RED EYE (레드아이) de Kim Dong-Bin (2005)

RED EYE

Titre original : Redeu-Ai – 레드아이
2005 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h36
Réalisation : Kim Dong-Bin
Musique : Mun Dae-Hyeon
Scénario : Lee Yong-Yeon et Seong Gi-Young

Avec Jang Shin-Yeong, Kwak Ji-Min, Lee Dong-Kyu, Kim Hye-na et Eol Lee

Synopsis : En 1988, un train allant de Séoul à Yeosu a été impliqué dans un accident mystérieux qui a coûté la vie de 100 personnes. La cause de l’accident n’a jamais été découverte. 16 ans après, le train fait son dernier voyage. Peu de temps après le début du trajet, les passagers commencent à remarquer des choses étranges. Les fantômes des victimes de l’accident de 1988 font peu à peu ressentir leur présence…

Les films de fantômes continuent d’arriver, cherchant de nouveaux terrains de jeux. C’est en 2005 et 2006 que les trains commencent à intéresser les scénaristes de ce genre de films, que ce soit au Japon ou en Corée. On aura eu Ghost Train en provenance du Japon en 2006, qui était fort réussit, et la Corée nous offrait l’année précédente ce Red Eye (à ne pas confondre avec le film du même nom de Wes Craven), mais le constat n’est pas le même, loin de là… Nous avons là un film qui s’amuse à perdre le spectateur au fur et à mesure qu’il avance, et à le lasser. Le début laissait d’ailleurs présager le meilleur pour ce nouveau film du genre, mais seule la première demi-heure parviendra à convaincre dans sa totalité, que ce soit dans la présentation de ces personnages, des situations, de l’histoire, ou de l’unité de lieu. Car contrairement à Ghost Train et ses fantômes hantant une gare, c’est ici un seul et unique train qui est hanté, par les passagers d’un crash ayant eu lieu une dizaine d’années plus tôt. En guise de personnage principal, nous avons une jeune femme, Mi-sun, dont c’est le premier trajet en train, de nuit. Son père était présent lors du crash, et elle est encore traumatisée aujourd’hui par cet évènement. Le personnage, tout comme l’actrice, sera convaincante, mais on ne peut pas en dire de même des autres passagers et du personnel du train. Parmi les passagers, des couples se disputant, des jeunes plutôt cons, une jeune femme pouvant voir les fantômes et des fantômes, bien entendu. On se retrouve devant une galerie de personnages pas toujours très bien développée et n’ayant rien de particulièrement intéressante, mais il faudra s’y faire, puisque dans son avancement, le film ne développera que très rarement ces personnages, en ajoutera quelques uns en cours de récit, et se focalisera presque totalement sur celui de Mi-sun.

Au niveau de la mise en scène, pas grand chose à dire. Le réalisateur parvient à donner une identité visuelle propre à son métrage, ce qui n’est pas un mal en soit, mais il y perd rapidement le spectateur, la faute à trop d’effets de style. Cependant, il s’en sort mieux que dans son précédent film de 1999 : The Ring Virus, remake du Ring japonais. Il faut rappeler qu’à l’époque, les films japonais ne sortaient pas en Corée. Son précédent était plutôt terne et bâclé. Ici, il soigne la mise en scène et parvient à nous séduire un temps. Il plonge son métrage dans des ambiances bleutées et verdâtres, joue avec les effets de lumière, les plans de caméras. Un travail plutôt remarquable, si le scénario avait suivi. Car on comprend tout assez rapidement dans un premier temps, ce qui n’est pas très compliqué, certains wagons ayant appartenus au train de l’époque. Quelques apparitions de fantômes plus tard, le réalisateur se lance dans  tellement d’effets de styles qu’on ne parvient presque plus à distinguer par moment le moment présent du passé, que Mi-sun peut voir. L’ensemble devient alors bien confus, et c’est dommage. Mais le film ne fait pas que créer la confusion, puisqu’on pourra noter également qu’il ne fera jamais réellement peur, à une ou deux exceptions près.

Les apparitions de fantômes seront pourtant courantes passée la première demi-heure (qui s’avère être étrangement la plus prenante, intéressante, et compréhensible). Mais rien de véritablement innovant, puisqu’on aura des passages du présent au passé (ce que le réalisateur abusera et abusera encore tout au long du métrage), nous aurons droit également à l’attaque de la perruque (The wig), au fantôme apparaissant sur les photos (l’excellent Shutter), au fantôme apparaissant au-dessus des personnages aux toilettes (le maladroit Ju-On the grudge 2). Bref, pour le spécialiste du cinéma de genre, on ne peut s’empêcher d’être déçu par ce manque d’innovation. Le scénario tente de se diversifier en prenant à droite et à gauche dans ce qui a déjà été fait, mais finalement, c’est un sentiment d’égarement du metteur en scène dans son propre récit qui se fait ressentir. Si au moins le film faisait peur, il y aurait eu véritablement un bon point à ce film, étant donné e public auquel il s’adresse, mais Red eye n’y parvient pas, ou trop rarement. Contenant pourtant pas mal d’apparitions, la plupart sont archi prévisibles, et on se retrouvera plutôt à bailler qu’à ressentir la peur. Certaines séquences s’en sortiront tout de même avec les honneurs, mais il faudra pour cela attendre les derniers moments du film, bien que le final soit totalement raté. Vous l’avez comprit, Red Eye ne parvient pas à convaincre, surtout que la concurrence est rude dans le  genre.

Les plus

Bonne mise en scène
Ça commence bien

Les moins

Vite lassant
Des apparitions trop prévisibles

En bref : Un film de fantôme tout d’abord alléchant lors de sa première demi-heure, grâce à son lieu unique (le train), mais la peur ne viendra pratiquement pas, la réalité se mélange au passé, le spectateur s’y perd et s’y ennuie, malgré une belle mise en scène.

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