ANGEL TERMINATORS (轟天皇家將) de Wai Lit (1992)

ANGEL TERMINATORS

Titre Original : 轟天皇家將
1992 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h32
Réalisation : Wai Lit
Musique : Kuang-Hua Tseng
Scénario : Kei Yeung

Avec Sharon Yeung, Kara Wai, Carrie Ng Nishiwaki Michiko, Kenneth Tsang, Dick Wei et Ching-San Lee

Synopsis : Un puissant trafiquant de drogues revient à Hong Kong après un exil thaïlandais de quelques années. Décidé à récupérer son ancien territoire, il va se retrouver confronter à Ada, une flic prête à tout pour l’empêcher de nuire.

Angel Terminators, voilà des années que j’entendais parler de ce film, sans jamais l’avoir vu. Alors oui, je l’avais, dans un coin, mais en version recadrée en 4/3, de qualité plus que discutable, probablement un dvd bas de gamme voir une copie provenant d’un VCD. Pas les meilleures conditions pour voir un film souvent apprécié des fans de ce genre si particulier, ou plutôt si Hongkongais qu’est le Girls With Guns. Genre dans un sens initié par la saga In the Line of Duty en 1986, même si en soit, on pourra plutôt parler de Yes Madam, réalisé en 1985, mais qui se fera passer pour le second opus de la dite saga In the Line of Duty, sortant donc après Royal Warriors, le premier opus. Compliqué ? Boh, comme d’habitude dés que l’on s’amuse à traduire les titres des films Asiatiques dans plusieurs langues, et plusieurs fois. Mais donc, Angel Terminators, c’est un cas un peu particulier, puisque tourné en 1990, mais ne sortant que deux ans après, en 1992 donc, à une époque où le genre en question ne passionne plus, et ne s’est finalement jamais vraiment renouvelé depuis sa « création ». Sans doute la raison du peu d’intérêt jusqu’à récemment de la part des éditeurs. Mais grâce à Spectrum Films et une commande compulsive de ma part, j’ai enfin pu voir la bête. Et si ce n’est pas le film du siècle, si ça a de nombreux défauts, on peut dire que ça délivre la marchandise, tout en ayant finalement un scénario prévisible et même déjà vu mais qui va à l’essentiel en se permettant quelques détours bienvenu dans des contrées bien sombres que la Cat III n’auraient pas renié. Il faut dire que Angel Terminators fait plutôt bien les choses. Déjà niveau action, puisque c’est ce que l’on demande en premier lieu à un film du genre, mais aussi finalement niveau casting, car si Dick Wei vient faire coucou tardivement le temps d’un combat malheureusement trop rapide, et que le reste du casting n’est pas de premier ordre pour le non connaisseur, il a malgré tout un bon gros capital sympathie.

Sharon Yeung qui joue une flic prête à tout, que l’on retrouvera dans la fausse suite Angel Terminators 2, mais aussi aux côtés de Cynthia Khan en 1995 dans Angel on Fire. Mais à ses côtés, au niveau des femmes, ça se bouscule quand même, avec Kara Wai (Cat VS Rat, La Septième Malédiction, Peacock King, et tiens, Madam City Hunter en 1993, aux côtés de Cynthia Khan), sans oublier surtout Carrie Ng que l’on ne présente plus, ou évidemment Nishiwaki Michiko, actrice et cascadeuse, tiens, qui a tourné en 1988 dans le troisième In the Line of Duty aux côtés de Cynthia Khan. Bon, à force de le dire, désolé, pas de Cynthia Khan ici. Mais voilà, un casting certes pas de premier ordre mais un casting compétent dans le genre et qui fait plaisir à l’amateur, surtout que niveau masculin, souvent dans les méchants rôles, on trouve donc Dick Wei, et Kenneth Tsang, que l’on pourra, au choix, se souvenir pour ses prestations chez John Woo (Le Syndicat du Crime, The Killer) ou en Amérique (Rush Hour 2, Meurs un Autre Jour). Mon choix est vite fait. Mais bon, qui dit Girls With Guns dit action. Et là Angel Terminators fait les choses bien, déjà en alignant les scènes d’action avec peu de temps morts. Fusillades dans une usine entre des flics et des trafiquants, à coup de mitrailleuses et de fusils à pompes, prise d’otage dés le début dans une école maternelle, poursuites à pieds, nombreux combats à mains nues et acrobatiques bien comme il faut, avec quelques coups qui font bien mal, sans oublier les cascades, avec des chutes parfois folles et bien risquées. Oui, ça ne semble presque pas s’arrêter, car si certaines scènes sont courtes, et bien la suivante n’est jamais loin en réalité, si bien que le spectateur friand du genre en a clairement pour son argent. Surtout que quand il le faut, comme c’est monnaie courante dans le genre, la violence des affrontements et présentes, on n’hésite pas à frapper à mort, à briser des nuques et j’en passe.

Là par contre où Angel Terminators parvient plus à surprendre, c’est dans son ton résolument ultra sombre, voir désespéré. Ici, on capture des personnages pour les torturer et les droguer à mort, on humilie des femmes comme si on était dans un Cat III car ce n’est pas tous les jours que l’on voit une fille se faire pisser dessus dans un Girls With Guns. Et à cette violence vient s’ajouter un ton résolument nihiliste, renforcé par un final sombre et sans espoir que je n’ai aucunement vu venir, et ça, c’est fort. Mais comme souvent avec le genre, à tout cela vient s’ajouter un lot de défauts certains. Angel Terminators, dans sa proposition codifiée et un brin fauchée par moment, souffre de quelques défauts, accentués par la beauté de la copie HD. Des faux raccords, rien de choquant, des faux raccords lumière, ça semble parfois un peu plus étrange. Ça s’explique évidemment par un tournage sans doute éclair, mais ça surprend quand ça arrive en pleine scène d’action. Beaucoup moins anecdotique, on pourra citer la musique du métrage, parfois passant plutôt bien puisque je n’y ai pas du tout prêté attention, et parfois totalement à côté de la plaque si bien qu’on ne remarque que ça. Dommage donc pour le court affrontement avec Dick Wei, puisqu’à ce moment, la musique fait un hors sujet total qui laisser perplexe. Mais quoi qu’il en soit, ces défauts, parfois inhérents aux tournages éclairs de Hong Kong au début des années 90, notamment dans les sous genres bien de là-bas, n’empêchent pas Angel Terminators d’être un bon représentant du genre, et du tout bon pour l’amateur.