DJANGO de Sergio Corbucci (1966)

DJANGO

Titre Original : Django
1966 – Italie
Genre : Western
Durée : 1h31
Réalisation : Sergio Corbucci
Musique : Luis Bacalov
Scénario : Sergio Corbucci et Bruno Corbucci

Avec Franco Nero, José Bodalo, Loredana Nusciak, Angel Alvarez, Gino Pernice, Simon Arriaga, Giovanni Ivan Scratuglia, Remo De Angelis et Rafael Albaicin

Synopsis : Un homme mystérieux arrive dans une petite ville, tirant un cercueil boueux derrière lui. Nommé Django, cet étranger sauve la vie d’une jeune femme et se retrouve ainsi projeté en plein cœur d’une guerre entre des révolutionnaires mexicains et une bande de racistes sadiques menés par un fanatique, le major Jackson. Malgré le chaos ambiant, Django met son plan en action : se venger, en opposant ennemi contre ennemi…

S’il est moins connu du grand public que Sergio Leone, Sergio Corbucci reste, avec Leone, le réalisateur qui aura donné ses lettres de noblesses au western made in Italia. Un des piliers du genre. Après tout, retirez la trilogie du dollar de Leone, et il est fort probable que s’il faut citer un autre western spaghetti, votre interlocuteur citera, peut-être sans connaître son réalisateur, ce Django, ou bien Le Grand Silence. Corbucci en tout cas, a un style bien différent de Leone, plus sombre, violent, nihiliste. Django, c’est une œuvre qui a marqué, à la fois les spectateurs, mais aussi l’industrie. Combien de films Italiens avec le nom de Django dans le titre par la suite ? On ne les compte plus, tandis que Franco Nero ne reprendra son rôle qu’une seule fois, bien plus tard. Pour le reste, oui, Django est important et a marqué, comme le prouve les hommages venant d’un peu partout dans le monde, que ce soit aux Etats Unis avec Tarantino et son Django Unchained, peu importe ce que l’on pense de lui (j’ai personnellement détesté, puis me mettre du rap sur des fusillades, c’est fini, direct), ou encore au Japon avec Miike qui livrera son Sukiyaki Western Django, ironiquement avec la présence de Tarantino devant la caméra. Django, c’est un énorme succès, et sans doute l’un des rôles les plus iconiques de Franco Nero. Mais ironiquement, ni l’œuvre la plus marquante de Corbucci (Le Grand Silence gagne), ni la musique la plus marquante de Luis Bacalov (cela restera le thème du Grand Duel, que l’on retrouvait dans Kill Bill Volume 1). Alors pourquoi Django a autant marqué ?

Outre le fait que nous sommes là face a un sacré bon western spaghetti, tout cela peut s’expliquer par pas mal de choses. Sa violence sèche, qui n’est pas rare chez le réalisateur, avec un bon gros bodycount. A tel point que le film fut parfois censuré, et même interdit pendant quelques années dans certains pays. A son personnage iconique, son récit fluide et sans fioriture, et bien entendu, son aspect plus sombre que chez Leone. Basé plus ou moins sur Yojimbo (comme Pour une Poignée de Dollars de Leone tiens), le métrage nous présente Django qui arrive dans une petite ville où il n’y a plus grand-monde, si ce n’est un barman, et les filles de joie qui travaillent là. Une petite ville qui est, dans un sens, en guerre, entre les hommes du capitaine Jackson et les Mexicains. Django arrive donc, en trainant avec lui un cercueil, et on se rend compte dès les premières minutes que le film possède une ambiance assez particulière. Adieu la poussière habituelle du western, dite bonjour à la boue, aux teintes de gris, à la moiteur générale. Un changement qui est déjà pour beaucoup dans l’ambiance. Et puis, dans la grande tradition du genre, Django est un personnage peu bavard, qui a des motivations simples (en gros, la vengeance), et qui préfère souvent tirer au lieu de parler. Et autant le dire, Franco Nero a la méga classe. Le voir trainer son cercueil, avant de s’arrêter pour sauver pour une raison inconnue une femme sur le point d’être exécutée en abattant froidement cinq personnages en quelques secondes, ça n’a pas de prix. Si l’on ajoute juste avant le magnifique thème musical bien connu et on est déjà conquis par la proposition. Alors oui, Django est loin d’être le premier western de Corbucci, qui avait déjà signé avant Le Justicier du Minnesota ou Massacre au Grand Canyon en 1964, mais il fait preuve ici de beaucoup plus de personnalité, de prise de risques pour marquer le spectateur, et le genre.

Des prises de risques qui parfois, sont plus dues au hasard. Le côté boueux du métrage par exemple, il est là car au moment de tourner le film en Décembre 1965, l’hiver était rude, et voilà. Corbucci refusa alors de nettoyer le décor, trouvant que tout cela correspondait à sa vision, et ce fut une excellente idée. Django est un film qui respire la boue, la sueur, et qui semble constamment vouloir aller plus loin. Django arrive dans la ville, cherche tout de suite le major Jackson, réduit ses hommes de main en fumée pour le forcer à ramener toute son armée et sortir son joker, sa mitrailleuse cachée dans son cercueil, ce qui fera alors débarquer les Mexicains, que Django connait, et amener d’autres coups, d’autres fusillades jusqu’à un final qui fait mal, comme toujours avec le réalisateur. Evidemment, Django, qui date de 1966, accuse parfois le poids des années. Mais ce n’est jamais vraiment grave, jamais vraiment problématique pour un film qui reste dans le top du genre, avec une mise en scène moins millimétrée de Corbucci comparé à Leone, plus naturaliste dans un sens, mais tout aussi séduisant, et bien plus macabre au final, dans la violence semble toujours la seule option, la seule finalité, même si ça laisse un goût amer. Le final ira dans ce sens, moins spectaculaire et plus court que chez Leone, mais plus sec et sans doute impactant aussi. Une grande réussite, considéré comme le premier opus d’une trilogie, suivi par Le Grand Silence et Le Spécialiste.

Les plus

Une mise en scène simple, mais carrée et bien pensée
L’ambiance boueuse
Franco Nero, parfait
La violence des affrontements
Super thème musical

Les moins

Vieillot par certains aspects
Un final sans doute trop simpliste

En bref : Django est une pièce maitresse du western spaghetti, aux côtés des Sergio Leone. Moins aboutis que Le Grand Silence, aussi de Corbucci, mais tout aussi solide et culte.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, it’s quite simple, but so effective
♥ The atmosphere, muddy
♥ Franco Nero, perfect
♥ A violent western
♥ Great musical theme
⊗ Of course, now, some elements look quite old
⊗ The finale, maybe a bit too simplistic?
Django is an important spaghetti western, close to Leone’s works. Not as perfect as The Grand Silence from Corbucci too, but as strong and cult.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *