Titre Original : 事故物件パート2/全滅
2022 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h15
Réalisation : Sasaki Katsumi
Scénario : Sasaki Katsumi et Kubodera Koichi
Avec Ebino Cocoro, Kubota Ayano, Ono Kento, Yamada Yoji, Ishikawa Ryofu et Miyamoto Kazutake
Synopsis : Après la « disparition » d’un groupe d’idoles lors du tournage d’une émission youtube se déroulant dans une propriété où de réels meurtres ont eu lieu, une nouvelle émission est mise en place dans une autre demeure. Un nouveau groupe d’individus participe dans ce qui s’annonce comme un programme romantique sur des lieux hantés. Mais les choses tournent mal puisque la résidence en question n’a pas l’intention de les laisser en vie.
Le premier Shin Jiko Bukken était un film qui avait divisé, mais néanmoins, si j’en crois quelques avis glanés ci et là, qui avait plus ou moins trouvé son public. Et j’arrive à comprendre pourquoi, puisque le film, bien qu’ayant bien des défauts, comme une première partie se trainant en longueur malgré une ambiance plutôt réussie, ou une avalanche de gore trop répétitive dans sa seconde partie, avait pour lui néanmoins deux éléments importants. Le premier, c’est son intention, que l’on doit donc à son réalisateur et scénariste, Sasaki Katsumi, son envie de proposer quelque chose de différent, de surprendre le public. Le second, c’est tout simplement une technique plutôt solide pour un petit film de ce genre, de sa photographie à ses effets spéciaux, et quand on plonge dans le cinéma à très petit budget, cet élément se fait plutôt rare. Et rien qu’avec ça, on pouvait être plutôt confiant envers sa suite, tournée en même temps, sortant peu de temps après, faite grosso modo avec la même équipe dans les mêmes conditions, et ce même si ce monde impitoyable Japonais nous a pourtant traumatisé depuis longtemps avec ces films en deux parties, avec souvent un premier film sympathique si l’on sait à quoi s’attendre, et un second inutile qui n’a plus rien à dire. Est-ce que la malédiction va continuer avec Shin Jiko Bukken 2 Zenmetsu ? Et bien le temps de sa scène d’ouverture, j’ai cru au meilleur. Une survivante s’échappant du fameux appartement maudit du premier film, rejoignant la civilisation, avant de rencontrer un funeste destin, c’était prévisible, mais ça fait clairement le lien, en plus de montrer toujours des effets spéciaux surprenants. Durant cette scène et les quelques suivantes, on s’interroge, car les pistes narratives sont nombreuses.
Si l’on écarte bien vite le récit d’une possible survivante traumatisée, on en vient à se poser des questions. Va-t-on suivre la vengeance d’outre-tombe des personnages du premier film face à cet agent mal intentionné ? Va-t-on le suivre lui dans sa quête pour survivre, hanté littéralement par ses démons ? Le film balaye ces possibilités d’un revers de main passé une poignée de minutes, peu nombreuses d’ailleurs dans leur globalité, le film étant encore plus court que le précédent (1h15), pour nous fournir purement et simplement pendant 45 minutes un récit très proche du premier film. On échange juste le point de vue, passant de l’idole innocente et donc victime à l’agent et donc au bourreau, mais en gardant la même approche, la même narration. Nouveau groupe de personnages, nouvelle demeure réputée hantée, nouveaux meurtres, nouvelle narration scindée en deux avec ambiance et découverte des lieux dans la première partie puis avalanche de gore et de revenants dans la seconde. Forcément, nouvelle demeure oblige, le danger ne sera pas le même, mais tout de même, on se sent rapidement un peu trahis par le réalisateur, surtout lorsqu’il refera les mêmes scènes, et fera revenir Ebino Cocoro, non pas pour amener des twists et révélations, mais juste comme un gimmick proche du premier métrage. La supercherie est d’autant plus voyante lorsque l’on arrive mi-parcours, à la scène devant faire basculer une nouvelle fois le métrage vers le gore, puisque le réalisateur appuie alors son hommage, comme s’il n’était pas sûr que dans le premier film, le public avait clairement perçu celui-ci. Du coup, on se retrouve avec une scène identique, une mort similaire, mais on ajoute les larmes de sang avant, pour que l’on comprenne bien que oui, tout cela est un hommage à Frayeurs de Lucio Fulci.
Seule réelle différence notable avec le premier métrage ? Le doute n’est plus possible dans l’approche de la seconde partie, qui lorgnait vers le grotesque sans que l’on ne sache clairement s’il fallait prendre tout ça au sérieux ou pas dans le premier film. Ici, l’humour (noir) est plus présent et les mises à morts tellement too much que le doute en effet est annihilé rapidement. Mais devoir se taper un film n’ajoutant finalement pas grand-chose pour en arriver à cette conclusion, c’est un peu triste. Le plus triste dans tout ça, c’est qu’encore une fois, tout n’est pas à jeter, techniquement c’est plutôt solide, les effets gore sont réussis, et une poignée de scènes tirent leur épingle du jeu, et amusent même parfois. Le final semble accepter la débilité de son concept et y va à fond, même si le manque de surprise dans ses choix et sa narration font que rien ne vient surprendre vraiment le spectateur. On se dit qu’avec un monteur qui aurait allégrement coupé dans le lard, il était possible de compiler les deux métrages avec une durée n’excédant même pas les deux heures, et de livrer donc en un seul film toute l’histoire tout en restant digeste. Pas certain que le public ayant apprécié le premier métrage sorte aussi enthousiaste du second tant il n’ajoute pas grand-chose de nouveau. Mais on peut se dire, encore une fois, que cela reste au moins plus rentre-dedans et palpitant qu’un Stigmatised Properties chez Nakata Hideo, et que l’approche résolument gore des deux métrages est certes facile, mais assez inattendue dans le sous-genre en question.
Les plus
Toujours techniquement appliqué
Les scènes gore, réussies
Les moins
Un second film trop proche du premier
Juste de nouveaux personnages pour la même chose
La rupture de ton ne surprend plus
Le final va plus loin… trop loin ?
En bref : Shin Jiko Bukken 2, au lieu de poursuivre clairement le premier film, en reprend la structure en y injectant de nouveaux personnages et victimes. Du coup, il ne surprend pas, et il propose un peu la même chose sans vraiment convaincre, malgré une poignée de bonnes scènes.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Technically it’s still seriously done ♥ The gory scenes are good |
⊗ This film is too similar to the first one ⊗ Just new characters for almost the same thing ⊗ Not surprising ⊗ The finale goes further… maybe too much? |
Shin Jiko Bukken 2, instead of continuing simply the first film, takes back its structure and just adds new characters in it. It’s not surprising, and not convincing despite a few good scenes. |