M3GAN 2.0 de Gerard Johnstone (2025)

M3GAN 2.0

Titre Original : M3gan 2.0
2025 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h00
Réalisation : Gerard Johnstone
Musique : Chris Bacon
Scénario : Gerard Johnstone

Avec Allison Williams, Violet McGraw, Amie Donald, Jenna Davis, Brian Jordan Alvarez, Jen Van Epps, Ivanna Sakhno, Aristotle Athari et Jemaine Clement

Synopsis : Deux ans ont passé depuis la destruction de M3GAN, le prototype à la pointe de l’intelligence artificielle devenu incontrôlable lors d’un carnage aussi sanglant qu’impeccablement chorégraphié. Sa créatrice Gemma aujourd’hui auteure de renom milite pour l’encadrement drastique des I.A par le gouvernement, alors que Cady, sa nièce de 14 ans entre dans l’adolescence et se rebelle contre les règles trop strictes de sa tante. Cependant, à l’insu de tous, la technique de pointe mise au point pour M3GAN a été volée et détournée pour créer une arme militaire connue sous le nom d’AM3LIA.

En 2022 sortait M3gan. Encore un film concept sortant de chez Blumhouse, qui serait totalement tombé dans l’oubli si sa campagne promotionnelle ne laissait pas présager un film fun, et que les grandes lignes de l’histoire n’étaient pas signées par James Wan et Akela Cooper, les deux esprits malades derrière le fun, gore et oh combien bancal Malignant. Et au final, M3gan, c’était un peu l’opposé de Malignant, c’était sage, beaucoup trop sage, mais c’était aussi très con et donc plutôt divertissant. Et ça a été un gros succès pour le studio. Oui, un budget de seulement 12 millions de dollars pour des recettes mondiales de 180 millions, on appelle ça un joli succès. Et ça appelle justement une suite. Dont je vous parle aujourd’hui car justement, le premier M3gan, c’était trop con pour que je n’ai pas envie de voir la suite, et ce malgré la durée de 2h, et ce malgré l’absence de James Wan au scénario, vu que le réalisateur du premier opus, Gerard Johnstone, récupère son poste mais s’occupe aussi du scénario seul ce coup-ci. Le budget, succès oblige, gonfle jusqu’à atteindre 25 millions, ce qui fait malgré tout beaucoup pour la suite d’un film qui n’était, dans les faits, qu’une petite série B innofensive, conne, mais innofensive. Et divertissante, au moins. Va-t-on retrouver M3gan et sa fameuse danse ? Vais-je arrêter d’écrire son nom comme dans le titre, ce qui me force à regarder mon clavier pour ne pas machinalement écrire Megan ? Est-ce que ça va au moins être aussi fun que le premier ? Tant de questions qui trouveront pour la plupart leurs réponses ici. Non, Megan 2.0 ne continue en réalité pas du tout dans la lancée du premier film, même s’il reste tout aussi stupide. Du moins la plupart du temps. Car si le premier opus était en soit un slasher tout ce qu’il y a de plus banal, dans la lignée de Chucky et autres films de poupées tueuses, Megan 2 veut se la jouer Terminator 2. Pour de vrai. Avec les ambitions qui vont avec. Mais sans les qualités narratives, sans la subtilité, sans l’action mémorable, sans les CGI mémorables, et juste avec cette impression que Blumhouse a un peu trop prit la confiance. C’est d’ailleurs totalement ça, et l’échec total du film au box-office les a fait redescendre sur terre, Jason Blum ayant lui-même avoué qu’ils sont sans doute allés trop loin.

Pas dans la violence en tout cas, cette seconde aventure est tout aussi soft que la première. Elle reprend quelques temps après les événements du premier film, et nos personnages survivants tentent de reprendre leur vie en main. Evidemment, on passera sur les facilités de scénario qui font que Gemma est libre et non pas en prison, qu’elle a toujours la garde de sa jeune nièce, et qu’elle peut toujours travailler dans le même domaine malgré les événements du premier film. Car évidemment, qui dit Terminator 2 dit multiplications des enjeux, des personnages, mais bien entendu aussi une Megan qui va revenir, pour ce coup-ci aider nos héros contre une nouvelle menace bien plus dangereuse. Et c’est Ivanna Sakhno dans le rôle de l’androïde Amelia qui fait office de T1000. Plus forte, plus rapide, plus agile et bien entendu très très méchante, mais dans les limites d’un film PG13 actuel (soit, un film absolument tout public sans aucun avertissement si ça avait été tourné il y a 20 ans). Pendant deux heures donc (et oui, c’est trop long, on s’en doutait), nos héros vont tenter de fuir, ramener Megan, pour fuir de nouveau, avant de tenter enfin de prendre leur destin en main, jusqu’à des plot twists à la fois stupides et prévisibles, et dans le fond assez osés pour un métrage parlant de l’intelligence artificielle de nos jours, avant un final lui aussi prévisible, mais qui, au détour d’une ou deux lignes de dialogues, semble enfin se rappeler qu’il pourrait aussi dire un truc moins con que le reste. Megan 2.0, oui, ce n’est pas franchement terrible. En fait, on a l’impression qu’en se prenant hyper au sérieux, l’équipe semble vouloir monter les enjeux et se disent qu’en plus, ils ont là le concept du siècle, oubliant donc ce qu’était le premier métrage. Les meurtres sont rares, encore plus soft que dans le premier, et au lieu d’être un slasher, on aurait plutôt un petit film d’action inoffensif, avec des méchantes IA, des groupes anti IA, des gouvernements qui aiment l’IA, des twists ratés, et des combats de robots.

Oui je sais bien, sur le papier, ça ne fait pas spécialement envie, et en réalité, le résultat à l’écran, à quelques bons coups près, n’est pas mieux. Au lieu de viser la simplicité du spectacle décérébré, Megan 2 se la joue film d’action à tendance fin du monde, sur fond de robots qui se bastonnent… Tous les acteurs du premier film reviennent, autant les réussis que les énervants, et on suit cette petite aventure partagé entre un ennui poli et un petit sourire lorsque le métrage nous sort enfin quelques bons coups, une ligne de dialogue drôle, une scène un peu plus plunchy que le reste. Mais ça reste au final terriblement plat, sans pour autant être un ratage intégral. On peut dire que visuellement, c’est plutôt propre (heureusement vu le budget plus élevé), que quelques échanges notamment avec Megan font en effet mouche, et que quelques gags nostalgiques toucheront les plus vieux d’entre nous, mais que le métrage n’appuie pas lourdement dessus (les plus jeunes passeront donc à côté de pas mal de références). Mais au bout du compte, on en revient au même. Pourquoi ? Était-ce utile ? Qu’est-ce-qui leur a donné l’impression qu’ils tenaient là le concept d’une grande saga ? A part le box-office du premier film, évidemment. Mystère. Le plus étonnant sera donc finalement le plus stupide, à savoir, l’identité du groupe de méchants. Je ne spoilerais point, mais traiter du sujet ainsi est, dans le fond, aussi surprenant que stupide. Rattrapé in-extremis par une petite morale pas si bête, comme quoi la technologie évoluera quoi qu’on fasse, et qu’au lieu de vouloir adapter la technologie à nous, que l’on devrait s’adapter à elle. Oui, un propos final assez surprenant tant il semble sincère et réfléchit, contrairement au reste. Mais en soit, restez sur le premier Megan, qui avait au moins pour lui son côté simpliste et sa durée plus courte.