même si son nom, ni même son pseudo de Vincent Dawn, n’apparaissent pas au générique. Car Zombie 4, même si tourné un peu en même temps par Claudio Fragasso (souvent scénariste pour Mattei), aux Philippines aussi, et bien ça me faisait peur. Mais quand on aime le cinéma Italien et qu’on veut briller en société, on se lance. C’est donc parti pour Zombie 4 After Death, ou tout simplement dans son pays natal Oltre la Morte.

Et je peux donc l’avouer, 1h28 plus tard, que si ce n’était pas bon, et que là aussi ça surfe sur pas mal d’autres succès, et bien c’était à mes yeux meilleur que Zombie 3 et donc, que l’œuvre de Mattei. Je ne partais pourtant pas confiant, car Fragasso, toujours actif de nos jours (il aurait signé un Karate Man en 2022), c’est l’homme derrière Troll 2. Zombie 4, d’entrée de jeu, trahit en tout cas ses conditions de tournage particulière. Un tournage guérilla, dans l’urgence, avec quasiment pas d’argent, et surtout, avec un Fragasso qui, de jour, tournait un film de guerre, et tournait donc Zombie 4 la nuit, vu que 80% du film se déroule de nuit. Ce que certains bonus semblent confirmer, lorsque l’on peut voir une équipe enchainant les prises, sans trop savoir où aller, mais en essayant juste de corriger ce qui ne va vraiment pas, prise après prise. Oui, une méthode de tournage assez spéciale. Mais donc Zombie 4, qui n’a rien à voir avec Zombie 3, ni avec Zombi 2, ni avec Zombie, qu’est-ce que c’est et pourquoi je trouve ça tout de même plus honnête qu’un putassier Zombie 3 ou qu’un film de Mattei tout court ? Déjà, Fragasso dresse un scénario, ou du moins une ébauche de scénario, qui ne reprend pas la figure du mort-vivant que l’on connaissait avec le film précédent (le méchant gouvernement et la toxine qui contamine les gens), mais retourne, un peu comme L’Enfer des Zombies de Fulci, à la base du genre, avec du vaudou derrière toute cette histoire. Dommage par contre que son scénario, signé Rossella Drudi, pas aidé non plus par un montage ultra chaotique durant ses 20 premières minutes, ne sache jamais où aller. On me dira que l’on n’attend pas ça d’un film de ce genre, c’est vrai, mais là c’est tout de même d’un brouillon assez monstrueux, avec deux périodes temporelles, séparées de 20 ans, qui se superposent presque sans rien pour nous l’indiquer. En réalité, j’ai mis plusieurs minutes avant de comprendre que oui, nos héros, et la blonde du film, Jenny (Candice Daly), sont là 20 ans après la scène d’ouverture, et que Jenny est la survivante de la scène d’ouverture, la gamine qui a donc bien grandie. Oui c’est brouillon au point que ce simple détail devient complexe.

Nous avons donc une ouverture assez incompréhensible, avec vaudou, ouverture des portes de l’enfer, un prêtre qui sacrifie sa femme pour se venger et maudire l’île car des méchants scientifiques en fait pas méchant n’ont pas pu sauver sa fille. Les scientifiques débarquent, armés de mitrailleuses (ça a changé les scientifiques), butent le prêtre, mais sa femme revient en mode Demons (de Lamberto Bava), bave aux lèvres et grandes dents en option, bute tout ce bon monde dans un festival sanglant sympathique, avant que Jenny ne survive. 20 ans plus tard, Jenny revient sur l’île avec des mercenaires, et on ne saura jamais vraiment pourquoi en réalité elle revient, puisqu’elle n’a pas l’air bien heureuse de revenir. Pourquoi des mercenaires alors qu’il lui faudra une heure de films pour annoncer qu’elle commence à se souvenir de ce qu’il s’est passé ? Le scénario n’a pas la réponse à toutes ces questions. Et puis il y a un autre groupe sur l’île, des… euh… explorateurs, je crois, et ils trouvent un livre des morts (toute ressemblance avec Evil Dead est accidentelle, promis), et les morts vivants, qui courent, parlent et se servent d’armes débarquent, les deux groupes se rejoignent, et vont tenter de survivre, voire de fermer les portes de l’enfer. Oui c’est un gros bordel qui pioche un peu partout mais qui, contrairement à un film de Mattei au moins, tente de faire sa propre soupe avec tout ça, plutôt que de bêtement copier un scénario sans talent (Robowar pour Predator, Shocking Dark pour Aliens, Cruel Jaws pour les Dents de la Mer). Alors oui, on a du Evil Dead, du Demons, du Fulci, et même un peu d’avion de l’Apocalypse pour les zombies qui peuvent coordonner les attaques et donc penser. Le tout avec la jungle comme dans beaucoup de productions du genre, et une ouverture donc 20 ans avant les événements, qui semble elle avoir été tournée en Italie, et donc, avec une équipe totalement différente. Et il y a beaucoup de choses à dire. Zombie 4 oui n’est pas un bon film, mais il a au moins le mérite de divertir en allant vite, très vite (trop ?). Fragasso n’est pas un génie, mais parvient par moment à livrer quelques beaux plans et bons effets gores.

Dommage en fait que l’aspect technique fasse souvent le yoyo. On alterne un plan qui a de la gueule avec un autre juste moche, on alterne une belle idée ou une jolie photographie avec tout à coup un plan où la mise au point est partie faire une pause. On alterne un beau maquillage avec un autre rudimentaire. On alterne des zombies en mode démons, avec des zombies qui courent et font des saltos, avant de croiser des zombies guérilla se servant de M16. Niveau acting, pas de surprise, si on retrouve quelques têtes connues, ça ne joue pas très bien en général. Nick Nicholason (American Ninja 1 et 2, Platoon, et oui), Jim Gaines (Robowar, Strike Commando) et Jim Moss jouent les mercenaires comme ils peuvent, Candice Daly joue l’héroïne blonde qui peut refermer (ou pas) les portes de l’enfer, Massimo Vanni (habitué de Mattei depuis un bail) et Jeff Stryker (acteur connu dans le porno gay) s’ajoutent au casting en « explorateurs », tandis que James Sampson joue (surjoue) le prêtre vaudou dans l’ouverture, aux côtés de Geretta Geretta jouant sa femme, habituée aux productions de Mattei (Les Rats de Manhattan et Shocking Dark), mais surtout ayant déjà été un démon avec le même look dans Demons de Lamberto Bava. Un casting varié, même si peu sont cités au générique (étonnant tiens), et que la moitié semble se demander ce qu’ils font là. Beaucoup de choses, de son casting à sa direction d’acteurs, de l’inconsistance de son scénario et de sa technique, ne vont pas dans Zombie 4. Pourtant oui, avec son rythme de croisière bien mené, quelques moments sanglants qui font plaisir, et énormément d’influences mais pas collées bout à bout ou simplement recopiées, le métrage parvient à avoir un petit capital sympathie et bis que Zombie 3 n’avait pas, par exemple. Et étonnement, j’aime beaucoup la musique même si elle est très étrange pour un film de ce genre, correspondant plus à un film d’aventures léger.

Les plus

Un métrage assez rythmé
Quelques bons maquillages
La musique est cool

Les moins

Un scénario hyper brouillon
Des acteurs peu concernés
Ça pique quand même un peu partout
Une technique qui part dans tous les sens

En bref : Zombie 4 After Death est un métrage étrange. Rythmé oui, jamais ennuyeux, avec quelques bons effets et bons moments, mais souffrant d’une production compliquée, d’un budget risible et d’un scénario bordélique.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Good pacing
♥ A few good special effects
♥ The soundtrack is cool
⊗ The script is so messy
⊗ The actors
⊗ It takes random ideas everywhere
⊗ Technically it’s sometimes good, sometimes crazy bad
Zombie 4 After Death is a strange film. The pacing is good yes, never boring, with a few good moments and special effects, mais with a bad and complicated production, a low budget and a messy script.

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