Titre Original : Oni Goroshi – 鬼ゴロシ
2025 – Japon
Genre : Action
Durée : 1h46
Réalisation : Tanaka Seiji
Musique : Hotei Tomoyasu
Scénario : Tanaka Seiji d’après Kawabe Masamichi
Avec Ikuta Tôma, Higashide Masahiro, Tanaka Miou, Tôma Ami, Suruga Tarô, Kiryû Mai, Takenaka Naoto, Otoo Takuma, Takashima Masanobu et Onoe Matsuya
Synopsis : Accusé à tort du meurtre de sa famille et laissé pour mort, un ancien tueur à gages est prêt à tout pour se venger des « démons » masqués qui se sont emparés de sa ville.
En 2018, Tanaka Seiji s’était fait remarquer en signant Melancholic, qui a d’ailleurs fait de l’œil à la plupart des distributeurs à l’international, ayant eu droit à une sortie au format physique que ce soit aux Etats Unis, en Angleterre, ou plus tardivement en 2024, en France. Et pourtant, il aura fallu attendre 2025 pour voir son second long métrage, qui en plus, sort sur Netflix, et ce même au Japon (donc dans le fond, on peut dire que c’est une vraie production Netflix non ?). Et pour ce second film, forcément, il se lance dans une adaptation de manga, paru en 2020. Au programme donc, une histoire déjà vue, des personnages déjà vus, de l’action, du sang, de la violence, une vengeance, et un réalisateur qui n’a pas franchement changé au final son fusil d’épaule tant on peut faire des liens entre son premier film et ce second, mais qui malheureusement… ne convient pas forcément à ce qu’il voudrait raconter ici. Demon City, ou Oni Goroshi, sur le papier, c’est extrêmement simple, et ça fera au final fuir déjà une partie du public qui se plaindra du manque d’originalité général sur Netflix. Bon, pour une fois, on ne leur lancera pas la pierre, quand on adapte un manga parlant de vengeance, un peu logique qu’on se retrouve avec un film basé sur une vengeance. Notre héros, ancien tueur, est dans le coma après l’exécution de sa famille par une bande portant des masques de démons. Des années plus tard, alors qu’il est enfin à l’air libre mais dans un état végétatif, il reprend finalement du poil de la bête en se retrouvant face aux coupables, et c’est le début de sa vengeance. Ni plus, ni moins. Et avec Tanaka Seiji, à la fois au scénario et à la mise en scène, on pouvait espérer un produit sortant un peu du lot, puisque son premier film, Melancholic donc, il était déjà parfois violent, mais il était surtout très froid.
La violence étant rare, froide, clinique presque, les personnages parlaient peu, on comprenait souvent leurs motivations sans pour autant les valider, mais ça donnait à son film un certain cachet, cachet qui aurait pu également coller à Demon City. Une vengeance froide, à l’heure ou beaucoup jouent sur la surenchère et l’aspect cool. Et ben pas de bol… Demon City, dès sa scène d’ouverture, part dans une surenchère de violence over the top, avec le tueur armé d’un grand hachoir, qui ne laisse aucun témoin, le tout sur une musique rock n’roll. En soit, là aussi, pourquoi pas, c’est l’opposé de ce qu’on attendait, mais pourquoi pas. Là où ça coince plus, c’est quand on remarque que finalement, le réalisateur n’a pas totalement changé son fusil d’épaule, et donc, nous livre un métrage assez froid, où l’action certes est sanglante et explosive mais pas si présente que ça, avec des personnages pour la plupart antipathiques… ce qui ne colle au final pas avec ce que le scénario voudrait nous faire ressentir, avec ce père voulant venger sa famille, et va apprendre au fur et à mesure que sa fille est toujours en vie, élevée par un des méchants, et ne le reconnait pas. Un style froid qui éloigne toute tentative d’émotions que le scénario semble pourtant vouloir amener dans la dernière partie. Est-ce grave ? En l’état, disons-le, Demon City n’est pas un film honteux. Il reste rythmé, on reconnait la patte du réalisateur (il nous refait un plan séquence dans une cage d’escalier, mais en plus violent et sanglant), il se lâche avec un budget bien plus confortable, certaines scènes d’action sont plus que compétentes, dans la manière de les filmer, dans les chorégraphies, dans l’exécution, mais…
Mais il manque à Demon City le plus important, surtout après tant d’années à bouffer des vengeances. Il fallait soit aller à fond dans un domaine et renier toute tentative d’émotions, soit au contraire aller à fond de l’autre côté et parvenir à nous émouvoir, à ce qu’on s’intéresse aux personnages. Le film semble constamment choisir l’entre-deux, et du coup, ne provoque rien. L’action est compétente mais pas jouissive, jamais fun. C’est très violent mais ce n’est jamais viscéral. Ça nous met un père en deuil et j’en passe, mais on ne ressent rien car le métrage ne possède pas vraiment… d’âme bien à lui en fait. C’est bourrin et violent, mais on lui préférera de ce côté les films Indonésien du genre, justement plus violents et viscéraux. C’est plein d’action et les chorégraphies sont sympa mais même à ce niveau, on lui préférera un John Wick aux States par exemple. Ça manque d’émotions, d’originalité et de moments véritablement percutants pour marquer le spectateur, qui ressortira forcément déçu, sans pour autant passer un mauvais moment. Mais venant du réalisateur, on est forcément aussi déçu de le voir là pour son second film. Pourtant, Netflix au Japon (même si mes exemples seront polémiques), ce n’est pas si désastreux, comme le prouvaient Call me Chihiro (très bon drame) et City Hunter (oui j’ai passé un bon moment).
Les plus
Des scènes d’action compétentes
Parfois bourrin
Une durée qui n’abuse pas
Les moins
Originalité zéro
L’action manque de ce côté viscéral
Aucune émotion
En bref : Demon City, c’est une énième vengeance, violente, compétente, mais jamais originale, qui manque de punch, d’un côté vraiment viscéral, ou d’émotion. Il ne choisit jamais son camp, et demeure donc un divertissement potable et compétent, mais un peu vide et déjà oublié.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Nice action’s scenes ♥ Sometimes, bloody ♥ Not too long |
⊗ Nothing original here ⊗ The action could have been so much better, more fun ⊗ No emotion either |
Demon City, it’s just another revenge’s flick, violent, but never original, not punchy enough or mean, and no emotion. It never chooses what it wants to be, and if it remains somehow entertaining, it’s also a bit empty and already forgotten. |