Titre Original : Grave Encounters
2011 – Etats Unis
Genre : Found Footage
Durée : 1h32
Réalisation : Colin Minihan et Stuart Ortiz (The Vicious Brothers)
Scénario : Colin Minihan et Stuart Ortiz (The Vicious Brothers)
Avec Sean Rogerson, Ashleigh Gryzko, Merwin Mondesir, Juan Riedinger, Shawn Macdonald et Ben Wilkinson
Synopsis : L’équipe de télé-réalité des chasseurs de fantômes de « Grave Encounters » décide de tourner un épisode dans un hôpital psychiatrique abandonné à l’histoire macabre. Au nom de la télévision, ils s’enferment volontairement dans la maison pour la nuit. Ils se rendent compte rapidement que la maison n’est pas simplement hantée, mais bien vivante et qu’elle n’a pas l’intention de les laisser s’échapper…
Il y a peu, un ami s’est lancé dans un peu par hasard dans les deux derniers métrages de Colin Minihan, à savoir What Keeps You Alive et It Stains the Sands Red. Le verdict final fut, de manière générale : c’est sympa, pas parfait, mais il y a de l’idée. Avant ces deux métrages, ce jeune homme avait déjà écrit et réalisé Extraterrestrial en 2014, et s’était fait connaître en 2011 avec son ami Stuart Ortiez en signant du found footage, car on le sait, quand on n’a pas d’argent mais des idées, voilà le genre parfait. Dans les faits, car il y a aussi la version quand on n’a pas de talent mais envie de faire de l’argent, il y a le found footage. En 2011 donc, il signait avec son ami sous le nom de The Vicious Brothers (rien que ça) Grave Encounters, qui rencontra un succès monstre à sa sortie, si bien qu’une suite vu le jour dés l’année suivante, sobrement intitulée Grave Encounters 2, écrite par les deux hommes mais dont la mise en scène échoua entre les mains de John Poliquin, illustre inconnu qui depuis n’a signé qu’un sketch pour Chilling Visions : 5 States of Fear (dont j’apprend l’existence aujourd’hui, ayant vu le premier métrage de 2013, Chilling Visions : 5 Senses of Fear, avec un excellent sketch signé Eric England). Bref, tout ça pour dire qu’avec ce que j’avais entendu, j’étais donc prêt à retenter une plongée dans le found footage, ce genre adoré du public et détesté de moi. Car pour un REC bien tendu du slip comme il faut, un The Bay intéressant, combien de mauvais films où il se passe rien et cadrés avec les pieds ? Beaucoup trop. Grave Encounters part d’un bon postulat en tout cas, celui de se moquer de toutes ces pseudos émissions de télé réalité sur le paranormal, où une équipe bad-ass et malhonnête, forcément, se rend sur des lieux réputés hantés en jouant la comédie. « Ohlala, on va enfin capturer l’existence des fantômes ». Oui, vous savez, les Ghost Hunter, Children of the Grave, Ghostly Encounters et j’en passe.
Et d’ailleurs au début, malgré les tics habituels du genre (non mais sérieux, ils sont censés faire une émission, et le cadreur a Parkinson et abuse du zoom), on a véritablement l’impression de voir les plans récupérés d’une émission. La découverte des lieux, les acteurs qui se la jouent sérieux quand la caméra tourne pour l’émission puis gros connard dés que le plan est terminé. En fait oui, même passé cet aspect, le début est prometteur, avec la découverte des lieux, un véritable hôpital abandonné, lugubre, dans lequel on n’aimerait clairement pas passer la nuit. Alors pendant 20 minutes, le métrage se la joue sérieux. On assiste au tournage de l’émission, on découvre en même temps que les personnages tout ça. Les personnages sont énervants mais c’est voulu, et on remarque du potentiel. Potentiel dans les différents lieux, mais également potentiel dans les différentes perches tendues par le film. Vous savez, la technique du fusil de Tchekhov, qui nous dit que chaque détail, élément dit et vu dans les plans aura son utilité par la suite. Le superflu ne doit pas exister dans le film. Donc si on nous dit « ohlala, une fille s’est suicidée dans cette baignoire », on sait que ce détail aura de l’importance par la suite. La mise en place est là, et nos personnages se retrouve enfermés dans l’hôpital, volontairement (les cons) pour y passer la nuit. Là, malgré des défauts (ces personnages énervants), le film a encore de bonnes cartes en main, grâce notamment à son lieu. Et au départ, ça marche encore, car malgré la présence de quelques jumpscares (ah que j’adore ça…. J’ironise hein), le film sait jouer sur ce que l’on ne voit pas. Bruitages inquiétants, phénomènes que l’on ne peut pas expliquer. En effet, défoncer la porte d’entrée mais voir que l’on se retrouve de nouveaux dans des couloirs infinis qui ne sont pas censés exister, ça fait un petit choc. Voir le temps défiler plus vite que prévu mais le jour ne pas se lever aussi, surtout quand nos affaires (la nourriture) subissent les dégâts du temps. Par contre pas la batterie de la caméra, qui tiendra du début à la fin.
On aura aussi un escalier menant au toit, qui ne mène finalement que vers un mur en béton. Ça, ça fonctionne. On ne l’explique pas, c’est troublant, et avec un tel lieu, ça permet de poser une ambiance. Jusqu’à ce que les Vicious Brothers se décident d’être vicieux. C’est à dire de nous faire du jumpscare putassier dans la face, du « bouh regarde mes effets spéciaux », du sang, et une explication finale toute pourrie. En fait, dés que les éléments deviennent trop flippants, tout part en sucette. La fille se met à paniquer et ne servira plus à rien jusqu’à la fin, sauf pour paniquer. Le noir passera son temps à dire « fuck you » jusqu’à la fin également, le sidekick Mexicain ne… non lui il disparaît cash en fait, pour revenir plus loin mais ne sera pas utile. Et notre personnage principal tête à claque sera bien tête à claque, en mode « non il faut filmer ». Les personnages deviennent énervants donc, et le film perds toute subtilité, multipliant les apparitions, avec des fantômes qui ressemblent un peu trop à des zombies et qui vont apparaître tout le temps. Le souci, c’est que du coup, le spectateur commence à être habitué à leur présence et ça ne fait plus rien, mais qu’en plus, les effets spéciaux ne tiennent pas forcément la route et que ça ne s’arrange pas forcément avec la durée. Quand au final ? Ahem, joker ! Je le trouve raté, tout ça pour expliquer d’une manière pas forcément intéressante et subtile tout ce qu’il s’est passé, au lieu de laisser planer le mystère. Alors du coup, j’ai envie de dire que Grave Encounters est un énième found footage comme les autres, qui a malgré tout une base de fan. J’aurais pu dire que c’est étonnant, mais il faut croire que les quelques éléments que le film réussi à faire sont suffisants pour le hisser un peu au-dessus des autres. Oui, les lieux sont flippants et l’hôpital est presque un personnage à part entière, le côté ironique sur ces émissions fait mouche au début. Et quelques moments d’ambiance fonctionnent également, je l’admets. Mais si le film explique déjà tout, pourquoi une suite ? Car l’argent !
Les plus
Le lieu
Quelques bonnes idées dans la suggestion
Le côté émission paranormale
Les moins
Les personnages
Cette envie de tout le temps trop en montrer
Et cette envie de tout nous expliquer
Ça finit par enfiler les clichés
En bref : Grave Encounters a ses fans, et a eu droit à une suite. Bon dans le genre, on a eu bien pire il faut l’avouer, et quelques tentatives pour faire flipper fonctionnent au début. Puis dés que ça s’emballe, le film en fait trop, en montre trop, explique trop, et les personnages ne deviennent que des clichés sur patte.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The location of the movie ♥ A few good suggestive ideas ♥ It really looks like a paranormal show |
⊗ The characters ⊗ It wants to show everything, too often ⊗ And to explain everything ⊗ In the end, it ends up being so cliché |
Grave Encounters has fans, and a sequel. In the found footage’ genre, there is worst of course, and a few scares work in the beginning. Then it tries to do too much, to show too much, to explain too much, and characters become cliché. |