2001 – Pologne
Genre : Erotique / Giallo
Durée : 1h18
Réalisation : Roman Nowicki
Musique : Franck Cosack
Scénario : Roman Nowicki
Avec Eliza Borecka, Andrej Jass, Katarzyna Zelnik et Magda Szymborska
Synopsis: Le tueur est de retour et cette fois ci il s’attaque à des prostituées. Un policier aidé d’une prostituée et d’une assistante va essayer de le coincer.
Il y a peu, je vous parlais de ma jeunesse, du premier Fantom Kiler commandé chez Uncut Movies en VHS au début des années 2000, et si ma mémoire est bonne, à l’époque, internet n’était pas encore totalement démocratisé, et c’était via une pub dans un magazine que j’avais pu commander le film. Et comme j’étais pervers et pas qu’un peu, je n’avais pas commandé que le premier, j’avais fait un combo avec le second. Quand on est con, on l’est jusqu’au bout. Vous savez c’est quoi le plus drôle ? Tout ça, c’était la VHS chez Uncut Movies, mais j’avais poussé le vice jusqu’à acheter les DVD dézonés de Teraz Films. Si si, je vous assure, même que c’est comme ça que j’ai le 4 dans ma collection, ainsi qu’un autre film du réalisateur. Ah ces faux films Polonais putassiers, vous allez en bouffer, c’est moi qui vous le dis ! Alors, Fantom Kiler, il ne fallait pas avoir fait un Bac en philosophie pour savoir que ce n’était pas bon. De toute façon, quand une pochette essaye de nous attirer avec une fille à poil et un tueur, on sait déjà qu’on se dirige vers du gros cinéma d’exploitation sans aucune prétention artistique, ni sens du bon goût. Mais Fantom Kiler, c’était parfois hilarant aussi, et à côté de plans torchés à l’arrache, il y en avait aussi quelques-uns qui trouvent… grâce est un bien grand mot, mais voilà, à mes yeux, il y a pire. Maintenant, j’aimerais vous dire que c’est pareil pour Fantom Kiler 2, sorti donc peu de temps après en France toujours chez Uncut Movies, et contenant, en gros, le même cocktail à base de filles nues, de scènes érotiques assez osées et de meurtres légèrement sanglants, le tout dans un doublage qui sent bon le doublage en studio. Sauf que Fantom Kiler 2, c’est en fait exactement comme le premier, la surprise en moins, et la légende d’Excalibur à base de cuillère dans le cul en moins, et ça c’est dommage…
Du coup c’est bien simple, si dans le fond ça propose la même chose, dans les mêmes décors, avec les mêmes musiques et parfois les mêmes actrices, Fantom Kiler 2 réussit l’exploit d’être pire, d’aller plus loin dans la nullité, sans faire rire. Du coup le plaisir coupable de la vision, il baisse. Les fous rires se font beaucoup moins nombreux. Mais revenons au commencement, car comme tout projet, l’aventure Fantom Kiler 2 a dû commencer par un scénario… Non je déconne. Le réalisateur, en voyant que le premier opus se vendait face à des spectateurs curieux et pervers, a dû se dire qu’il y avait un coup à faire, et a donc repris les mêmes décors, les mêmes actrices, le même tueur, et a brodé autour. Ce coup-ci, ceci dit, il y a un flic qui enquête, et va poursuivre le tueur tout le long. Avouez, ça change, au lieu de suivre les victimes qui se dénudent et se font tuer comme dans le premier, on a une enquête stupide (le décor servant de commissariat est, par contre, hilarant lui), un peu molle, et donc, décevante.
Notre « super » flic va se servir de son assistante (qui jouait dans le premier film, un autre rôle) et avec l’aide d’une prostituée, il va traquer le Fantom. L’assistante servira d’appât, et si c’est madame « cuillère dans le cul » du premier film, ici, bon, ben, c’est un autre orifice, voilà. Le tueur débarque rapidement, mais le film, au lieu d’enchaîner les victimes comme le premier film, veut se la jouer polar, avec « poursuite » en voiture, sans doute une des plus molles de l’histoire du cinéma, striptease pour amadouer le tueur, du blabla, et ça se traine. Tout ça pour quoi ? Une bonne demi-heure d’attente pour un meurtre même pas intéressant, de simples coups de couteau (avec un montage chaotique, car pas de budget pour les plaies). Ceci dit, c’est après que le film trouve enfin un bon point de mon côté, avec la seconde victime, forcément nue, ligotée sur une voiture, électrocutée, puis éventrée.
Evidemment, ça reste fauché, mais c’est étonnement là que le métrage a enfin des idées visuelles pour mettre tout ça en scène, jouant sur les perspectives, sur les ombres. Alors ouais, ça prend tout son temps, évidemment ça reste putassier (avec électrocution à base de batterie de voiture raccordée aux seins de l’actrice), mais là, il y a de l’idée, et on se dit, peu importe le côté gratuit et vulgaire du film, que si tout avait été ainsi, on aurait eu au moins du Z bien divertissant, fauché mais qui essaye de bien faire. Et c’est en réalité un peu tout ce qu’il y a à retenir du métrage, qui au-delà de cette scène, est d’un vide presque abyssal. Presque car en reprenant à l’identique la formule du premier film, forcément, on a aussi droit à la même musique (que j’apprécie) et aux mêmes éclairages, qui donnent ce côté factice mais agréable à l’œil à l’ensemble. Mais bon, comme au final, c’est pour éclairer les mêmes décors, et utiliser exactement les mêmes musiques… autant voir le premier et rester sur ce premier navet, plutôt que d’en voir deux non ? Le pire étant que vu le niveau absolument immonde du troisième opus (le seul ayant eu droit à un DVD chez nous en prime), on en viendrait à relativiser sur la qualité du second film. C’est dingue non ? Maintenant, la vraie question pour un champion : est-ce que, bourré, et avec des potes, se faire l’intégrale Fantom Kiler en soirée, ça passe ou pas ?
Les plus
Même décors, même musiques, même filles nues
Le meurtre sur la voiture, enfin un peu d’idées
J’aime toujours la musique
Les moins
Beaucoup moins drôle que le premier
Toujours aucun scénario
Mon dieu mais ça joue vraiment très mal
Peu d’originalité dans les meurtres
Ça met trois plombes à démarrer en plus
En bref : Après le chef d’œuvre qu’étant Fantom Kiler, Roman Nowicki livre son magnus opus… Ben non, évidemment, Fantom Kiler 2, c’est juste les mêmes actrices toutes à poil, le même tueur, le même éclairage sur les mêmes décors, le tout sur la même musique, et basta.