BRAVE CITIZEN (용감한 시민) de Park Jin-pyo (2023)

BRAVE CITIZEN

Titre Original : Yonggamhan Simin – 용감한 시민
2023 – Corée du Sud
Genre : Action
Durée : 1h52
Réalisation : Park Jin-pyo
Musique : –
Scénario : Ji Na Yeo

Avec Shin Hye-sun, Lee Chan-Hye, Cha Cheong-hwa, Bae Hyeon-jun, Park Hyuk-kwon, Park Jung-woo, Lee Jun-young et Son Sook

Synopsis : Le film suit une ancienne championne de boxe qui travaille maintenant comme enseignante suppléante dans un lycée. Après avoir été témoin d’une violence intolérable, elle décide de faire justice elle-même.

Quand on me dit élèves délinquants et professeur aux méthodes peu orthodoxes qui va les remettre dans le droit chemin, mon esprit sans doute pas comme les autres me fait immédiatement penser à la trilogie Allemande Un Prof pas comme les Autres. Déjà car c’était très sympa, en plus d’être récent. Alors quand on m’annonce un peu le même programme, mais en Corée du Sud, avec en prime une professeur ancienne boxeuse, et qu’on me dit que ça dure moins de deux heures, je suis immédiatement preneur. Un rapide tour sur le net pour bien comprendre qu’en 2024, on ne peut clairement plus trouver d’avis réalistes sur les films (google me sortant en premier avis spectateur un « Meilleur film Coréen jamais fait, l’actrice principale est ma préférée depuis mes 17 ans »… Oui c’est bien beau tout ça, mais et le film dans tout ça ? Moi aussi j’aime beaucoup certains acteurs, actrices, réalisateurs, mais quand c’est de la merde, mon objectivité ne me fera pas dire le contraire car « omg elle est trop belle ». Alors parlons peu mais parlons bien. Nous sommes ici face à une comédie d’action Coréenne de 2023 où So Si-min (Shin Hye-sun) est embauchée comme professeur remplaçant dans un lycée qui est fier d’être un lycée sans harcèlements et violences. Ironique lorsque l’on sait que l’Asie a en général un gros souci avec le harcèlement scolaire, et ironique pour le film, puisque le harcèlement, il est présent, il est brutal, juste, tout le monde ferme les yeux. Sauf que Si-min, malgré son envie de suivre les règles et surtout son envie de se faire embaucher comme professeur à temps plein par la suite, elle est ancienne championne de boxe, et l’injustice, elle n’apprécie pas trop ça. C’est donc en portant un masque de chat qu’elle va botter des culs pour remettre à sa place le petit con qui fait sa loi dans l’école, et ce même s’il a des liens, que ses parents sont connus et ont de l’influence, et que la police ne bougera pas le petit doigt.

On se retrouve donc devant un film qui va alterner les passages légers, à base de quiproquo, de sous-entendus et j’en passe, notamment lors des échanges entre notre nouvelle prof et les autres professeurs par exemple, puis par la suite un peu tout le monde pour tenter de cacher son identité secrète de chat botteur de culs, et des moments plus durs lorsque le métrage se décide à aborder frontalement le harcèlement scolaire. Est-ce que ça fonctionne réellement ? Sommes-nous là, comme certains le clament, face au meilleur film Coréen jamais fait ? Bien entendu que non, loin de là, même si le métrage ne s’avère pas désagréable. On peut même dire que la formule est parfaitement rodée. Un peu trop même. L’action est sympathique, bien que tardant à arriver, les coups font souvent mal, le ralenti et le sound design aidant à cela, l’humour est plaisant à défaut de nous faire exploser de rire, et le tout est filmé avec sérieux, sans trop abuser d’effets de style, même s’il y en aura. Dans sa narration, Brave Citizen ne va pas chercher bien loin, puisqu’il respecte à la lettre les clichés des différents genres, voire des différents thèmes abordés. Le grand méchant qui passe son temps à martyriser les autres n’est caractérisé que par sa méchanceté gratuite et son absence de remords, ce qui fait qu’il est bien entendu facile à détester, et on sait par avance qu’il ne reculera jamais devant ses méfaits, jusqu’à un ultime affrontement qu’il est voué à perdre, comme toujours avec le genre. La police, tout comme les enseignants sont impuissants, voire parfois absents du récit, puisqu’il n’y a forcément que notre boxeuse pour rétablir la justice, un high kick dans la face à la fois. Forcément, on lui met quelques petites difficultés dans les pattes, quelques soucis personnels à régler à côté, comme une entente pas forcément joyeuse avec son père, et le tour est joué pour un divertissement fort sympathique, plaisant, mais oh combien prévisible.

Les acteurs font clairement le job pour rendre leurs personnages, au choix, appréciables ou détestables, mais vu l’écriture, ils n’avaient de toute façon pas besoin de réellement en faire des tonnes pour que ça passe. Shin Hye-su est-elle donc la meilleure actrice Coréenne comme certains le clament haut et fort ? Absolument pas, même si elle reste crédible, même dans l’action, mais en termes de jeu, si elle reste correcte, on ne peut pas non plus dire que le film lui fasse jouer quelque chose de renversant. Suis-je énervé à force de voir que le cinéma est traité à présent comme un élément devant mettre en avant stars et idoles et que toute prétention artistique, scénaristique ou autre ne devienne que secondaire tant que les fans peuvent admirer leur idoles ? Sans doute car lorsque l’on veut trier les sorties et voir en un clin d’œil ce que vaut tel ou tel film mais que les moyennes sont polluées dans un cas comme dans l’autre d’avis de fans ou de rageux, et bien, on perd du temps, et on doit se lancer, quitte à souvent au final tomber sur de sombres merdes. Brave Citizen, heureusement, toute considération à part, est un sympathique divertissement. Trop prévisible, trop gentillet dans l’action, amusant mais jamais si drôle dans l’humour, mais qui fait ce qu’il doit faire, à savoir divertir sur la durée.