Titre Original : Inheritance
2025 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h41
Réalisation : Neil Burger
Musique : Paul Leonard-Morgan
Scénario : Neil Burger et Olen Steinhauer
Avec Phoebe Dynevor, Rhys Ifans, José Alvarez, John Garet Stoker, Kersti Bryan, Byron Clohessy, Majd Eid, Necar Zadegan et Aditi Singh
Synopsis : Lorsque Maya apprend que son père Sam était autrefois un espion, elle se retrouve soudain au cœur d’une conspiration internationale.
Passé totalement inaperçu, Inheritance est arrivé chez nous directement en VOD, comme c’est souvent le cas pour tous les pauvres films sacrifiés faute de succès dans leur pays d’origine. Bon, oui, 425 000 dollars récoltés seulement au box-office, c’est bien peu. Et sur le papier, Inheritance impose une certaine prudence dès le départ, étant le nouveau film de Neil Burger, faiseur certes honnête mais rarement brillant, à qui l’on doit par exemple le premier Divergent, mais aussi L’illusionniste ou Limitless. Et surtout, Inheritance se veut être un de ses films concepts, filmé intégralement à l’iphone. Un procédé casse-gueule, auquel certains se sont déjà essayés, et dont on pourra mettre les plus grandes réussites sur ces artistes qui aiment expérimenter avec cette contrainte, comme Steven Soderbergh (Unsane) ou Danny Boyle (28 Years Later). Et ici, ce qui est dans le fond dommage, c’est qu’avec son intrigue à base de thriller d’espionnage, on se dit que de filmer tout ça à l’iphone aurait été totalement logique et osé si cela avait été réalisé par Paul Greengrass par exemple, pour rester plus près des personnages, pour un rendu plus brut. Mais ne retirons pas tout à Neil Burger, car si faiseur il est, solide faiseur il est également, et Inheritance, malgré de gros défauts, est un honnête divertissement. Nous y suivons la jeune Maya (Phoebe Dynevor, découverte surtout dans un tas de séries, et du coup, je la découvrais, forcément), qui après la mort de sa mère, va tenter de se reconnecter avec son père suite à son arrivée surprise. Le monsieur lui propose un travail, très (trop) bien rémunéré, et voilà la famille reconstituée en route pour Le Caire. Mais il ne faut pas plus de quelques minutes pour que tout dérape, que l’on annonce à Maya que son père est kidnappé, et qu’elle va devoir faire le tour du globe pour récupérer quelque chose et le donner aux ravisseurs, tout en fuyant Interpol qui lui court au cul. Simple, efficace, et comme le métrage ne s’embarrasse pas de gros détails avec sa durée concise, parfait.
Et il faut bien l’avouer, l’idée du thriller d’espionnage, avec ce personnage en fuite permanente, qui n’y connait rien, le tout filmé avec un iphone, c’était une idée aussi brillante que suicidaire. Neil Burger s’en sort plutôt bien, car il parvient pour le coup à donner un côté très brut à son film, à ses images, et donc à nous raconter une histoire que l’on connait un peu trop bien (imaginez un Jason Bourne en gros, sans les bastons) mais avec un côté beaucoup plus réaliste. Cette technique lui permet un tournage éclair (en plus sans doute d’un budget plus bas, on ignore les chiffres mais on s’en doute), une large part d’improvisation, et de pouvoir s’adapter pour toujours garder à l’écran sa star. Et si au départ, j’étais moyennement, voire pas du tout convaincu, la faute à un début presque trop banal pour que l’artifice fonctionne sans donner l’impression de regarder un film de potes, quand l’intrigue décolle, l’aspect brut et réaliste des images devient alors un vrai plus pour le métrage. Et la comparaison avec Jason Bourne est en tout cas totalement légitime, puisque Maya sera bel et bien poursuivie de tous les côtés, et va donc fuir, que ce soit dans les rues en Egypte, ou bien en Inde à Mumbai, puis à Séoul en Corée. Fuite à pied, en suivant ou pas des indications au téléphone, ou à bord d’une moto que l’iphone de Neil Burger ne veut jamais quitter du regard. Ce choix de coller au plus près à son actrice fonctionne également de par l’aspect « familial » de l’intrigue, puisque Maya cherche donc à sauver son père, sauf que plusieurs twists que l’on voit venir débarquent, comme dans tout récit d’espionnage, il ne faut pas faire confiance à n’importe qui. Et donc malgré ses débuts peu prometteurs, Inheritance devient alors un métrage plus que recommandable où l’on ne voit pas le temps passer.
Cela est aidé par la prestation de Phoebe Dynevor, convaincante dans son rôle, et heureusement pour elle, vu qu’elle est donc constamment au centre du cadre. Finalement, ce qui abaisse le verdict final, outre son début trop banal pour convaincre, ce ne sera pas son visuel qui se justifie au fur et à mesure, mais l’écriture parfois maladroite, ou plutôt les choix que l’on pourrait presque juger débile du métrage. Surtout en 2025, à l’heure où prendre un avion pour un simple voyage nous fait passer par de multiples contrôles, d’identité, de bagages. Voir donc comment Maya parvient à fuir l’Inde pour partir en Corée du Sud fait doucement sourire tant le film perd alors totalement en crédibilité. Ce qui est encore plus aberrant pour un film mettant en avant les faux semblants, l’espionnage, Interpol et j’en passe. On regrettera aussi, dans le fond, le final totalement anti-climatique, et en plus hautement prévisible. Du coup Inheritance n’est qu’un petit divertissement, un tout petit thriller, ambitieux dans la forme, trop classique dans le fond, vite vu vite oublié oui, mais loin d’être désagréable ou inintéressant. Déjà ça.

Les plus
Un style assez brut et réaliste
Un métrage divertissant et assez direct
Phoebe Dynevor est convaincante
Les moins
Quelques moments stupides
Un début peu engageant
Un final prévisible
En bref : Gros flop de 2025, Inheritance est pourtant un tout petit thriller sympathique avec un style bien à lui, malgré un scénario simple et parfois un peu stupide.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ A raw and realistic style ♥ It’s entertaining and straightforward ♥ Phoebe Dynevor is convincing |
⊗ A few stupid moments ⊗ The beginning is scary, not for the good reasons ⊗ Predictable finale |
| Another box-office bomb from 2025, Inheritance is a little entertaining thriller with its own style, despite a simplistic script and a bit dumb at times. | |



















Analyse très juste, et je te rejoins sur l’essentiel. Le pari du tournage à l’iPhone est à la fois l’atout principal et le piège du film : quand l’intrigue s’emballe, cette proximité presque documentaire fonctionne vraiment et donne au récit une tension assez brute, presque immersive. Mais dès que le scénario force un peu trop la crédibilité – notamment sur les déplacements internationaux et la gestion d’Interpol – le vernis se fissure.
Phoebe Dynevor porte clairement le film sur ses épaules, et heureusement, car le concept repose entièrement sur elle. Dommage que le final, trop attendu, n’exploite pas davantage les possibilités ouvertes par cette forme audacieuse. On reste avec l’impression d’un film qui ose beaucoup sur la mise en scène, mais qui n’ose jamais vraiment sur l’écriture.
Un thriller modeste, effectivement vite oublié, mais intéressant à regarder pour ce qu’il tente plus que pour ce qu’il raconte. Et en 2025, ce n’est déjà pas si mal.