LONGLEGS de Osgood Perkins (2024)

LONGLEGS

Titre Original : Longlegs
2024 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h41
Réalisation : Osgood Perkins
Musique : Elvis Perkins
Scénario : Osgood Perkins

Avec Maika Monroe, Nicolas Cage, Blair Underwood, Alicia Witt, Michelle Choi-Lee, Dakota Daulby, Lauren Acala, Kiernan Shipka, Maila Hosie et Jason William Day

Synopsis : Lee Harker, nouvelle recrue du FBI, se voit confier une affaire non-résolue sur un tueur en série surnommé Longlegs. Son enquête se complexifie avec la découverte de preuves liées à l’occultisme.

Entre ceux criant au chef d’œuvre à chaque film qu’ils aiment, et ceux criant au pire film de l’année, voire au pire film qu’ils ont vu dès que ça ne leur plait pas, cela rappelle qu’il vaut toujours voir un film par soi-même pour se faire sa propre idée, son propre avis. Surtout qu’entre le chef d’œuvre et le navet, le grand film et la supercherie, il y a tout un monde. Et Longlegs se situe pile entre les deux, ça tombe bien. Nouveau film de Osgood Perkins, dont je n’avais rien vu auparavant, alors qu’il signe là son quatrième film comme réalisateur, qu’il est aussi acteur, et qu’il est le fils d’Anthony Perkins (ce qui expliquerait son premier rôle en tant qu’acteur à 12 ans dans Psychose 2). J’ignorais donc tout de son style, et n’avais aucune attente en particulier vis-à-vis de son métrage, dont je ne savais au final rien, si ce n’est que c’était un thriller, que Nicolas Cage jouait un tueur, et donc, que les avis étaient tranchés, voire acérés parfois. Longlegs en tout cas, ça commence bien, et ça met clairement en confiance, face à un métrage appliqué, techniquement somptueux. La photographie, la mise en scène, le montage, la musique, et ce jusqu’aux accessoires, décors, la reconstitution d’époque puisque le film se déroule dans les années 90. Et ça tombe bien, car l’hommage envers certains films n’est jamais vraiment camouflé et saute aux yeux très rapidement. Le Silence des Agneaux, Seven et j’en passe. Lee Harker (Maika Monroe, qui fut connue avec It Follows) est une nouvelle agent du FBI, et elle a un flair assez hors du commun. Ce qui en laisse certains sceptiques, comme son premier partenaire, qui se prendra simplement une balle en pleine tête en ne croyant pas le flair de sa coéquipière. Du coup, on la place sur la trace d’un tueur en série baptisé Longlegs. Une enquête complexe, puisque les méfaits se déroulent sur plusieurs dizaines d’années, et que les meurtres de familles entières ne montrent aucun signe d’effraction ou autre, comme s’il s’agissait de suicides. Forcément, on pense aussi au Cure de Kurosawa.

Bon, on passera sous silence le pourquoi du comment le tueur a décidé de se faire appeler Longlegs (longues jambes donc), parce que c’est quand même étrange comme choix de nom. Mais pendant sa première moitié en tout cas, Longlegs m’aura séduit, et j’étais donc plutôt du côté des séduits. On ne sait pas où le métrage va nous mener, et le tout est solide a plus d’un niveau pour passionner. Nicolas Cage est absent, n’étant alors qu’une silhouette, une apparition furtive, une voix, et ça fonctionne. L’ambiance est bien tendue comme il faut, et on se prend au jeu, on essaye, aux côtés de Lee Harker, de rassembler logiquement les pièces d’un puzzle qui sur le papier n’a rien de vraiment logique, puisque la piste satanique et surnaturelle pointe rapidement le bout de son nez. Mais qu’importe, c’est fait avec sérieux, ça reste crédible, on suit les pistes, avec ces dates clés, ses messages codés, cette ombre qui plane à la fois dans le jardin de Harker et sur le métrage. On pourrait même dire que pendant une heure, j’étais véritablement à fond dedans, et que j’attendais avec impatience l’apparition de Nicolas Cage. Même si, dans les faits, on était malgré tout très loin du métrage le plus flippant jamais vu, comme certains ont pu le qualifier un peu trop rapidement. Surtout que Longlegs, en réalité, n’effraie jamais. Il distille une ambiance oui, il est efficace, ce n’est pas un métrage joyeux qui met à l’aise, mais on a vu beaucoup plus flippant. Surtout que Longlegs n’est pas du tout un métrage horrifique, mais un film dit slow burn, un thriller sombre. Ça prend son temps au lieu de multiplier les moments chocs.

Seulement si la première heure m’aura pleinement convaincu, la seconde elle m’aura laissé songeur, et nettement moins convaincu. C’est dommage car c’est là que Nicolas Cage vient enfin faire son apparition, ce qui aura marqué la moitié des spectateurs. Et à ma grande tristesse, ça n’aura pas forcément marché sur moi. Non pas que l’acteur soit mauvais, mais son jeu est peut-être trop connu, trop attendu, si bien qu’à l’écran, on ne voit que Nicolas Cage, sous une épaisse couche de maquillage certes, mais Nicolas Cage malgré tout. Alors, évidemment, avec son faible taux de présence à l’écran, l’acteur a sans doute livré un show (trop connu) pour marquer plus rapidement, n’ayant pas forcément le temps de développer son personnage ou de marquer le spectateur autrement, mais ça n’a pas marché pour moi. Autre gros défaut du titre, si techniquement, c’est très appliqué, et que même la dernière partie délivre quelques moments bien chocs bienvenus, et bien au niveau du scénario, Longlegs reste finalement très en surface des choses, mélange les éléments, tout ça pour nous fournir un petit twist venant tout justifier et qui, lui aussi, n’aura pas du tout fonctionné sur moi, apparaissant plutôt comme un petit aveu de faiblesse, en mode « ta gueule c’est magique ». Et ça, surtout dans un film mettant en avant une enquête, c’est clairement dommageable. Et pourtant, des semaines après la vision, quelques séquences me restent encore en tête. Preuve qu’il faut un second visionnage ? Oh, il aura bien lieu un jour, mais pour le moment, Longlegs reste uniquement ce métrage certes sympathique, mais doublé d’une déception.

Les plus

Une première heure prenante
Maitrisé visuellement
Une bonne ambiance
Nicolas Cage en tueur en série, qui dirait non ?

Les moins

On a l’impression de voir Nicolas Cage faire du Nicolas Cage
Un scénario très simple
Des révélations qui ne fonctionnent pas toujours

En bref : Ni le renouveau du thriller bien sombre, ni la supercherie totale, ni le pire film de 2024, juste un petit thriller techniquement maitrisé mais qui a de grosses failles, dans son scénario et ses ambitions. Ça reste sympathique.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The first hour is really good
♥ Nicely done visually
♥ A good atmosphere
♥ Nicolas Cage as a serial killer, great isn’t it?
⊗ But it feels like Nic Cage doing Nic Cage
⊗ A very simple script
⊗ The revelations don’t really work
Longlegs isn’t the new dark thriller that defines the genre, or the worst film of 2024, just a little thriller, technically great but with big flaws, in the script, in its ambitions even.

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