SIGNAL 100 (シグナル 100) de Takeba Lisa (2019)

SIGNAL 100

Titre Original : シグナル 100
2019 – Japon
Genre : Carnage d’étudiants
Durée : 1h28
Réalisation : Takeba Lisa
Musique : Nakamura Jin
Scénario : Watanabe Yusuke

Avec Hashimoto Kanna, Fukuyama Shodai, Higashi Keisuke, Ichikawa Riku, Kai Shoma, Kanda Joe, Kawai Tsukushi, Kitamura Yui, Koidemizu Kenichiro, Komagata Saki, Koseki Yuta et Kudo Ayano

Synopsis : 37 lycéens sont forcés de participer à un jeu macabre. Après avoir martyrisé leur professeur principal toute l’année, ce dernier décide de se venger en les hypnotisant. Maintenant, ils ont 100 actions (comme pleurer ou rire) à ne pas réaliser, implantées dans leur cerveau, sinon c’est le suicide ! Mais le problème, c’est qu’ils ne connaissent pas les 100 signaux, et que celui qui verra tous ses camarades mettre fin à leurs jours… survivra.

Signal 100, j’étais très souvent passé devant, sans trop m’y intéresser. Sa pochette bien rose, son casting constitué de jeunes. Quelque chose ne m’attirait pas, mais à force de voir et revoir cette pochette justement, j’ai commencé à m’y intéresser un peu plus. Une classe d’une trentaine d’élèves, après avoir été hypnotisée par leur professeur qui a ajouté dans leur petite tête très exactement 100 signaux différents qui, s’ils ont lieux, poussent au suicide. On leur annonce qu’une seule personne pourra s’en sortir, celle qui sera debout en dernier. Donc, un pseudo Battle Royale, encore avec des lycéens, mais ce coup-ci, ils se tuent eux même en effectuant des actions interdites. Pourquoi pas, même si avec un tel procédé, le piège est évident. Beaucoup de films depuis le succès planétaire de Battle Royale auront tenté de reprendre le procédé, soit en livrant une copie bien trop proche, soit en apportant en effet une poignée d’idées, mais en livrant des films beaucoup trop propres, et donc, retirant en quelque sorte un élément important du propos, sur la société, sur la violence qui sommeille en nous. Signal 100 évite ce dernier détail, puisque nos élèves sont forcés à se suicider, et donc n’ont pas à déverser leurs émotions violentes sur les autres, mais heureusement, il évite également de se faire un produit beaucoup trop soft et donc, ennuyeux. D’ailleurs, ici aussi la Toei produit. Mais le métrage adapte un manga. Qu’à cela ne tienne. Au final, bon ou mauvais film dans son genre ? Ce qui est certain, c’est que c’est bancal, que ça alterne les tonalités, en se faisant parfois violent et surprenant, et à d’autres totalement over the top, too much, et donc un brin risible. Mais tout ça, il le fait avec un certain sérieux dans la mise en image, et avec un rythme plutôt bien géré, car le film n’ennuie pas, ne dépasse même pas 1h30, et donc se suit quoi qu’il arrive sans problèmes.

C’est la moindre des choses dans un sens, ne pas ennuyer son public. Quand tout débute, le film se veut trompeur, sauf que l’habitué de ce genre de métrage voit déjà la supercherie. Oui, une salle de classe avec lycéens tout souriant, prof aimant, petites blagues entre les deux, regards amoureux. Bref, une classe modèle, un professeur aimant son métier et ses élèves, une vision fantasmée du système éducatif donc, qui sera brisée à peine trois minutes ensuite, lorsque le plan du professeur entre en exécution, avec la remise d’un DVD contenant ce qui déclenchera tout à une élève, qui va alors montrer les images à tout le groupe. Il n’en faut pas plus pour que l’intégralité du casting retrouve son cerveau blindé des 100 signaux pouvant pousser au suicide, et que le jeu ne commence, sept minutes à peine après le début du film. Chute depuis le toit de l’école, cassage de nuque, coups de couteaux, strangulation et j’en passe, le spectacle commence cash, et limite ne va plus quitter le métrage, avec tout ce que l’on peut attendre d’un tel concept. Il y aura forcément les élèves qui vont vouloir coopérer pour s’en sortir, ceux qui vont faire bande à part, ceux qui vont garder quelques révélations pour eux et même tenter d’éliminer les autres pour s’assurer d’être les seuls survivants. Outre le fait que les élèves se font du mal à eux-mêmes, contrairement à un banal Battle Royale, l’on pourra noter comme différence majeure que le professeur venant expliquer les règles quitte le récit après quelques minutes, livrant donc dans le lycée les élèves totalement à eux-mêmes. Pas d’aide extérieure, pas d’éléments extérieurs perturbateurs, et surtout, pas de professeur aussi méchant soit-il pour leur donner une raison, des indices ou même leur donner la possibilité de tenter de se venger ou d’en apprendre plus.

Si l’ensemble se fait malgré tout prévisible dans les grandes lignes, et n’a rien d’un grand film, il parvient à divertir, et alterne au final les idées bien trouvées, les moments bien violents (certains meurtres) et les moments beaucoup plus grotesques, voir risibles et incongrus. Choix volontaire ou juste des égarements ? Qu’importe, car cela reste le plus souvent bien divertissant, et que l’on ne voit pas le temps passer. On lèvera un sourcil forcément devant la liste des 100 signaux, autant certains paraissent logiques (ne pas appeler à l’aide, ne pas sortir de l’enceinte de l’école), d’autres un peu trop spécifiques (ne pas lire de manga) et pour certains, totalement improbables (ne pas se doucher dans du saké, sérieusement ?). Du coup quand le film s’axera sur la dernière catégorie de signaux, il plonge dans un bis qui semble totalement assumé, comme dans la scène du gymnase, qui durant une poignée de minutes, se lâche totalement. Les meurtres eux sont plutôt inventifs pour certains, parfois violents, parfois risibles (l’homme au visage illuminé, qui a vu saura de quoi je parle). Mais ça passe clairement, on s’amuse devant le film, plutôt bien filmé, avec quelques acteurs qui s’en sortent bien (d’autres moins). Non, la véritable ombre au tableau, ce sont les cinq dernières minutes inutiles du métrage, qui tranchent radicalement avec le reste, et pour le coup, ne servent véritablement à rien sinon à humaniser certains concepts laissés un peu dans le flou (le fameux « pourquoi ? »). Ça ne rend pas le film désagréable, même s’il est parfois (volontairement ?) stupide, mais c’est dommage de nous abandonner sur cette note négative. Reste un sympathique petit divertissement.