THE CROW de Rupert Sanders (2024)

THE CROW

Titre Original : The Crow
2024 – Etats Unis
Genre : Reboot rien à voir
Durée : 1h50
Réalisation : Rupert Sanders
Musique : Volker Bertelmann
Scénario : Zach Baylin et William Josef Schneider

Avec Bill Skarsgård, FKA twigs, Danny Huston, Josette Simon, Laura Birn, Sami Bouajila, Karel Dobry, Jordan Bolger, Sebastian Orozco, David Bowles, Tundy Smith et Samba Goldin

Synopsis : Poursuivis par des tueurs envoyés par une secte, Eric Draven et sa fiancée Shelly se font tout les 2 assassiner sous l’ordre du chef de l’organisation dont Shelly est membre. Mais peu après, Eric est mystérieusement ressuscité par un corbeau. Sous le costume de The Crow, il va alors se venger.

Vouloir réadapter The Crow, ce n’est pas une idée qui date d’hier, mais c’est une idée qui reste malgré tout saugrenue. Le premier film est devenu culte avec les années, et pour son premier film, Alex Proyas livrait un film certes imparfait, mais très fort, et montrait dans son ambiance et son visuel les prémices de son film suivant, Dark City. Et puis, outre le produit terminé, il y a aussi le drame qui a eu lieu sur le tournage et qui coûta la vie à son acteur principal, Brandon Lee. Pour autant, déjà à l’époque, la saga a continué, au cinéma, puis en DTV, en passant par la case série TV entre les deux. Et bien qu’il y a plusieurs comics différents, et donc, plusieurs personnages, le concept de The Crow, il reste limité. Un meurtre, un corbeau, un personnage ramené à la vie et une vengeance, point. Du coup, déjà en voulant étendre son univers, chaque métrage ressemblait beaucoup à un remake du premier film. Souvent avec le talent en moins, et le manque d’ambition aussi. Car si le second opus faisait encore illusion, dès que la saga est passée en mode DTV, rien n’allait plus, merci Dimension Films. Maintenant que Dimension et les frères Weinstein ne sont plus, The Crow continue malgré tout, et la tentative de livrer une nouvelle version sera passée entre les mains de multiples scénaristes, de multiples réalisateurs, et de multiples acteurs. Finalement, c’est durant l’été 2024 que sort le métrage, avec Bill Skarsgård (Ça, John Wick 4) en tête d’affiche, Rupert Sanders (Ghost in the Shell) à la mise en scène, et deux scénaristes, un chevronné (Gran Turismo, Creed III), l’autre débutant. Au box-office, le film se ramasse la gueule, si bien qu’un mois après, il est en VOD. Un beau 4,6/10 sur IMDB. Mérité ? Et bien oui. Pourtant, je n’ai rien contre Bill Skarsgård, ni contre Rupert Sanders, si son Ghost in the Shell était narrativement faible et vidé de substance, il restait un spectacle visuel tout à fait correct. Mais alors là.

Vouloir réadapter The Crow, on ne comprend pas l’intérêt à la base, et du coup, l’équipe du film cherche très souvent à s’éloigner du film de Proyas… et du coup accessoirement du comics. Le problème, c’est qu’ils s’en éloignent tellement parfois que… ce n’est plus The Crow en réalité. Bon, coupons court, déjà, il y a un gros souci avec le film, et c’est sa première heure. Là où souvent dans la saga, le film commence cash, ici, non, on veut nous présenter le couple vedette vivant pendant un bon 40 minutes avant de leur faire rendre leur dernier souffle. Pourquoi pas. Encore fallait-il les développer plutôt qu’en faire des enveloppes vides de toute substance, qui ne sont là que pour se faire les yeux doux et s’envoyer en l’air. On nous les présente dans une prison, ils s’évadent ensemble, s’embrassent, prennent un bain, s’embrassent, sont sur le lit, se disent des mots doux, s’embrassent. Le scénario tente de mettre un fond à tout ça avec l’histoire de Shelly, mais… rien de palpitant, rien d’utile pour solidifier leur relation en réalité. Que le temps paraît long quand il ne se passe rien d’intéressant pendant 40 minutes. Et puis, il y a le méchant, joué par Danny Huston, qui joue le méchant de la même manière qu’il l’a déjà joué 150 fois. La fois de trop ici. Le souci, c’est que le scénario ne sait pas quoi faire de lui. On nous fait comprendre qu’il a des pouvoirs surnaturels, qu’il a fait un pacte pour être éternel, tout ça pour se débarrasser de lui par la suite en 15 secondes montre en main. Il y a de sacrés gros soucis d’écriture dans le métrage, et pas seulement sur les personnages. Sur le concept même. Qui dit The Crow dit vengeance. Sauf qu’ici, souvent, le métrage oublie cet élément. Pendant une heure, rien. Même de retour à la vie, notre héros au départ se demandera s’il n’a pas rêvé, puis essayera de se venger et échouera, puis par un tour de passe-passe, devient une machine à tuer, non pas pour la vengeance, cœur du récit et de The Crow, mais pour ramener sa petite amie à la vie après un pacte.

On lui dirait de tuer le président pour la faire revenir qu’il le ferait, la vengeance n’y est plus pour rien en réalité. Le scénario est donc une catastrophe, montrant rapidement ses limites, et ne camouflant sans doute pas la production calamiteuse du projet, qui a dû passer par une bonne dizaine de mains depuis le temps. Rien à sauver donc ? Quand même pas. Visuellement, comme souvent avec le réalisateur, c’est soigné. Jolis plans, jolie photographie. Ce que ça nous montre ne passionne que rarement, mais ce n’est pas moche. Ah si, il y a la scène de l’opéra, clichée dans les faits, les films aimant les carnages dans les opéras, mais qui, après un bon 1h30 de vide, se lâche alors totalement en membres tranchés, décapitations, impacts de balles et j’en passe, tellement que ça fait alors plaisir à voir, faisant office de petit plaisir régressif, arrivant bien trop tard, et durant finalement peu longtemps, dommage. Car dès que c’est terminé, le film retourne à sa petite routine, et ce jusqu’à son final, qui là aussi fait lever un sourcil quand on y repense, tant l’ensemble paraît maladroit… Allez savoir, peut-être une idée d’une ancienne version du scénario, ou comme souvent à Hollywood, une des multiples fins tournées, sans trop se soucier du reste. Bide mérité donc pour The Crow cuvée 2024. Le pire de la saga ? Alors là, difficile à dire, puisque le métrage passe tout de même après les deux DTV que furent Salvation et Wicked Prayer, deux bouses infâmes, mais qui, pour le dernier en tout cas, avait au moins le mérite de faire rire tant on hallucine devant sa bêtise. Maintenant, on peut le dire, il n’y a bien qu’un seul The Crow, c’est celui de Proyas, point !

Les plus

La scène de l’opéra
Techniquement ce n’est pas dégueulasse

Les moins

Une première heure longue à en crever
Le concept de The Crow, oublié en cours de route
Une écriture de personnages désastreuse
Souvent extrêmement maladroit

En bref : The Crow, c’était bien en 1994. En 2024, c’est… ça existe. Voilà voilà.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The scene at the opera
♥ Technically, it’s not bad to watch
⊗ The first hour seems so long
⊗ The concept itself of The Crow, forgotten along the way
⊗ The writing of the characters is so bad
⊗ So clumsy in everything
The Crow, it was great in 1994. In 2024, it… it exists, here it is.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *