DEXTER SAISON 5 (2010)

DEXTER SAISON 5

Titre Original : Dexter
2010 – Etats Unis
Genre : Série TV
Durée : 12 épisodes de 50 minutes
Réalisation : Steve Shill, John Dahl, Ernest Dickerson, Milan Cheylov, Romeo Tirone, Keith Gordon
Musique : Daniel Licht
Scénario : Chip Johannessen, Scott Buck, Manny Coto, Jim Leonard, Tim Schlattmann, Wendy West, Lauren Gussis, Scott Reynolds

Avec Michael C. Hall, Julie Benz, Jennifer Carpenter, Desmond Harrington, Lauren Vélez, David Zayas, C.S. Lee, James Remar, Julia Stiles, Jonny Lee Miller, Christina Robinson, Peter Weller et Julie Benz

Synopsis : Rita a été assassinée, laissant Dexter seul. Il doit reconstruire sa vie en assumant son rôle de père en plus de son « passager noir ». De son côté, Quinn se pose de plus en plus de questions au sujet des manigances de Dexter.

Difficile de passer après une saison 4 qui aura mit tout le monde d’accord. Surtout quand, en coulisses, des changements s’opèrent doucement. Les showrunners originaux des quatre premières saisons ne sont par exemple plus là, et au fur et à mesure des saisons à venir, les scénaristes aussi, changent. Alors pour cette saison 5, on pourrait dire que le changement est encore minime, car oui, certaines scénaristes restent, certaines réalisateurs, solides, sont toujours derrière la caméra pour plusieurs épisodes, à l’image de Steve Shill (là depuis la saison 1), John Dahl (depuis la saison 3) ou encore Ernest Dickerson. Et c’est vrai. Surtout qu’en devant parler forcément de l’après saison 4, on sait d’office que cette cinquième saison sera très différente des précédentes, et qu’elle mettra en avant un ton plus sombre en abordant chez Dexter non pas la famille, les amis, ou l’amour, mais bel et bien le deuil. A ce titre, le premier épisode fait parfaitement bien le relais avec la saison 4 en étant en quelque sorte l’épisode parfait, fort, montrant un Dexter qui est bel et bien doté d’émotions, quoi qu’il en dise. De plus, sa culpabilité est extrêmement présente, dès le départ. « I did it » qu’il dira à la police. Et surtout, ce premier épisode peut se targuer d’avoir fait un choix, à la fois scénaristique et de mise en scène, très fort, lorsque Dexter annonce à Astor et Cody la fameuse fin de la saison 4. Comment quelqu’un comme Dexter, souvent sans émotions, va-t-il expliquer tout ça, alors qu’il est lui-même sous la culpabilité, le doute, et tout un tas d’autres émotions ? Et bien ça donne une scène assez osée, entre humour noir (les enfants qui reviennent et offrent des oreilles de Mickey toutes mignonnes à Dexter) et un ton brut assez salvateur. Surtout que la caméra ne s’éloigne jamais des acteurs, et fait le choix de pleinement montrer les réactions de Christina Robinson et Preston Bailley, des enfants acteurs, et que leur faire jouer cela peut devenir à double tranchant… et ils gagnent haut la main en étant crédibles, voire déchirants.

Mais évidemment, en plus de devoir gérer l’après saison 4, cette nouvelle saison 5 doit comme toujours faire avancer les choses de manière plus globale, introduire un nouveau méchant, rajouter des intrigues. Et c’est là que cette cinquième saison joue un yoyo assez fascinant entre ce qui fonctionne, et ce qui ne fonctionne pas. Quinn par exemple, il prend clairement le rôle de Doakes en doutant de Dexter et en décidant d’enquêter, allant même jusqu’à embaucher un détective, avec ce bon vieux Peter Weller (Robocop) dans le rôle. Et ça, ça marche, Quinn a enfin quelque chose à faire à l’écran, un but, bref, il existe. Peter Weller quant à lui incarne un enfoiré de première, ancien flic licencié prêt à tous les coups bas pour avoir ce qu’il veut. Ce sera donc, dans le fond, la première fois que quelqu’un aura des preuves, avec photos et bandes audios, de ce que Dexter fait à côté de son boulot, même si pendant un court instant seulement. C’est donc aussi à partir de là, à mon sens, que Quinn sait très bien qui est Dexter, mais décide de garder le secret. Un élément qui ne sera pourtant jamais abordé, mais qui semble à l’écran logique. Ou alors il est plus con qu’on ne le croit. A côté de ça donc, du deuil, de Dexter, de l’ambiance, il y a Jordan Chase, le grand méchant de la saison, joué par Jonny Lee Miller (Trainspotting), genre de coach mental manipulant son entourage, et ayant sa petite bande de potes, qu’il manipule aussi. L’idée n’est pas inintéressante, surtout que oui, les acteurs sont en soit de bons acteurs, mais il y a un léger souci dans l’écriture. Jordan Chase par exemple, qui apparaît parfois comme dangereux et manipulateur (le moment où il fait monter Dexter sur scène et le force à parler de la fin de la saison précédente), et bien le scénario parfois ne sait pas trop quoi faire de lui, et n’en fait donc souvent rien, juste un méchant stéréotypé qui en fait des caisses, notamment dans la dernière partie de la saison.

De même pour les autres méchants de la saison, qui perd par exemple beaucoup trop de temps sur Boyd, le premier que Dexter rencontrera. Non pas qu’il soit mauvais en soit, mais mettre trois épisodes avant que Dexter ne passe à l’acte, malgré l’humour parfois bien vu, et bien c’est clairement un coup manqué, une perte de temps, et la preuve de plus que très souvent, Dexter aurait dû voir ses saisons ne durer que 10 épisodes et non pas 12. Et il y a Lumen, alias Julia Stiles (les Jason Bourne), jeune femme kidnappée, sauvée un peu par hasard par Dexter, et qu’il va aider, pour accomplir sa vengeance contre ses captifs, dont Jordan Chase. Là aussi, un personnage intéressant, parfois finement écrit, avec une bonne actrice en prime, mais le scénario ne peut pas s’empêcher de ne pas foncer la tête la première dans les clichés, en insérant dans la dernière partie de la saison une romance totalement inutile, et qui vient même quelque peu briser ce qu’il y avait entre Lumen et Dexter. Notons aussi la présence très rapidement de la talentueuse Angela Bettis, bien que son rôle soit très limité. Voilà, en gros, cette saison 5 n’est pas si mauvaise que certains veulent le dire, mais pas si bonne que d’autres le disent aussi. Elle est bancale, avec des longueurs, des idées oui mais parfois mal exploitées, ou mal écrites. Reste que dans la continuité de la saison 4, elle reste souvent logique, et affiche un ton bien plus sombre en général. Elle aurait pu, voire dû être meilleure, mais rien de catastrophique encore. On perd un peu en qualité mais l’ensemble reste très divertissant. Le pire est à venir puisque c’est à partir de là que Dexter alterne entre saison sympathique et catastrophe industrielle.

Les plus

Sans doute la saison la plus sombre
Le thème du deuil
Lumen, pas un mauvais personnage en soit
Le casting de la saison, entre Stiles, Weller, Lee Miller
Un excellent premier épisode

Les moins

Des longueurs
Une écriture très inégale
Un final qui déçoit
Des personnages mal exploitées (Lumen, Chase)

En bref : Après une excellente saison 4, Dexter chute de haut avec cette cinquième saison, pas mauvaise, mais bancale, notamment à cause de son écriture. C’est dommage, car certains aspects sont très réussis, mais noyés dans un ensemble plutôt décevant. Divertissant en tout cas.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Maybe the darkest season
♥ It talks about death and how to deal with it
♥ Lumen, not a bad character
♥ The cast, between Stiles, Weller, Lee Miller
♥ An excellent first episode
⊗ Too long, sometimes it drags
⊗ The writing is far from perfect
⊗ The finale, disappointing
⊗ Some characters are not fully well exploited (Lumen, Chase)
After the excellent fourth season, Dexter fell with this fifth one, not bad, but not perfect, because of the writing mainly. It’s too bad, because some aspects are well done, but it’s still too bad. Entertaining tho.

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