Sortie : 7 Décembre 2017 (Japon), 28 Août 2018 (Monde)
Studios : Ryu Ga Gotoku Studio
Editeur : Sega
Genre : Remake d’un grand opus
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PC, Xbox One
Synopsis : Un an après avoir quitté le clan Tojo, Kazuma Kiryu doit cependant de nouveau donner des coups lorsque Terada, le cinquième président du clan, est assassiné par l’alliance Omi. Une guerre entre les deux clans se profile à l’horizon, tandis que Kiryu va faire la rencontre du dragon du Kansai, Goda Ryuji.
Si j’ai fais tous les jeux principaux de la saga Yakuza, du premier sur Playstation 2 au récent Like a Dragon, en passant par le spin of Judgment et même quelques jeux à part, comme Ryu ga Gotoku Ishin ou Dead Souls, je n’étais pas pressé de me lancer dans le remake de Yakuza 2, nommé donc Yakuza Kiwami 2. Certes, mes souvenirs du titre original étaient de très lointains souvenirs, datant de la sortie Européenne du titre sur Playstation 2, en 2008 donc, mais pour une raison quelconque, le jeu m’avait moins marqué que le premier. Avoir pu retoucher à l’histoire via Kiwami 2 m’a fait dire que j’avais tort, puisque Yakuza Kiwami 2 atomise le premier jeu sur bien des points, en se faisant plus long, plus vaste, en proposant non pas un quartier (le fameux Kamurocho, enfin, Kabukicho) mais deux, en ajoutant Sotenbori (reproduction de Dôtonbori) à Osaka, les personnages sont plus nombreux, l’intrigue plus grave, les mini jeux plus nombreux. Bref, Yakuza, mais en mieux. Et surtout, après avoir de nouveau terminé l’intégralité du jeu, et surtout, avoir terminé sur un laps de temps assez limité l’intégralité de la saga, Yakuza Kiwami 2 peut se vanter d’un élément en particulier. Celui d’avoir, Haruka mise à part puisque présente dans absolument tous les opus et ayant une évolution sur des années, le meilleur personnage féminin de toute la saga en la présence de Sayama Kaoru, une détective de la police d’Osaka. Présente du quasi début à la fin de l’aventure, elle va surveiller Kiryu, prendre part aux combats, s’ouvrir petit à petit à lui, et c’est vraiment dommage que le personnage ne soit dés le troisième opus que relégué à une apparition mineure en ouverture, puis disparaît totalement de la saga.
Clairement dommage oui, puisque sa relation avec Kiryu qui va évoluer tout au long du jeu est excellente, au départ assez hostile, puis douce, et un très grand soin a été apporté au personnage. Mais bon, je m’égare. Yakuza Kiwami 2 se déroule donc un an après les événements du premier jeu, et très rapidement, tout se met en place, avec l’assassinat devant Kiryu du nouveau président du clan Tojo alors que celui-ci s’apprêtait à signer la paix avec la deuxième alliance yakuza la plus puissante du Japon, l’alliance Omi, d’Osaka. Sauf que le meurtre semble venir de membres de cette alliance. Kiryu va donc devoir faire tout ce qu’il peut pour empêcher une guerre, dans une aventure qui va nous amener donc à Kamurocho mais aussi Sotenbori (que l’on retrouvera dans Yakuza 5 et Yakuza Like a Dragon), Tokyo et Osaka donc. Le but est simple. Amener la paix entre le clan Tojo et Omi. Sauf que, comme très souvent dans la saga, rien ne se déroule comme prévu, notamment à cause de l’antagoniste principal de cet opus, surnommé le Dragon de Kansai (en opposition avec le Dragon de Dojima, nous donc), Goda Ryuji, qui est clairement contre cette paix, et veut démarrer la guerre. Et nous n’irons pas plus loin pour ne pas spoiler, mais l’aventure se découpe donc en 16 chapitres.
Le moteur de ce Kiwami 2 est celui utilisé pour Yakuza 6 sorti juste avant lui, et c’est donc sans surprise que l’on se retrouve donc à déambuler dans les rues avec fluidité, dans un jeu au framerate certes bloqué à 30fps (apparemment, depuis sa sortie sur PC, le jeu peut aller bien au-delà), mais qui conserve les particularités du moteur utilisé, à savoir une expérience fluide, des combats qui s’enclenchent quasi immédiatement, et la possibilité d’entrer et sortir de chaque boutique sans chargements, immédiatement. Sans doute le prix à payer pour cette évolution à l’époque, là où Yakuza 0 utilisait un moteur différent, plus fluide et au framerate bien plus élevé, mais avec les dits chargements entre chaque zone et boutiques. Techniquement, que dire ? Yakuza Kiwami 2 fait ce que la saga fait de mieux. Des environnements réalistes qui fourmillent de détails, une direction artistique et des éclairages sublimes de nuit, parfois un peu plus ternes de jour il est vrai, deux quartiers par moment bondés de monde sans que le jeu ne subisse un seul ralentissement, des animations fluides et des visages toujours réalistes. Du tout bon donc. Musicalement, c’est un peu la même chose, les musiques d’ambiance pour l’histoire posent par moment une vraie tension, les musiques en combats ou lors de certains mini jeux sont punchy bien comme il faut, et les bruitages sont au top, tout comme la qualité des doublages. Comme d’habitude donc, le studio affine la formule et les petits détails de jeu en jeu. Ce qui fera pencher la balance en faveur d’un jeu ou d’un autre sera donc clairement son histoire et son contenu annexe.
Au niveau de l’intrigue donc, c’est un grand oui, puisque le jeu a là ici une histoire qui a bien plus d’ampleur que celle du précédent opus (chronologiquement parlant, donc, Yakuza Kiwami 1), des enjeux plus graves, tout en peuplant cette histoire avec des personnages secondaires au top, avec l’inspectrice Sayama Kaoru donc, et Goda Ryuji, notre redoutable Nemesis. Intéressants, charismatiques, pas si manichéens que ça pour les deux, ils sont pour beaucoup dans la réussite de la narration de Kiwami 2. Haruka, si bien présente, est un peu en arrière plan, même si elle prendra de l’importance dans certains chapitres de l’aventure. En terme de gameplay, on retrouve le mode de combat classique de Kiryu, et il va falloir se bastonner pour apprendre de nouveaux coups. Rien de bien nouveau à l’horizon à ce niveau là, mais ça fonctionne toujours. Et si on pourrait presque crier à la redite, puisque le jeu va encore nous donner une course poursuite en voiture sur l’autoroute, alors que Yakuza 0 et Yakuza Kiwami en avait déjà, et bien, on y échappe, de justesse, puisque le jeu ne va pas nous proposer une séquence de tirs typée arcade, mais va bel et bien amener son gameplay beat’em up sur des voitures et camions en mouvements. Bien vu ! Et donc, il reste les mini jeux ! Toujours aussi nombreux, nous allons retrouver tous les classiques, comme les bornes d’arcade pour jouer à Virtual-On pour Virtua Fighter 2, mais également les grands classiques de la saga, comme le karaoké, le golf, le billard, les fléchettes, le baseball au Batting Center, le Mahjong (mon préféré), le Shogi, le Poker et j’en passe. Mais évidemment, Kiwami 2 a ses mini jeux « bien à lui ».
Rapidement donc, on se retrouve à devoir gérer une nouvelle fois un cabaret. Kiryu va donc reprendre les rennes d’un cabaret, après Majima dans Yakuza 0, et le but n’est pas seulement de faire de l’argent, comme toute entreprise qui se respecte, mais de grimper les échelons, d’affronter d’autres cabarets et de sortir vainqueur. Autant dire que l’on peut y passer des heures et que c’est hautement addictif. Ça, c’est pour Sotenbori, car à Kamurocho, nous aurons une autre activité, appelée Majima Construction, où il faudra donner des ordres à notre équipe, construite au préalable et recrutée un peu partout (en parlant à des gens dans la rue, en faisant des quêtes annexes), pour affronter des vagues d’ennemis et protéger le matériel de la société de Majima. Il va donc falloir recruter, améliorer nos personnages, et bien gérer pour espérer voir la fin de ce mini jeu, auquel j’aurais beaucoup moins adhéré. Pas mauvais, mais moins prenant. Et au milieu de ces deux jeux énormes, le jeu nous rajoute… la possibilité de faire des photoshoots avec deux idoles. Simple mini jeu, il suffira de trouver les bonnes phrases à dire durant les six sessions différentes avec chacune des idoles, à savoir Aoyama Hikaru et Hashimoto Rina, et de profiter de ces charmantes demoiselles tout en petites tenues. Oui, du plaisir pour les yeux hmm hmm !
Et bien entendu, on retrouve à côté de tout ça un nombre incalculable de quêtes secondaires, au ton résolument bien plus léger que l’intrigue sombre du jeu et parvenant ainsi comme souvent à créer un bel équilibre dans l’ensemble, et si ça ne suffisait pas, ce remake nous rajoute en plus trois très courts chapitres où l’on jouera Majima, nous détaillant donc ce qu’il arrive au personnage entre le premier jeu et celui-ci, tout en se permettant de remettre quelques éléments de Yakuza 0 sur le tapis, comme pour bien nous rappeler que la renaissance de la saga en dehors du Japon et surtout sa reconnaissance, on la doit à Yakuza 0. Du coup, oui, Yakuza Kiwami 2 est un jeu complet, et à l’exception du mini jeu Majima Construction que je n’aurais pas trouvé top, et du fait qu’un petit quartier d’Osaka nommé Shinseicho fut coupé comparé au jeu original, on a bel et bien là un excellent remake, qui a quelques bons atouts dans sa poche, du contenu en pagaille comme toujours, et qui peut se hisser grâce à son intrigue et ses personnages secondaires marquants parmi les meilleurs de la saga, aux côtés de Yakuza 0, Yakuza 4 et 5, ou encore Yakuza Like a Dragon. Non pas que les autres soient mauvais d’ailleurs, mais Yakuza Kiwami 1 semble aujourd’hui un peu limité et court, Yakuza 3 a une intrigue moins intéressante, et aussi bon soit-il, Yakuza 6 a une intrigue de base très courte. Car Yakuza Kiwami 2, et ce même si j’aurais fais absolument toutes les quêtes annexes, ainsi que maximisé le mini jeu du carbaret dans ses moindres petits détails, et bien il m’aura demandé 85 heures pour en venir à bout. Sans doute le jeu de la saga sur lequel j’aurais passé le plus de temps avec Yakuza 5 et Yakuza Like a Dragon, qui lui bat tous les records grâce (à cause) de son donjon final post game. Mais voilà, oui, Kiwami 2 est un excellent remake et un excellent jeu de plus dans la saga.
Les plus
Le Dragon Engine, fluide
Riche en contenu annexe
Le mini jeu du cabaret, long et prenant
Une intrigue pleine de rebondissements
Des personnages secondaires très travaillés et attachants
Des moments marquants
Les moins
Majima Construction, un mini jeu moins fun
En bref : Après un premier Kiwami refaisant intelligemment le premier jeu, Kiwami 2 s’attaque donc à un jeu très aimé des fans, et le fait bien. Son intrigue et ses personnages sont parmi les meilleurs de la saga, le contenu annexe fidèle à la saga, et on pourra passer des heures à errer, à casser des dents, à gérer son cabaret.