THE GORGE de Scott Derrickson (2025)

THE GORGE

Titre Original : The Gorge
2025 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 2h07
Réalisation : Scott Derrickson
Musique : Trent Renor et Atticus Ross
Scénario : Zack Dean

Avec Miles Teller, Anya Taylor-Joy, Sigourney Weaver, Sope Dirisu, William Houston et Kobna Holdbrook-Smith

Synopsis : Deux agents surentraînés sont affectés à des postes de garde dans des tours situées des deux côtés d’un vaste gouffre secret, afin de protéger le monde du mal mystérieux qu’il renferme. Nouant des liens malgré la distance, les deux agents doivent rester vigilants face à cet ennemi invisible. Mais lorsque la menace cataclysmique pour l’humanité leur est révélée, ils devront faire équipe pour maintenir le secret à l’intérieur du gouffre avant qu’il ne soit trop tard.

Je ne suis pas un fan du cinéma de Scott Derrickson, même si je reconnais aisément qu’il a l’air très sympathique comme bonhomme, et surtout, qu’il aime ce qu’il fait, et le fait sans doute avec les meilleures intentions du monde. Mais voilà, entre son Hellraiser Inferno qui commençait la descente aux enfers de la saga vers le DTV, son remake du Jour où la Terre s’arrêta que l’on préférerait tous oublier, Sinister et ses jumpscares (même si le film reste sympa hein), et son The Black Phone que j’ai trouvé partiellement raté. Quant à son Doctor Strange, et bien je ne l’ai simplement pas vu, car Marvel ce n’est pas ma tasse de thé, et que le personnage ne m’intéresse pas. Mais The Gorge me prenait d’office par les sentiments, avec des têtes d’affiche que j’aime, la promesse d’un film horrifique, et en prime, Trent Reznor et Atticus Ross à la musique. Ce dernier point, c’était déjà la promesse d’une bonne bande son, et d’un visionnage obligatoire. Exactement comme le prochain Tron, qui en soit, me fait extrêmement peur (Disney, ça fait quelques années que ça fait peur), mais que je visionnerais au moins pour la bande son. Et au final, sans doute car mes attentes étaient très basses, mais The Gorge, ça se regarde très facilement. C’est loin d’être parfait sur bien des points, dans ses effets spéciaux, dans son mélange de genre aussi, mais les deux heures passent plutôt bien, certains éléments font plaisir, et en effet, le casting réhausse le tout, et la musique également. Alors, dans le fond, rien de nouveau. Deux agents doués et facile à éliminer en cas d’échec sont chargés de surveiller un gouffre. Une mission d’un an, en solo, chacun d’un côté du gouffre. Qu’est-ce qui se trouve au fond de ce fameux gouffre pour embaucher deux agents à le surveiller, armés jusqu’aux dents, et avec en prime, des mines sur les falaises, des détecteurs et des tourelles automatiques ?

Là, le film ne laisse pas planer le suspense bien longtemps, révélant une partie de sa menace très tôt dans le film, comme pour que l’on n’oublie pas devant quel genre de films nous sommes. Car il est vrai que The Gorge mélange les genres, et ne semble pas toujours savoir comment doser tout ça pour donner un équilibre entre les différents genres. Ainsi, quand tout commence, on a l’impression de se retrouver devant un thriller tout ce qu’il y a de plus banal, avec deux personnages envoyés pour surveiller un gouffre. Thriller via la présentation des personnages et leurs talents de tireurs (beau head shot), via les quelques réunions militaires, qui donne à Sigourney Weaver un rôle assez similaire à ce qu’elle jouait dans La Cabane dans les Bois (en gros, elle gère tout ce bordel). Puis, ça tente de mélanger horreur avec la menace dans le gouffre et romance, puisque pendant une bonne heure, entre deux menaces, on regarde surtout Miles Teller et Anya Taylor-Joy faire connaissance en s’écrivant tout d’abord, puis enfin face à face. Jusqu’au drame, prévisible, où nos deux tourtereaux qui commencent à s’aimer chutent dans le gouffre, et nous sommes alors là face à un film d’action horrifique. Ça court, ça saute, ça se poursuit, ça mitraille, ça explose des trucs et des machins. Bref, jamais subtil, mais étonnement distrayant malgré le côté bancal entre les différents genres. Pour continuer sur l’écriture, on pourrait parler aussi des révélations du film, le pourquoi du comment du gouffre, qui nous sera expliqué de la manière la plus brute qui soit. Traduction : « oh tiens, un film 8mm qui explique tout trainant sur le bureau, regardons-le ». Et pour continuer sur les nombreux défauts du film, il faut parler des effets visuels, assez nombreux, et justifiés par le lieu d’action du film, par le menace également (mais je ne dirais rien). S’il y a du très bon, notamment au niveau de le menace et des décors, d’autres sont vraiment mauvais, en particulier lorsque le film joue sur les filtres de couleurs, avec brume et tout, sauf que les personnages s’insèrent assez mal dans tout ça…

Résultat, ça donne un côté factice, voire jeux vidéo par moment, notamment avec cette colorimétrie. Et c’est dommage, car il y a de l’ambition, il y a de l’idée, et l’envie de donner un film horrifique certes peu sanglant, mais assez bourrin et explosif, parfois donc desservi par ses effets. Vous allez me dire que tout ça, ça fait beaucoup de défauts, et c’est vrai. Pour autant, The Gorge n’est jamais désagréable, malgré ses maladresses et défauts. Miles Teller (Whiplash, Too Old to Die Young, Top Gun Maverick) et Anya Taylor-Joy (The Witch, Last Night in Soho, Furiosa) prouvent qu’ils sont à l’aise peu importe le genre, peu importe s’il faut jouer le drame, la romance ou alors quelque chose de plus sportif. Leur romance paraît donc crédible, et on s’attache à eux. C’est à des années lumières, pour rester dans les films produits par Skydance pour Apple TV, d’un certain Ghosted avec Ana de Armas et Chris Evans, qui lui échouait dans absolument tout (humour, action et romance). Le fait que ce pilier du film fonctionne rend le tout appréciable sur la durée, qui atteint les deux heures, sans jamais que l’on ne trouve le temps long. De plus, le rythme, bien que prenant son temps dans la première heure, s’avère plutôt bien fichu pour intéresser. Et bien entendu, vu que je vous bassine avec ça depuis les premières lignes, le score musical de Trent Reznor et Atticus Ross est excellent, rappelant par moment leur travail sur Millenium de Fincher, et en plus, c’est finalement tout le sound design qui élève le film. Ironiquement du coup, The Gorge est peut-être mon film préféré de Scott Derrickson. Avec un peu moins de numérique, et une durée plus courte (c’était déjà longuet dans The Black Phone), allez savoir, peut-être qu’il se surpasserait.

Les plus

Le casting
Jamais ennuyeux…
Quelques idées sympathiques
La musique de Reznor et Ross
Quelques bons designs et CGI…

Les moins

Un mélange de genre parfois bancal
…Mais une première heure assez lente
Des facilités d’écriture énormes
…D’autres CGI bien moins glorieux

En bref : Contre toute attente, The Gorge était un divertissement mélangeant l’action, l’horreur et la romance plutôt prenant, grâce notamment à son casting qui y croit. Bancal, parfois trop timide et inégal, mais divertissant et attachant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The cast
♥ Never boring…
♥ A few very nice ideas
♥ The score by Reznor and Ross
♥ A few good designs and CGI…
⊗ The mix of genres isn’t perfect
⊗ …but the first hour could be too slow for some
⊗ Some writing choices (the film that explains it all)
⊗ …Some CGIs are not natural
Despite my fears, The Gorge is an entertaining movie mixing action, horror and romance, and it works thanks to the cast. Not perfect, a bit too shy, but entertaining.

One thought on “THE GORGE de Scott Derrickson (2025)

  1. Alors j’ai pas trouvé ça mauvais, mais très fade. J’aime bien ce réalisateur mais ici je trouve que ça fait impersonnel, on a du mal à y croire car, tu as pensé la même chose que moi, on se croirait en face d’un jeu vidéo, survival horror/action. Et un jeu manette en main, ça passe, mais en mode cinéma qui se prend au sérieux, bof bof.

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