TURBULENCE de Claudio Fäh (2025)

TURBULENCE

Titre Original : Turbulence
2025 – Angleterre / Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h31
Réalisation : Claudio Fäh
Musique : Marcus Trumpp
Scénario : Andy Mayson

Avec Hera Hilmar, Jeremy Irvine, Olga Kurylenko, Kelsey Grammer, Lionel Robert Blanc et Alessandro De Cominato

Synopsis : Un couple marié part pour une aventure en montgolfière, mais des circonstances imprévues mettent leurs vies en danger, mettant à l’épreuve leur amour et leur résilience alors qu’ils luttent pour survivre.

Malgré son 4.8 de moyenne à la fois sur imdb et senscritique, Turbulence, c’est le genre de petit film vers lequel je fonce. Le film catastrophe, avec un lieu unique, seulement une poignée de personnages, et de la survie. Alors oui, quand on fonce justement vers ce genre de métrages, le nom du réalisateur, Claudio Fäh, aurait pu ou dû me refroidir. Car l’année dernière, ce cher Claudio, il était déjà dans le film catastrophe, avec un projet ambitieux sur le papier, avec No Way Up, mixant crash d’avion et donc survie de ses passagers en plein océan, et film de requins puisqu’ils viennent s’inviter dans le programme. Et c’était une occasion manquée. Est-ce donc encore le cas avec Turbulence, film se déroulant dans une montgolfière ? Dans le fond, oui, car encore une fois, il n’y a rien d’exceptionnel ici, même si le réalisateur a su s’entourer d’un casting déjà plus solide. Néanmoins, et ce malgré quelques fonds verts discutables et une écriture parfois loin d’être subtile ou logique, Turbulence s’en sort bien mieux et parvient à être un petit film du genre plutôt efficace que je rangerais aux côtés des autres métrages du genre comme 247°F et son huis clos dans un sauna. Le genre de film pas exceptionnel, avec quelques réactions stupides, quelques défauts dans la mise en application, mais au final, tout à fait divertissant et ne nous tenant la jambe que durant 1h30. Ici donc, notre héros, c’est Zach (Jeremy Irvine, que l’on va revoir dans à peine deux mois chez Christophe Gans et son Retour à Silent Hill), chef d’entreprise détestable évidemment, à cause de qui tout va partir en cacahuète. Car qui dit chef d’entreprise dit forcément un homme qui ne pense qu’au profit et à sa petite personne, ce qui amène au licenciement de pas mal de vieilles branches de sa boite, à un suicide devant ses yeux, et alors qu’il se détend au bar, évidemment, l’arrivée de Julia (Olga Kurylenko) va lui faire tromper sa femme Emmy (Hera Hilmar, que l’on avait vu dans Mortal Engines) qu’il doit pourtant retrouver le jour suivant pour le fameux tour en montgolfière.

Un charmant personnage donc. Et toutes les pièces du scénario sont déjà en place, puisque Julia n’était pas qui elle semblait être, va tenter d’extorquer de l’argent au jeune PDG et va donc taper l’incrust dans le fameux vol histoire de rendre le tout plus compliqué. Qui a déjà vu un film du genre pourra un peu prévoir tout le déroulé du film, du début à la toute fin, puisqu’évidemment, la subtilité ne sera pas là, et que les personnages ne sont pas non plus des modèles d’écriture, tout s’emboite facilement, tout est assez prévisible, et c’est une des raisons de plus pour laquelle le film ne perd pas franchement de temps, nous amenant dans les airs pendant quasiment une heure entière de métrage. Les problèmes s’accumulent, les solutions sont de plus en plus risquées, le nombre de personnages va forcément diminuer au fur et à mesure des minutes. Quatre au début, puis trois, puis deux, enfin vous comprenez bien la logique du genre. Et avec ce concept, l’altitude, la peur du vide, tout ça, il y avait il est vrai un fort potentiel avec Turbulence. Potentiel qui ne va pas se concrétiser réellement à l’écran, puisque si l’ensemble est plaisant, divertissant, et que le casting fait le boulot (malgré l’écriture), les défauts d’écriture pourront dans un premier temps en faire soupirer plus d’un, puisqu’à plusieurs occasions, les personnages semblent tout simplement oublier l’endroit où ils sont et prennent donc des décisions qui ne font, à chaque fois, qu’aggraver la situation. Le premier décès dans le métrage en est le parfait exemple, on le voit venir, de loin, très loin, mais la manière dont le tout s’emboite fait sourire. Comme si, à l’exception d’Emmy, l’instinct de survie des personnages n’était pas vraiment au point. Et puis niveau personnages, il faut dire que le fameux Zach en tient une couche pour être détestable, s’enfonçant toujours un peu plus et ne pouvant jamais accepter ses erreurs, préférant à la place rabaisser les autres. Moi j’ai juste envie de plaindre ce pauvre Harry (Kelsey Grammer), le pilote de la montgolfière, spectateur de ses petites querelles qui mènent à la catastrophe.

Pour le reste, oui, Turbulence demeure un film efficace, même si convenu dans ses péripéties, même si la fameuse peur du vide ne sera pas bien présente, la faute déjà à un abus de plans similaires, se penchant vers le vide en déformant légèrement l’image (oui, ça pourrait fonctionner pour les moments clés, mais en nous ressortant le même plan à intervalle régulier, ça fonctionne déjà moins), et à quelques fonds verts très perfectibles par moment. Evidemment, pour ses deux points, on pourrait aussi dire qu’en plaçant son intrigue dans un lieu si exigu malgré les beaux décors derrière, la marge de manœuvre pour la caméra est limitée, et que le budget du film n’est sans doute pas énorme pour avoir des fonds verts et des détourages dignes d’une méga production (même si, vu le résultat de certaines…), mais ça reste malgré tout dommage. Nul doute que le film se fera, et se fait déjà d’ailleurs, descendre par une partie du public, mais il saura aussi divertir le public aimant ce genre de huis clos à ciel ouvert, même si on reste un énorme grand en dessous du génial Frozen et son huis clos sur un télésiège. Tiens, ça me donne envie de le revoir d’ailleurs… Mais voilà, oui, Turbulence n’est pas honteux. Il est totalement regardable, il ne dure pas trop longtemps, et à force, Claudio Fäh va peut-être continuer de s’améliorer de film en film pour livrer au bout d’un moment un classique du genre. On a le droit de rêver hein !

Les plus

Un huis clos en montgolfière
Le casting plaisant
Court et sans fioritures
Divertissant

Les moins

Des réactions parfois bien stupides
Quelques fonds verts bien ratés
La tension de la peur du vide absente

En bref : Turbulence n’est aucunement un grand film, il a son gros lot de défauts, mais si l’on apprécie le genre, on passe néanmoins un moment divertissant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A claustrophobic setting in a hot air balloon
♥ The appealing cast
♥ Short and straightforward
♥ Entertaining
⊗ Some rather silly reactions
⊗ A few poorly executed green screen effects
⊗ The fear of heights is lacking
Turbulence is by no means a great film, it has its fair share of flaws, but if you appreciate the genre, you will nevertheless have an entertaining time.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *