Titre Original : Dexter
2006 – Etats Unis
Genre : Série TV
Durée : 12 épisodes de 50 minutes
Réalisation : Michael Cuesta, Robert Lieberman, Tony Goldwyn, Steve Shill, Adam Davidson
Musique : Daniel Licht
Scénario : James Manos Jr., Clyde Phillips, Daniel Cerone, Drew Z. Greenberg, Melissa Rosenberg, Timothy Schiaffmann, Lauren Gussis, Kevin Maynard
Avec Michael C. Hall, Julie Benz, Jennifer Carpenter, Erik King, Lauren Vélez, David Zayas, James Remar, C.S. Lee, Christina Robinson, Preston Bailey, Geoff Pierson et Christian Camargo
Synopsis : Dexter est présenté comme un tueur en série. Pour masquer cette activité de tueur en série, Dexter travaille pour la police de Miami, au département de la Criminelle : il y est expert en médecine légale spécialisé dans l’analyse de traces de sang. Le tueur au camion frigorifique (The Ice Truck Killer) est un tueur en série à la méthodologie qui fascine Dexter. Au début de l’enquête, Dexter ne sait pas s’il cherche à lui nuire ou non, mais le tueur connaît sa véritable nature et son passé.
Ceux qui me connaissent le savent, un peu trop bien d’ailleurs. Je ne suis pas branché série. Les séries, c’est souvent long, ça s’étire. J’aime une histoire avec un début, un milieu, une fin, peu importe qu’il dure 1h30 ou 3h. Faire un bon film de 1h30 tient déjà parfois du miracle vu les difficultés de production et le nombre de personnes impliquées dans la création, alors réussir à tenir sur la durée avec plusieurs saisons, ça tient encore plus du miracle, surtout quand on passe entre les mains de plusieurs scénaristes et de plusieurs réalisateurs. Du coup, je suis très peu au courant de la production au format série. Oui, je connais les noms les plus connus, comme actuellement Game of Thrones ou Stranger Things, mais j’y suis totalement hermétique. Game of Thrones, je n’ai vu que la saison 1, et ce après des années de batailles de la part de fans pour me faire craquer, tout ça au final pour m’ennuyer et lâcher l’affaire. Stranger Things, je n’ai pas vu un seul épisode, ni même en réalité une image, ou alors sans savoir que ça venait de là. Pour me faire voir une série, il me faut souvent, en réalité, quelque chose de court, et un réalisateur unique que j’apprécie derrière. La dernière série Twin Peaks signée David Lynch par exemple, ou encore Copenhagen Cowboy signée Nicolas Winding Refn. Alors évidemment, parfois, je laisse le bénéfice du doute. J’aurais vu en 2024 et apprécié la série Coréenne My Name en écoutant les conseils d’une amie, mais les conditions étaient réunies (deux jours avec du temps, de la neige à Tokyo, des transports compliqués, et rien d’autre sous la main). Il y a des années de ça, j’avais laissé une autre amie me convaincre de regarder la série Dexter. Elle était déjà à l’antenne depuis des années, la saison 6 commençait à être diffusée, et encore une fois, je n’en avais jamais entendu parler. Oui, j’ai laissé à une amie le bénéfice du doute, j’ai regardé la saison 1. Et finalement, j’ai remercié cette amie, le temps de quelques saisons. Avant de lui en vouloir le temps de quelques autres saisons. Le souci de tenir sur la durée.
Mais alors que Dexter Resurrections est en cours de diffusion, je me suis replongé dans Dexter, de manière méticuleuse, et j’ai décidé de vous en parler. Allez savoir, peut-être que je finirais même par voir cette suite tardive et avoir une conclusion satisfaisante à l’histoire de ce bon vieux Dexter Morgan, spécialiste du sang pour la police de Miami le jour et tueur en série suivant un code bien particulier enseigné par son père adoptif la nuit, et essayant de manière plus ou moins réussie de jouer plusieurs rôles dans la société mais aussi auprès des siens. Dexter au départ, c’est un roman de Jeff Lindsay, et très rapidement donc, en 2006, ça devient une série télévisée pour Showtime. Le pari était risqué. Mettre en avant un tueur en série, un homme s’avouant sans sentiments, mariant un humour très noir. Et pourtant, du moins durant un temps, Dexter fut une réussite. Cette première saison en tout cas l’est, et ce dès son générique d’ouverture montrant le rituel matinal de notre tueur, mais en les mettant en scène comme les gestes méticuleux d’un tueur en série. De quoi capter en réalité immédiatement l’attention, et ça a payé. Une première saison qui fonctionne parfaitement, parvenant à faire exister au sein de 12 épisodes plusieurs arcs narratifs, à développer un casting de personnages intéressants auxquels le spectateur va s’attacher, et en faisant un tableau ni tout blanc ni tout noir justement de ces personnages. Un protagoniste tueur en série, un antagoniste qui l’est aussi, et autour de tout ça, de cette traque qui va durer 12 épisodes, pas mal de personnages secondaires au sein de la police et de l’entourage direct de Dexter. Les bases, solides, sont posées. Dexter Morgan, peu bavard sauf en voix off qui essaye souvent de résister à ses pulsions, Debra Morgan sa sœur qui espère bien passer détective aux homicides comme leur père avant et qui doit toujours avoir le record de grossièreté à l’écran, Batista le flic latino au grand coeur, Doakes qui va rapidement douter de Dexter et le surveiller, Masuka qui fait parti de la police scientifique aux côtés de Dexter et où chaque ligne de dialogue semble perverse, sans oublier Rita, petite amie de Dexter lui servant de couverture, et ses deux enfants, Astor et Cody.
Le plus impressionnant, et cela se remarque surtout en regardant les saisons bout à bout, c’est de voir à quel point Dexter est bien pensé et interprêté. Dexter paraît souvent renfermé, voire étrange avec son entourage, sauf lorsqu’il s’apprête à tuer et laisse sa vraie personnalité apparaître devant sa victime, ou… devant les enfants de Rita, qui l’acceptent comme il est, avec un regard d’enfants. Car lorsqu’Astor grandira et fera sa crise d’adolescence durant la saison 4, elle ne réagira pas pareil face à Dexter. Le casting est étoffé, attachant, et bénéficie en prime d’acteurs qui font plus que bien le boulot, Michael C. Hall en tête dans le rôle de Dexter, mais il ne faudrait pas oublier non plus Jennifer Carpenter dans le rôle de sa sœur. Et bien entendu, il y a aussi James Remar, père adoptif de Dexter, au départ dans cette première saison uniquement présent dans des flashbacks venant nous expliquer la jeunesse de notre héros, le début de ses pulsions, mais qui au fur et à mesure de la série, viendra parasiter le présent, servant en quelque sorte de guide émotionnel à notre héros. Et bien entendu, il y a le tueur de la saison, le Ice Truck Killer (le tueur du camion à glace en VF ?), réussi, méticuleux également, découpant ses victimes et les vidant intégralement de leur sang avant de laisser les morceaux pour la police. Un tueur réussi, avec des révélations bienvenues dans les deux derniers épisodes qui trouvent sens et achèvent de forger à la fois la réputation de la série mais aussi la logique interne des personnages. C’est du très bon boulot donc, et narrativement en prime, cette première saison fait preuve d’une grande rigueur d’écriture, rien ne vient faire tache, tout est utile, tous les arcs narratifs trouvent leur logique et conclusion, tout s’imbrique parfaitement bien ensemble. Que ce soit les tensions entre Dexter et Doakes, sa relation timide avec Rita, le côté vulgaire de Debra, le passé de Dexter, la traque du tueur, et bien entendu les quelques victimes de Dexter en début de saison pour marquer le ton narratif et visuel de la série, tout s’imbrique bien, et les 12 épisodes s’avèrent passionnants à suivre. Visuellement aussi c’est plutôt appliqué, malgré quelques facilités dans le traitement, qui deviendront au final les marques de fabriques de la série avec ces éclairages plus vifs pour les flashbacks (et par la suite donc, les discussions avec Harry, le père de Dexter). L’humour fait mouche, autant lorsqu’il est noir avec la voix off de Dexter que plus direct avec Masuka et Debra, mais il ne vient jamais parasiter la noirceur générale de la saison. Non, vraiment, cette première saison est un réel plaisir à revoir aujourd’hui. Seule ombre au tableau qui perdurera durant toutes les saisons à mon sens, le personnage du lieutenant LaGuerta, qui m’a toujours semblé bien moins intéressant. Je ne l’aimais pas lors de la découverte, et je ne l’aime toujours pas.
Les plus
Un ton noir et maitrisé
L’humour noir
Une narration fluide et maitrisée
Dexter Morgan, personnage passionnant
Le casting en général
Le tueur de la saison
Les moins
Quelques facilités de mise en scène
Laguerta, j’ai vraiment du mal
En bref : Cette première saison de Dexter est une réussite, à la fois très noire et amusante, divertissante, avec un bon mystère, un bon tueur, et un casting principal parfait rendant Dexter et son entourage attachant.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The dark tone ♥ The dark humour ♥ A well made narration and pacing ♥ Dexter Morgan, such an interesting character ♥ The cast in general ♥ The killer of the season |
⊗ Some parts are too… easy, visually speaking ⊗ LaGuerta, I don’t like her character |
The first season of Dexter remains strong today, dark and funny, entertaining, with good mysteries, a good killer and a great cast, making Dexter and people around him likeable. |
Saison 1, saison 2 et, si je ne me trompe pas, saison 4 (avec le tueur père de famille). Voilà ce que je retiens de Dexter, le reste est oubliable (et en grande partie oublié). Mais c’est déjà pas mal. Et comme tu l’as très bien écrit au début de l’article, il fallait oser faire d’un tueur le héros d’une série.
Connaisseur je vois 😉 J’admets que je ne t’attendais pas réagir à cet article. Mais il est vrai que l’on parle très peu de séries, et vu ma culture dans le domaine, je n’oserais même pas m’y aventurer.
Mais tu as tout juste, s’il faut voir DEXTER, c’est pour les saisons 1, 2 et 4. Après d’autres sont très sympathiques, pour avoir quasi tout revu. La 3 a un mauvais méchant final, mais un nouveau personnage est bien sympa et ajoute pas mal de fond, le 5 est sans doute la plus sombre en traitant du deuil, dommage que là aussi, le méchant ne soit pas fameux, et qu’il y a bien 2 épisodes de trop, et le 7, dernière à sauver à mes yeux, pour les nouveaux personnages, dont pour une fois le méchant, bien que la saison fait le choix étrange de s’en débarrasser 3 épisodes avant le final. Et le reste est à fuir, la 6 et 8, des catastrophes avec un rythme léthargique en prime. Je dois me faire NEW BLOOD, la mini série / suite de 10 épisodes d’il y a quelques années, et j’attend la fin de diffusion de DEXTER RESURRECTIONS pour le voir, en espérant avoir enfin un final satisfaisant. Le retour du showrunner des saisons 1 à 4 me donne un peu espoir.
DEXTER est en tout cas arrivé au bout moment, quand les séries commençaient à devenir plus adultes, plus matures, à avoir de bons réalisateurs derrière (John Dahl arrive à partir de la saison 3).