Titre Original : 捕風追影
2025 – Chine
Genre : Policier
Durée : 2h22
Réalisation : Larry Yang Zi
Musique : Nicolas Errèra
Scénario : Larry Yang Zi
Avec Jackie Chan, Wendy Zhang Zifen, Tony Leung Ka-Fai, Ci Sha, Jerry Wen Jun-Hui, Zhou Zhngjie, Nick Wang Ziyi, Lang Yueting, Chaney Lin Qiunan et Zac Wang Zhenwei
Synopsis : Un mystérieux mafieux et ses 7 fils adoptifs manipulent et ridiculisent la police en piratant le système de surveillance ultramoderne de la ville, dans le but de récupérer une fortune en crypto-monnaie. La police devenue impuissante doit faire appel à un ancien expert qui va s’associer avec une jeune policière à laquelle il est lié par un secret qu’elle ignore. Une partie d’échec commence alors, où les cerveaux et la loyauté seront mis à l’épreuve.
Bon, ce n’est un secret pour personne, mais le cinéma de Jackie Chan n’est plus ce qu’il était, et ses futurs projets ne sont pas là pour rassurer, entre un Panda Plan 2 déjà en post-production, un New Police Story 2 qui a du mal à démarrer sa production et un Rush Hour 4 que personne n’a demandé mais qui devrait arriver avec le retour de Brett Ratner derrière la caméra pour nous rendre une nouvelle fois rouge de honte. Et depuis 2015 donc, voire un peu avant, sa carrière ne passionne plus vraiment le public. Dragon Blade était bien trop long, Skiptrace était ce qu’il est (du mauvais Renny Harlin), et j’ai consciencieusement évité tout film réalisé par Stanley Tong durant cette période (oui, Kung Fu Yoga, Bleeding Steel, Vanguard ou encore A Legend, je n’ai rien vu, et je me porte très bien, voire mieux). Quand au reste, mes yeux essayent toujours de se remettre du fameux Hidden Strike où Jackie Chan faisait équipe avec John Cena, ou encore du film réunissant quelques minutes à l’écran Jackie Chan et Arnold Schwarzenegger. Du coup, il reste quoi depuis 2015 que j’ai vraiment aimé ? The Foreigner de Martin Campbell, excellent. Et c’est tout en réalité. Mais entre son carton en Chine (où Jackie en avait besoin après plusieurs gros échecs), les avis souvent positifs un peu partout et même une sortie au cinéma en France, forcément, son nouveau film, The Shadow’s Edge, faisait envie, et ce même si c’était une production 100% Chinoise. Car ça avait l’air d’être un polar à l’ancienne malgré la présence de nouvelles technologies au cœur même de son intrigue, car Jackie Chan avait l’air d’accepter qu’il était vieillissant, et car on mettait face à lui Tony Leung Ka-Fai. Et oui, on peut le dire, The Shadow’s Edge est sans doute le meilleur métrage de Jackie Chan depuis un bail, sans doute depuis The Foreigner (qui date de 2017 déjà), et avant ça, il faudra remonter à Little Big Soldier, en 2010.
Et pourtant, car j’aime modérer mes propos, tout le monde le sait, The Shadow’s Edge n’est pas non plus une bombe ou un incontournable, voire ce que la Chine a produit de mieux récemment (quoi que, sur ce dernier point, allez savoir). Car le métrage souffre de certains défauts, et certains sont évidents et difficiles à ne pas voir. On pourrait déjà parler de sa durée, car 2h20 pour la simple traque de criminels par une équipe de la police, c’est long, même s’il y a 7 criminels plus le mentor joué par Tony Leung Ka-Fai, et que nos flics ne viennent chercher Jackie, retraité et flic à l’ancienne, qu’après une très longue ouverture de bien 20 minutes. Un petit 15 voire 20 minutes en moins aurait rendu le métrage encore plus fluide et efficace. Et puis, on ne va pas se mentir, à force d’y aller à fond dans un peu tous les domaines, que ce soit l’émotion (la mort d’un flic à un moment, le passé en commun entre Jackie et celle qu’il protège) ou dans l’action (quelques moments un peu gros, un côté toujours plus qui vient un peu amoindrir la crédibilité), The Shadow’s Edge tombe dans certains travers du cinéma Chinois. L’exemple frappant de ce toujours plus, ce sera donc pour l’émotion ce moment où un personnage perd la vie, et qu’en fait, à part son nom de code, on ne sait rien de lui et donc on s’en fou un peu, violon ou pas. Niveau action, comment ne pas penser à ces rares CGI, notamment au début, absolument désastreux et qui font peur pour la suite. Heureusement, face à ces défauts, le métrage délivre la marchandise et s’en sort plus qu’honorablement, et en prime pas toujours là où on l’attendait. Car si évidemment il y a de l’action en pagaille, le métrage s’en sort aussi dans d’autres domaines. Malgré parfois donc un côté too much dans l’émotion, la relation entre Wong (Jackie Chan) et Qiuguo (Wendy Zhang Zifen) fonctionne étonnement plutôt bien à l’écran, surtout que les deux acteurs sonnent justes. Preuve que Jackie Chan, malgré parfois un manque de subtilité dans son jeu (on se souvient du Jackie alcoolique dans New Police Story), peut parfois s’en sortir et être crédible, on lui devait après tout les meilleurs moments dans le plutôt moyen Karaté Kid en 2010.
Mais bien entendu, ce n’est pas pour ça que The Shadow’s Edge tire son épingle du jeu. On le doit à sa générosité, à son action, à son rythme même si quelques coupes n’auraient pas fait de mal, et à son humour, qui fonctionne car il est assez rare. Jackie doit donc former des petits jeunes pour faire de la surveillance et retrouver un groupe criminel, à une époque où la technologie devient envahissante et remplace le travail de terrain. Un choix technologique qui au final trouve vite ses limites, les criminels pouvant pirater les systèmes, fausser les données, les vidéos, couper les communications. Bref, Jackie, bien que retraité, vient filer un grand coup de main, et le film ne fait pas les mêmes erreurs que récemment. Il doit bien former une équipe plus jeune, mais il reste cependant l’acteur principal, et celui au premier plan jusqu’à la fin. Par contre oui, l’acteur accepte qu’il a maintenant 70 ans passé, et ne peut plus faire la même chose qu’avant. L’action est plus rare (et donc dans un sens plus impactante), et il ne sauve pas le monde tout seul, Quiguo étant un atout indispensable à l’intrigue. Face à eux, Tony Leung Ka-Fai est souvent impérial en bad guy sans pitié. Je serais plus modéré quand au reste de son équipe, qui semble parfois sortir d’un boys band à la mode niveau look. Et l’action donc ? Elle fonctionne, malgré un découpage plus fréquent qu’avant au montage, sans doute pour camoufler l’âge des acteurs évidemment, mais néanmoins, le tout reste lisible, parfois violent, et donc forcément assez jouissif à voir. Que ce soit l’affrontement final, assez long et violent, ou tout simplement le premier vrai combat dans un petit appartement où tout le mobilier y passe, cela fait plaisir de revoir de l’action de bonne facture chez Jackie Chan, réaliste et terre-à-terre, et surtout sérieuse. Si l’on ajoute à ça de nombreuses scènes de filature où chaque équipe tente de prendre le dessus sur l’autre en usant de trucs et astuces (et de technologie), et on a là un polar mâtiné d’action plus qu’efficace, et surtout plutôt inespéré à ce stade-là. Un vrai bon moment, imparfait mais sincère et prenant.

Les plus
Action de bonne qualité
Un polar qui fonctionne
Des personnages principaux sympathiques
Tony Leung Ka-Fai, très bon en méchant
Jackie forme des jeunes, mais n’est pas là juste pour faire coucou
Les moins
Un poil trop long
Quelques moments too much, en émotion, intrigue et action
Des CGI rares mais souvent peu glorieux
En bref : The Shadow’s Edge est un peu le retour inespéré de Jackie Chan au polar sombre et violent, entouré d’un casting qui fait plaisir, avec des scènes d’action bien fichues. Un vrai polar divertissant malgré ses défauts évidents.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ The action is good ♥ A thriller that works ♥ The main characters are interesting ♥ Tony Leung Ka-Fai, very good as the main bad guy ♥ Jackie Chan trains youngsters, but he remains in the film |
⊗ A bit too long ⊗ Some parts are too much, for emotion, plot and action ⊗ The rare digital effects are bad |
| The Shadow’s Edge is a big surprise, the return of Jackie Chan to a dark and violent thriller, with a solid cast and good action scenes. Entertaining despite a few obvious flaws. | |




















